Par Philippe Mesnard.
Ce qui pouvait paraître comme une écume inconsistante s’est désormais épaissi au point de recouvrir nos institutions, d’envahir nos universités, d’empâter les médias et d’emboliser les intelligences.
On ne peut plus écarter la chose comme le délire de quelques excités, c’est toute la Cité qui est train d’être contaminée par le virus.
Mathieu Bock-Côté, dont on connaît à la fois la rigueur sociologique et la verve polémiste réussit à allier la sureté de l’analyse à la vivacité de l’expression pour raconter, avec un appareil de citations et de notes qui encadre et valide toute sa démonstration, la genèse du wokisme, éclairer ses mécanismes de pensée, montrer la manière dont il infuse toute la société sur la base, disons-le, de postulats franchement aberrants, au premier rang desquels l’affirmation simultanée que tout n’est que construction symbolique et la nécessité de s’identifier qu’à ceux à qui on ressemble physiquement, ou encore la vertu essentielle de la haine minoritaire qui n’est qu’une juste réaction au système majoritaire dominant (le capitalisme mâle blanc hétérosexuel, comme chacun sait).
Le diagnostic est sûr, le tableau de l’épidémie est inquiétant, ce livre est déjà un remède. ■
Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste et autres virus idéologiques. Le Rocher – Litos, 2023, 224 p., 7,90 €
Article précédemment paru dans Politique magazine.