Dans son blog, le journaliste et auteur Bernard Lecomte écrit de son côté : Le désintérêt des Français pour le remaniement ministériel d’aujourd’hui est spectaculaire ».
Cela ne veut pas dire indifférence à l’essentiel. Dans son éditorial du Figaro de ce matin, Vincent Trémolet de Villers a raison de pointer, à propos des Français, « l’inquiétude qui les dévore ». Mais aussi un sentiment d’impuissance qui tient, au fond, à leur réalisme. Entre les hommes du Système et le peuple français, une forte dose d’indifférence à l’autre, d’ignorance réciproque, est pour l’instant le fait dominant. Cela ne saurait durer toujours.
Aux esprits maurrassiens la situation évoquée ici est immédiatement parlante : jamais peut-être le divorce entre Pays Légal et Pays Réel n’a été aussi profond et – là est peut-être la nouveauté – aussi installé, reconnu, acté.
Qui a dit (à peu près) : « Si la République était un bon régime il n’y en aurait pas eu cinq » ? Ce sujet-là, si nous en sommes capables, c’est notamment à nous de le soulever. En termes d’aujourd’hui, car nous ne sommes plus en 1900, année où, pour ouvrir le siècle, Maurras avait écrit son Enquête sur la Monarchie. Les conditions sont aujourd’hui bien différentes. Il ne suffit donc plus de lire ou de rééditer Maurras pour proposer adéquatement aux Français la solution qui s’impose et la faire prévaloir si des circonstances favorables futures se trouvent réunies. La nécessité d’un pouvoir dynastique soustrait aux obligations électorales et aux postures partisanes, soustrait aussi aux conditions des puissances d’argent en contrepartie de leur soutien, cette nécessité d’une légitimité supérieure pérenne, n’a, en effet, rien perdu de son importance. Il faut, nous-mêmes et les générations futures, poursuivre nos efforts vers ce but sauveur. ■