Par Aristide Ankou.
J’habite une commune périurbaine tout ce qu’il y a de plus tranquille dans un coin de France encore relativement préservé (tout est dans le « relativement »), et pourtant…
Il y a quelques semaines de cela, mon club de karaté organisait un séminaire, sur trois jours. Le samedi soir, tous les participants se sont retrouvés au restaurant pour terminer comme il se doit une journée d’entrainement commencée à six heures du matin.
Tous ? Non, pas tout à fait.
Pendant que nous devisions (bruyamment) autour de l’apéritif l’un de nos instructeurs filait à vélo vers le complexe sportif, situé à quelques centaines de mètres du restaurant. Il avait appris que quatre « jeunes » étaient en train de foutre la m*** sur ledit complexe, s’en prenant notamment aux enfants et adolescents qui se trouvaient là. En tant qu’employé municipal chargé, précisément, de garder les installations sportives, il s’était senti tenu d’intervenir… mal lui en a pris !
Il arrive sur place, s’interpose entre les « jeunes » et leurs victimes et immédiatement se fait agonir d’injures par les premiers, sur le mode « kesstuvafaire, grobatar, hein, kesstuvafaire ? ». Mon camarade d’entrainement a vécu plus de vingt ans en Thaïlande où il a été entraineur de boxe thaï. Il n’a pas précisément froid aux yeux et, pour l’avoir pratiqué sur les tatamis, je sais qu’il peut faire TRÈS mal.
Pulvériser façon puzzle les quatre racailles n’aurait pas été un problème pour lui. Et en Thaïlande sans doute l’aurait-il fait. Mais il est en France, et il le sait. Et les quatre racailles subsahariennes qui le défient le savent aussi et c’est bien pourquoi elles fanfaronnent. Il se laisse donc insulter aussi placidement que possible puis, constatant que les victimes ont pu s’éclipser, il remonte sur son vélo et s’apprête à partir. Et c’est au moment où il a les mains posées sur son guidon que les quatre chances pour la France passent à l’action. L’un d’eux le frappe dans le dos et le fait tomber, puis un autre le cogne lorsqu’il est à terre avec une sorte de poing américain. Avant de prendre la fuite.
Alertés, les pompiers et les gendarmes arrivent sur place. Les quatre « jeunes » sont évidemment bien connus des seconds, qui confirment à mon camarade d’entrainement que oui, en substance, il a bien fait de se laisser tabasser sans riposter…
La France, c’est un peu « Alice de l’autre côté du miroir » : la justice y veille jalousement sur l’intégrité physique des délinquants tout en se montrant d’une équanimité que presque rien ne peut troubler face aux déprédations de ces derniers.
Comme pour bien démontrer l’étendue de cette inversion morale, le père de l’un des « jeunes » arrive sur place, furibard, et affirme haut et fort que mon camarade d’entrainement a agressé son fils et qu’il a proféré des propos racistes. Pour faire bonne mesure, il menace de lui casser la gueule.
Comme quoi, avoir un QI à deux chiffres n’empêche nullement de comprendre comment fonctionne la justice française…
Heureusement pour mon camarade d’entrainement, il y a eu des témoins de l’altercation. Pour cette fois il échappe donc à la plainte pour agression et injures racistes de la part de ses agresseurs et il en a été quitte pour passer sa soirée aux urgences à se faire recoudre, au lieu de la passer au restaurant avec nous.
Mais ce n’est pas tout à fait fini. Les quatre agresseurs étant mineurs, ils ont été laissés libres de poursuivre leurs petites activités prédatrices puisque la justice française ne saurait user de contrainte envers un mineur, à moins que celui-ci n’ait tué père et mère, et encore…
Ils continuent donc de rôder dans le complexe sportif et, comme la maison de mon camarade est située au milieu du complexe, puisqu’il en est le gardien, ils se font un malin plaisir de venir le provoquer.
Celui-ci a désormais peur pour ses enfants et il a bien signifié au maire que, puisqu’on ne peut manifestement rien faire contre les délinquants, il ne fallait plus compter sur lui pour intervenir en cas d’incident. Il fera comme tout le monde : il se claquemurera chez lui et préviendra la gendarmerie, qui bien sûr arrivera après les faits et après que leurs auteurs se soient enfuis. Fini, le sens du devoir déplacé.
Et voilà comment s’effondrent les contrôles sociaux et comment quatre adolescents épais comme des sandwichs SNCF suffisent pour engendrer un authentique « sentiment d’insécurité » sur un vaste périmètre.
L’ironie amère de l’histoire est que, à son retour de Thaïlande, j’avais demandé à mon camarade ce qui lui semblait avoir le plus changé en France depuis son départ, et il m’avait répondu immédiatement : « l’insécurité ». ■
Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur (4 juillet).
Edifiant et affligeant !!!!
Jusqu’où ira t on dans le « laissez faire »? peut être lorsqu’un membre de la famille de ceux qui laissent faire sera attaqué? mais ce n’est pas pour demain car eux sont « protégées » ( à nos frais) et vivent dans des quartiers où la « sécurité Repoublicaine » a encore droit de citée