Par François Marcilhac.
Les nuits d’émeute se suivent et se ressemblent. Devant l’apathie du semble-État républicain, la racaille s’en donne à cœur joie. Pourquoi s’en priverait-elle puisqu’elle est certaine de son impunité et que les incendies volontaires, les pillages, les atteintes aux biens et aux personnes — à l’heure où nous écrivons, un mort en Guyane que l’Etat et les médias, complices, semble passer par pertes et profits — ne sont plus sanctionnés, ou symboliquement, c’est-à-dire inefficacement ? Pourquoi s’en priverait-elle puisque ce sont les policiers qu’on envoie au ball-trap… pour jouer le rôle de la cible, et que ce sont eux qui remplissent les urgences ? Car la République, dans ces émeutes, semble moins craindre la mort d’un policier qu’une nouvelle « bavure ». Et on la comprend, puisqu’elle n’est plus en mesure d’assurer l’ordre autrement qu’en sacrifiant ceux, obéissants, trop obéissants peut-être, qui sont prêts à mourir en service commandé. Même s’ils commencent à le faire savoir : ils n’ont pas pour fonction de servir de défouloir à la racaille. Mais c’est la dissolution d’un syndicat de police pour un tweet malencontreux que Darmanin demande — la dissolution : l’arme magique pour le ministre de la Place Beauvau : il est vrai, comment demander en conseil des ministres la dissolution de la racaille ?
La mort regrettable, et qui demande encore à être élucidée, d’un jeune délinquant des quartiers n’a servi que d’étincelle. Comme en 2005. Et comme en 2005, le seul souci d’une République impuissante est de dissimuler son impuissance en pratiquant le en même temps, espérant que cela finisse par passer — peu importe le coût : l’État, c’est-à-dire les honnêtes contribuables, seront là pour éponger la dette laissée par la racaille. D’un côté la compassion pour la « victime » — même Macron s’y est mis, lui qui s’était montré insensible aux exactions subies par les gilets jaunes, il est vrai d’honnêtes travailleurs pour la plupart. De l’autre, des discours d’un ridicule martial sur l’atteinte aux biens et aux valeurs de la République, au vivre-ensemble, par les émeutiers, des « jeunes » dont il faudrait, toutefois, comprendre la légitime colère. S’ils ne peuvent plus, en toute tranquillité, dealer, voler, risquer la vie des passants au volant de bolides !
On veut encore l’espérer : la justice dira, en toute indépendance, ce qu’il en est. Et si le tir du policier n’est pas justifiable, c’est en toute impartialité qu’elle le sanctionnera et qu’elle aura raison de le faire. La police n’a pas tous les droits, c’est-à-dire, entre autres, celui de se passer du droit. Mais ce qui, dans une société équilibrée, dans un État respecté, aurait dû occuper la colonne d’un tragique fait divers, ne se transforme en fait politique majeur, jusqu’à faire penser à certains, qui le souhaitent peut-être, aux prodromes d’une guerre civile, que parce que notre société est en pleine décomposition et que l’Etat a démissionné, encourageant par cette démission le phénomène de dissociété. Il en est ainsi de la politique migratoire, ou plutôt de l’absence de toute politique migratoire, en raison de la soumission de la France tant au Conseil de l’Europe qu’à l’Union européenne : l’invasion migratoire est devenue, aux yeux de ces deux institutions, un droit inaliénable de tous les peuples de la terre. L’Europe, et donc la France doivent accepter leur sort.
Où nous retrouvons le Politique d’abord ! Car les raisons non pas uniques, mais immédiatement moteurs de cette dissociété sont d’ordre politique. C’est parce que la République, elle-même soumise à l’oligarchie, a livré l’État à des instances supranationales qui décident pour la France qu’espérer, dans le cadre institutionnel actuel, redresser la situation est un vœu pieux. Nous ne souhaitons pas la guerre civile et ne ferons rien pour la provoquer. La politique du pire est la pire des politiques : c’est un des principaux enseignements de Maurras. Mais il en est un autre, tout aussi crucial : il faut savoir se tenir prêt, prêt, en cas de besoin, à défendre la France et les Français en citoyen actif et responsable. A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas comment les événements vont tourner. Il est prévisible que, comme en 2005, la République fasse le dos rond, le temps de laisser passer la tempête. Ce qu’elle fait mine d’ignorer, c’est que le mal s’aggrave, à chaque fois. Que la société se fracture toujours davantage, que la France se dissout. Or la Résistance commence pour nos jeunes militants et pour tout jeune patriote par une solide formation et l’acquisition d’un tout aussi solide esprit de cohésion. Et cette formation, cet esprit de cohésion, c’est au Camp Maxime Real del Sarte, destiné aux étudiants, lycéens et jeunes professionnels, qu’ils s’acquièrent principalement.
La France va avoir, plus que jamais, besoin de l’Action française dans les mois à venir. La décomposition du pays légal se profile, accélérée par des phénomènes sociaux et identitaires qu’il serait à la fois stupide et criminel de négliger. Entre 15 et 35 ans, un militant d’Action française, un royaliste, plus largement un jeune patriote peut-il avoir une autre ambition que de devenir un militant aguerri et formé, c’est-à-dire un citoyen responsable et utile à son pays et à la cause du Roi ?
On n’a jamais raison de déserter. Venir au camp, cette année, est plus que jamais un devoir civique. ■