Par Jean-Loup Bonnamy.
Cet article de Jean-Loup Bonnamy publié hier par Le Figaro a le mérite, nous semble-t-il, d’élever la réflexion sur la situation du pays au niveau global qui s’impose. Niveau dont la classe politique se montre incapable comme, d’ailleurs, la plupart des commentateurs qui se satisfont le plus souvent de gloser sur le déroulement des événements. Jean-Loup Bonnamy dit ici bien davantage que ne l’indique le « chapeau » du Figaro, toujours enclin à la banalisation du propos. C’est l’ensemble des composantes du Système présentement en place – mais vacillant – que Jean-Loup Bonnamy met en cause ici. Peut-on aller plus avant dans la critique du Régime et de la société qu’il a engendrée ? Sans-doute mais il y a un temps pour tout et les contre-révolutionnaires que nous sommes ont, eux aussi, à organiser leurs forces dont les premières, chez nous comme chez les autres, sont d’abord d’ordre intellectuel et moral. Tout n’est pas donné pour toujours ni sans travail, étude, conscience politique à la hauteur des circonstances.
TRIBUNE – Le philosophe Jean-Loup Bonnamy dénonce la gestion par l’État des différentes crises qu00i ont agité la France ces dernières années. Il dénonce l’inertie des pouvoirs publics qui, selon lui, répètent les mêmes erreurs.
Le vrai problème n’est pas dans les cités, il est en nous. Et tant que nous n’opérerons pas notre propre redressement intellectuel et moral, le problème des cités persistera et s’aggravera.
Une vague d’émeutes dans les cités secoue aujourd’hui le pays. Commentateurs et politiques redoutent l’embrasement généralisé. Or, les choses sont d’une extrême gravité. Mais si l’on veut poser le bon diagnostic, il faut bien identifier ce qui est réellement catastrophique. Ce qui est catastrophique, ce ne sont pas tant les émeutes actuelles ni même l’état général des cités, c’est l’inertie des gouvernements depuis quarante ans sur ce sujet pourtant parfaitement connu. Malgré les avertissements, aucune leçon n’a été tirée, aucun virage opéré, aucun sursaut esquissé. Les logiciels intellectuels et les mauvaises pratiques qui ont engendré les crises ont été maintenus. Et on peut déjà parier que malgré les émeutes actuelles, rien ne sera fait et tout continuera encore de la même façon.
Les premières émeutes de grande ampleur ont eu lieu à Vaulx-en-Velin…en 1979 ! Deux ans après, c’était «l’été chaud» des Minguettes avec «les rodéos de la colère». Puis Mantes-la-Jolie en 1991. En 1993, NTM chantait «Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?». Le film La haine sortait en 1995. Dix ans après, c’était la grande alerte des émeutes de 2005. Pendant trois semaines les cités se sont embrasées un peu partout en France. Pour en venir à bout, il a fallu proclamer l’état d’urgence (qui n’avait plus été utilisé depuis la Guerre d’Algérie) et instaurer des couvre-feux. C’était à peu près à ce moment là que naissait Nahel, dont la mort déclencha les émeutes de 2023, dix-huit ans plus tard. Puis vint Villers-le-Bel en 2007. Malgré tous ces signaux d’alerte, on voit aujourd’hui que rien n’a changé. Les choses ont même empiré.
Après les émeutes de 2005, il aurait fallu tout mettre à plat. Il aurait fallu, par exemple, construire ces fameuses places de prison qui manquaient déjà en 2005, que le candidat Emmanuel Macron avait promises en 2017 et qui n’ont toujours pas vu le jour. Au lieu de déverser aveuglément de l’argent sur les «quartiers» à travers les aides sociales et la politique de la ville, il aurait plutôt fallu reconstituer un véritable maillage de services publics de proximité et de qualité. Surtout, il aurait fallu arrêter l’immigration. En effet, il est évident que les émeutes dans les cités sont en partie le fruit d’une immigration mal intégrée. Or, le maintien de l’immigration transforme la question des cités en tonneau des Danaïdes ou en rocher de Sisyphe : à chaque fois qu’une famille quitte un quartier, une nouvelle, arrivée récemment en France, la remplace.
Si l’immigration avait été stoppée en 2005, il n’y aurait pas d’émeutes aujourd’hui.
Tout est à recommencer à zéro et le quartier ne se vide jamais. Quand on a un problème de stocks, on commence par couper les flux. Dans l’intérêt général du pays et par respect pour les habitants des cités, il aurait fallu, après les émeutes de 2005, suspendre l’arrivée de nouveaux immigrés peu diplômés afin de pouvoir consacrer tous nos moyens et toute notre attention aux populations déjà présentes dans les cités. On aurait pu ainsi soulager la pression sur leurs emplois, leurs salaires, leur accès au logement ou aux services publics (que l’immigration met sous haute tension). On aurait pu faciliter leur intégration socio-culturelle, distendre le communautarisme et diminuer progressivement le nombre d’habitants dans les cités. Si l’immigration avait été stoppée en 2005, il n’y aurait pas d’émeutes aujourd’hui.
Au lieu de cela, on assiste en permanence à l’éternel retour du même. Les mêmes événements, les mêmes scénarios, les mêmes lieux reviennent en boucle. En 2005, Sarkozy invectivait les «racailles», en 2020, on parlait d’ensauvagement, en 2023, on polémique sur la décivilisation. Derrière les termes médiatiques qui changent, les mêmes problèmes restent. Avec toujours les mêmes débats qui reviennent et où tous les rôles sont prédistribués et connus à l’avance. Aucune vision d’ensemble n’émerge et le débat public ressemble à un poisson rouge tournant en rond dans son bocal et ayant le sentiment illusoire de la nouveauté grâce à une absence totale de mémoire.
Pour prendre une métaphore médicale : ce qui est grave, ce n’est pas la maladie, c’est de ne pas se soigner. Tous les pays connaissent des difficultés et des crises. Elles sont le mouvement même de l’Histoire. Ce qui semble spécifique à la France actuelle et ce qui est vraiment très inquiétant, c’est l’absence de réaction face à la crise.
La classe politique commet donc une erreur de perspective en pensant que la clef du problème des cités se trouverait dans les cités elles-mêmes. La NUPES aura ainsi une vision sociale misérabiliste et parlera de pauvreté et de «racisme systémique». Éric Zemmour parlera lui de «francophobie» ou de choc des civilisations. Chacun dans son rôle. Or, en vérité, la question capitale n’est pas tant : «pourquoi les cités s’embrasent-t-elles ?», mais «pourquoi sommes-nous incapables depuis quarante ans de régler le problème ?». Le vrai problème n’est pas dans les cités, il est en nous. Et tant que nous n’opérerons pas notre propre redressement intellectuel et moral, le problème des cités persistera et s’aggravera.
On constate d’ailleurs la même inertie dans tous les domaines et sur tous les sujets. La crise du Covid a révélé l’état de délabrement de notre système de santé. Pourtant, si une nouvelle pandémie nous frappait, nous nous retrouverions dans le même état de dénuement et de désorganisation qu’en 2020. Les coupes budgétaires et les fermetures de lits ont continué. L’hôpital n’a pas été débureaucratisé. L’urgence du Covid avait permis aux soignants de se libérer de la tyrannie administrative. Mais cette belle liberté qui leur avait permis de retrouver le sens de leur métier fut reperdue une fois l’épidémie passée.
Idem pour les Gilets Jaunes. Pourtant, Emmanuel Macron avait vraiment eu peur. Un représentant du Medef l’avait même appelé pour lui dire « Maintenant, tu lâches tout. » Et en effet, le Président avait sorti son carnet de chèques, mais n’a nullement envisagé de s’attaquer à la racine du problème.
Tout d’abord, on doit noter l’effondrement intellectuel et moral de la classe politique et médiatique française.
Pourquoi une telle inertie globale ? Tout d’abord, on doit noter l’effondrement intellectuel et moral de la classe politique et médiatique française. L’absence totale de courage politique, le manque de culture générale et de références historiques, l’incapacité à établir un diagnostic global caractérisent les élites françaises actuelles (malgré quelques honorables exceptions). L’inculture et l’inertie dominent. En France, les dirigeants ont pris pour devise la formule d’Henri Queuille : « il n’y a pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre ».
En France, les politiciens – ceux-là mêmes qui avaient la charge du politique – ont délaissé et abandonné la politique.
Ensuite, cette classe politique a fait un choix fondamental : celui du néo-libéralisme. Comme l’a bien décrit Stéphane Rozes dans son ouvrage Chaos, le néo-libéralisme entend substituer l’administration des choses au gouvernement des Hommes. Procédures et marchés devraient idéalement se substituer à l’action politique. Or, les marchés et les procédures ne permettent pas de régler des problèmes d’une ampleur historique comme les pandémies, le terrorisme ou l’embrasement des cités. Face à ces enjeux, seule la politique peut triompher. Mais en France, les politiciens – ceux-là mêmes qui avaient la charge du politique – ont délaissé et abandonné la politique. Tout cela nourrit une culture du «pas de vague» où chacun abdique sa responsabilité.
Enfin, la France a mis en place un système socio-économique unique mais rarement analysé. En effet, la France est le pays le plus néo-libéral au monde. La désindustrialisation a été massive. La consommation a remplacé la production. Un haut niveau de chômage est accepté, notamment dans les cités et dans la France périphérique. Mais les conséquences de ce choix néo-libéral sont compensées par une dépense sociale exorbitante (qui vient nourrir la consommation et est donc essentielle à l’équilibre du système). À chaque nouvelle crise (Gilets jaunes, Covid, cités…), on ne change rien, mais on sort le carnet de chèques pour acheter une paix sociale précaire. Tout cela a bien été expliqué par Marcel Gauchet (sous le nom de «chiraquo-mitterandisme»), par Jean-Michel Quatrepoint (sous le nom de «gaucho-libéralisme») ou par Pierre Vermeren. Ce système fait consensus parmi les politiques français et aucun n’osera remettre en cause un seul de ces aspects, par peur de voir le Mikado s’effondrer. Même si le prix à payer pour la survie du système doit être, entre autres, l’embrasement récurrent des cités… ■
Ancien élève de l’École normale supérieure, Jean-Loup Bonnamy est agrégé de philosophie et spécialiste de philosophie politique.
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Non seulement il faut stopper l’immigration, mais favoriser la remigration. Une invasion migratoire depuis quarante ans, avec des populations venant d’autres civilisations, parfaitement inintégrables, prétendant imposer chez nous leurs moeurs et leurs valeurs (la prolifération de l’espace public des femmes habillées de sacs poubelle noirs de la tête aux pieds est effarante). Plus une haine de soi largement partagée par les « élites » médiatiques et politiques, on se souvient des absurdes propos de Macron sur l’inexistence de la culture française, plus la montée du wokisme promouvant un racisme anti-blanc totalement décomplexé. Cette invasion migratoire est voulue par le patronat et l’oligarchie libérale, qui veut de la main d’oeuvre à bas coût, et par les gauchistes et autres wokes qui veulent punir la France et plus largement l’occident pour son passé soit-disant criminel. Gauchistes et oligarchie libérale main dans la main pour détruire nos vieilles nations et remplacer les peuples historiques par une bouillie métissée et mélangée. On se souvient des propos d’un nervi de LFI demandant aux français de se défranciser et de commencer à appeler leurs enfants Mouloud, Rachid ou Mohamed. Ces émeutes ethniques se répéteront à intervalles réguliers, entretenue par les gauchistes et peut-être demain par les imams, face à un État eunuque qui ne sait que sortir son chéquier pour acheter la paix sociale par la soumission. Notre pauvre vieux pays est bien mal parti.
la prolifération dans et non de
Un discours parfaitement maurrassien : (phase 1) « la réforme intellectuelle et morale de quelques uns », (phase 2) « Politique d’abord ». Il faut s’emparer des rênes de l’Etat.
Il reste à Bonnamy de pratiquer le « par tous les moyens même légaux »…
Excellente analyse vraiment !
Un État en déliquescence absolue ! Depuis VGE tout se casse la figure et je suis polie. Des gouvernants nuls dont les passés trop décomposés eussent dû empêcher l’élection, mais le gauchos ont le chic pour ces aventures ; ma grand-mère me disait souvent « c’est toujours la gauche qui nous a amené la guerre ». Et les gens de droite sont toujours fascinés par un pouvoir indubitablement content de lui ! La preuve Macron, je crois que sa « tornade » adolescente a séduit un nombre inimaginable d’imbéciles, la preuve ils l’ont réélu tout en se doutant de son incompétence navrante à lui et à ses affidés. Maintenant il lui reste à trafiquer la Constitution pour obtenir un 3ème mandat !
Qu’il est bon de lire une telle analyse , sans parti pris, sans haine, objective qui nous scotche en face de la réalité. Il faudrait que tous les « politicards » en prennent connaissance pour revoir leurs logiciels de « gouvernance »
De grandes beautés, de belles grandeurs, sans grandiloquence, l’éloquence grandit qui en porte la voix ;
Aux possédés nihilistes, meutes d’émeutiers, hordes d’ordures, opposons l’insultant Génie français.
Dans Le Figaro d’aujourd’hui, Matthieu Bock-Côté, avec la pertinence qu’on lui connaît dit que ce qui se passe dans notre pays depuis plusieurs jours ne s’apparente pas aux prodromes d’une guerre civile, pour la bonne raison que les émeutiers et les pillards, soutenus par les gauchistes, ne se sentent pas appartenir au peuple français, même s’ils ont un document administratif qui paraît l’établir. Comme je ne crois pas qu’un simple morceau de papier suffise à faire d’un allogène un français, c’est bien un mouvement insurrectionnel étranger qui se développe sur notre sol. Assa Traore, la chef de la famille de délinquants multirécidivistes que tout le monde connaît, soutenue bien entendu par l’ineffable Taubira, vient d’ailleurs de déclarer « il faut leur montrer que nous sommes les plus forts ». Leur … c’est-à-dire aux français. Il y a désormais sur notre sol des enclaves étrangères qui ne rêvent que de faire reconnaître leur sécession d’avec notre pays. La stratégie dans ces « quartiers » est la même que celle adoptée par les musulmans albanais au Kosovo : devenus majoritaires, ils en ont chassé les serbes ou humilient en permanence ceux qui restent. Pour lutter contre ce phénomène il faudrait un réarmement moral et intellectuel, cesser de se soumettre à la dictature idéologique de la gauche qui règne dans le pays depuis des décennies et avoir la fierté d’affirmer notre histoire, dénoncer ceux qui ne voient cette dernière que sous l’angle de la repentance, affirmer la grandeur de notre culture et de notre civilisation, comme le font sans états d’âme et avec raison les russes ou les chinois. Nos élites ou prétendues telles sont animées d’une véritable haine de soi qui trouve son aboutissement logique dans le wokisme, cette pathologie mentale et intellectuelle née dans le gauchisme universitaire américain. Ces prétendues élites qui détiennent un quasi monopole sur les médias et l’éducation n’ont cessé depuis trop longtemps de nous inciter à faire notre mea culpa pour ce que nous sommes et aujourd’hui, les adeptes du wokisme nous demandent de nous excuser d’être des européens blancs. Ce chantage à la repentance est insupportable. C’est de nos lâchetés et de nos renoncements que se nourrit la haine de la France qui se développe dans les banlieues allogènes, ces dernières nous méprisant parce que nous le leur donnons le spectacle de notre mépris de soi.
Je précise que je ne suis pas xénophobe, j’aime beaucoup les étrangers qui restent des étrangers et vivent à l’étranger.
Bonsoir
Depuis le president VGE c est la dérive
La France chute
L image de la France a travers le monde ? …
Cordialement