Il y a pléthore, depuis quelque temps, en France de devins et cartomanciens annonçant ou laissant prévoir sur notre sol une « guerre civile »… Rien que ça !
Parmi ces « prophètes » de malheur citons en vrac Manuel Valls, Eric Zemmour , François Hollande, Gérard Collomb, Jean-Louis Borloo, votre concierge, tonton Victor ou votre pacifique boulanger… Il ne manque que cette vieille toquée racoleuse de Roselyne Bachelot…
Eh bien tous ces nouveaux oracles sont dans l’erreur absolue car ce qu’ils nomment « guerre civile » n’en serait certainement pas une parce qu’un vrai conflit « intestin », comme disaient nos pères, ça se passe exclusivement entre deux parties semblables, mais politiquement opposées, d’un même et unique peuple.
Ainsi, sans crainte de se tromper, peuvent être vraiment taxées de guerres civiles la guerre de Sécession de 1861 à 1865 aux Etats-Unis ; le conflit entre Russes blancs et Russes rouges après le massacre des Romanoff ; la guerre d’Espagne de 1936 à 1939 (qui fut fort cruelle mais permit plus tard grâce au Caudillo de ramener les Bourbons à Madrid) ; la guerre interalgerienne de 1991 à 2005 etc. etc. (Photo : Le général Franco avec le prince Juan-Carlos d’Espagne qui lui succéda comme Roi).
La fausse guerre civile du Liban
En France, si jamais, à Dieu ne plaise, une guerre hexagonale éclate, elle ne sera pas « civile » mais religieuse, en l’occurrence islamo-chrétienne (bien que notre christianité hélas ne soit plus guère évidente mais les musulmans nous perçoivent toujours comme disciples de Jésus) ; ou bien étrangère, comme au Liban de 1975 à 1990, ou les affrontements ne furent en rien civils mais mirent aux prises des Libanais chrétiens, essentiellement maronites et des étrangers très majoritairement palestiniens mahométans (« islamo-progressistes », comme écrivait alors presque toute la presse parisienne…) ; ou plus probablement hélas franco-algérienne, puisque la pernicieuse dictature d’Alger dispose déjà sur notre sol national d’une force de plusieurs millions d’hommes qui, on l’a vu en 2005 puis cette année, ne demande qu’à nous sauter dessus et pratiquer razzias et destructions de biens privés ou publics.
Les nationalistes algériens ont gagné leur indépendance politiquement en 1962 mais à partir de 1959, grâce au plan du général Challe, ils avaient perdu la guerre sur le terrain des djebels. Vindicatifs, certains d’entre eux veulent maintenant nous infliger une défaite militaire en France même. Comme me le disait il y a déjà plusieurs années mon très lucide confrère algérien naturalisé français, Slimane Zeghidour : « la guerre d’Algérie continue mais en France ! » (Photo : Soldats français sur le terrain des djebels en Algérie autour de 1960).
Nombre d’Algériens le savent mais la plupart des Français hélas l’ignorent… Pourtant nos ancêtres gallo-romains avaient forgé cet utile précepte : Si vis pacem para bellum… Si tu veux la paix, prépare la guerre. On en est loin très très loin. ■
Conseil de lecture :
la somme de 700 pages palpitantes et novatrices de l’ancien communiste espagnol Pio Moa devenu franquiste, « Les mythes de la guerre d’Espagne » : éd de l’Artilleur / 2022 / 25 euros / avec un cahier de photos / au moins un million d’Espagnols ont lu ce livre. (Ci-contre)
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.
Retrouvez les publications sous ce titre…
Nous sommes en guerre civile quand les nouveaux français tuent dans la rue leurs concitoyens pour un mauvais regard ou une réflexion de simple politesse , nous sommes en guerre avec des gens qui ont la même nationalité que nous et qui nous détestent en ne pensant qu’à prendre notre place.
Autrefois nos rois savaient qu’un schisme religieux était meurtrier et le royaume avait pour devise : « un roi une foi une loi ». , moyennant quoi il a tenu jusqu’à la révolution où tout a été chamboulé. La guerre civile n’a jamais rien apporté de bon elle est le fruit des archipels communautaires qui nous ressemblent qu’ils soient ethniques ou religieux et appelez ça comme vous voudrez mais nous y sommes.
« Vous n’avez pas voulu de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne »
Georges Bidault
On a divorcé avec l’Algérie et on a récolté la garde des enfants..
Disait un humoriste.
Ce que l’on désigne comme étant des «guerres civiles» intéresse essentiellement des révolutions. Elles diffèrent entre elles, non de nature, mais de degrés… Cela étant dit, il revient alors de définir un tant soit peu ce que l’on entend par «révolution»… Tout «révolutionnaire» – seul ou en bande organisée – veut favoriser, provoquer, produire, le renversement d’un ordre quelconque. La question de savoir si le «révolutionnaire» en question est intestin à l’ordre ou s’il est exogène ne vaut que dans la mesure où l’«intestin» a été défini d’une manière ou d’une autre. En 1789, 1917, l’«intestinal» intéressait un royaume, un empire ; pour la Saint-Barthélémy, l’«intestin» prenait un tour confessionnel, etc.
Au fond, la querelle de formules, de mots et/ou d’expressions tient seulement à la volonté des contradicteurs de faire valoir le point de vue sous lequel ils procèdent à un simili d’«analyse politique» ou «sociale».
Aujourd’hui, que cela plaise ou non, nous avons divers «intestins» intéressés par les risques encourus dont d’improvisées rosières entendent composer le trousseau… Pour ce qui nous concerne plus directement : intestins méditerranéens, européens, occidentaux, dans les circonvolutions desquels d’aucuns cherchent chacun des replis susceptibles de faire valoir leurs dogmes ou théories.
Cela n’affecte en rien les réalités, sauf à les éclairer sous des faisceaux de présomption aussi indirects qu’il y a d’éclairages idéologiques.
Il faut procéder par SYNTHÈSE, et ce, contre toutes les analyses : celles-ci sont fatalement «orientées» et, par conséquent, toutes plus fragmentaires les unes que les autres. L’analyse n’est pas inutile, elle n’est pas superflue, cela ne fait pas de doute ; mais l’analyse ne peut se présenter que comme une étape, tout juste préliminaire, dans l’exercice de la contemplation et de l’entendement. Si l’on se contente de la procédure analytique, comme la pensée occidentale s’en est fait une spécialité, on met en place le «journalisme», qui est à l’intelligence ce que la panoplie du «Petit chimiste» de notre enfance était à la recherche scientifique.
Pour tout ignorant de mon espèce en la matière, si l’on veut comprendre ce qu’est effectivement la «science» moderne, il faut se reporter aux petits «cours» actuellement diffusés par le professeur Didier Raoult sous le titre «Serendipity» : il opère selon un processus intellectuel «synthétique», ce qui permet d’appréhender les choses au-delà des jargons faits pour intimider et dissuader le «profane» d’y regarder de plus près ; jargon appelant ceci «guerre civile», cela «émeute» ou «insurrection», à moins que… «non une révolte, mais une révolution»…
Tout cela pour dire qu’il importe peu de désigner ce qui nous occupe par la formule «guerre civile» ou par une autre que l’on veut approprier à une situation, somme toute, assez «moderne» – avec cet exercice, on en arrive rapidement à couper les cheveux en quatre, à dégrossir une nouvelle langue dans du bois vert, et à travestir des faits sous l’euphémisme pontifiant du «sentiment» que le vulgum pecus pourrait avoir de ceux-ci.
Affublons donc ce qui nous préoccupe de la formule que l’on voudra, il n’en reste pas moins que cela est préoccupant et que, si l’on y songe un peu sérieusement, cela représente une authentique entreprise révolutionnaire. Sauf que la subversion sociale actuelle adapte son action aux divers intestins sociologiques dont elle entend tordre les boyaux ; tandis que ce qu’elle adapte est la toujours même «théorie révolutionnaire» afin que «dans le peuple», ainsi que le préconisait Mao, le révolutionnaire sache se sentir «comme un poissons dans l’eau». Le «peuple», au sens marxiste du terme en évolution, ne se baigne pas toujours dans la même eau du fleuve, c’est pourquoi, par exemple, un Méchant-long inspiré par les extensions de Terra Nova tâchera de frétiller en banlieue racailleuse et qu’un Maqueron nagera sempiternellement entre deux eaux, tous deux suspendus aux respectifs fils des marionnettistes, ONG, lobbyistes, «cabinets de conseils», loges maçonniques, «familles» de Mafias, les mettant en scène.
Ce qu’il y a à savoir c’est que – «guerre civile» ou autre(s) – des «retournements», des «révolutions», sont en cours effectifs. Est-il possible d’en mesurer exactement la brutalité ? Non. Sauf que «ça va barder» et qu’il nous revient de tenir, de TENIR, c’est-à-dire de ne pas se gargariser de mots que l’on imaginerait mieux venus que d’autres, quand bien même ces précautions langagières puissent servir d’indices pour cibler quels organes abdominaux livrer à quelques examens cliniques et autres analyses…
[…] « la guerre d’Algérie continue mais en France ! » Ce n’est pas moi qui cite cela, mais l’article qui m’inspire ce commentaire. À l’époque, l’Algérie étant française, la guerre était «civile» ; la politique l’a déportée théoriquement, ce n’en est pas moins la même guerre…
Je trouve à ce dernier commentaire quelques mérites. Mais c’est trop long, trop jargonnant, trop immodeste, trop lourdingue pour être vraiment intéressant. Il faudrait une catharsis du feu de Dieu pour y remédier. De la simplicité en somme.
Pour d’étranges raisons, je me retrouve encore une fois en désaccord avec M. Péroncel-Hugoz sur deux points, l’un essentiel à son article, l’autre beaucoup moins. Je commencerai par ce dernier : il est à tout le moins très discutable de voir dans la guerre de Sécession une « guerre civile ». Si les Américains l’appellent ainsi (« the American Civil War »), c’est parce que les Nordistes la voyaient ainsi et qu’ils ont pu imposer leur vision des choses après leur victoire ; les Sudistes, quant à eux, la voyaient comme une guerre d’indépendance, visant à protéger leurs libertés (y compris, hélas, celle de « posséder » des esclaves).
Sur le point suivant, essentiel, je ne crois pas du tout à une guerre « islamo-chrétienne » en France. D’abord parce que l’islam ne résistera pas à la sécularisation qui a déjà bien abîmé l’Eglise. Ensuite parce que les jeunes Algériens qui vivent sur notre sol ne sont pas nationalistes, sauf lors des matchs de foot, par provocation.
Avant une guerre civile, religieuse ou « intestinale », nous risquons la débacle nationale. Un nouveau 1940 imputable à des dirigeants égarés, aveugles, aliénés, ridicules. Leur projet, leur « ligne Maginot », est bâti sur du sable avec du sable; leurs idées sont prises, bêtement, ailleurs. Notre vieux drapeau, éclaté en de vagues étoiles, puis délavé en arc-en-ciel, qui va le défendre ?