Par François Marcilhac.
Pour le dernier éditorial de l’été — sauf cas de force majeure —, nous avions décidé d’attendre le remaniement, dont les Français étaient priés de partager les moultes incertitudes, la presse stipendiée n’ayant pas honte, alors que tant de Français souffrent de la politique menée par le pouvoir, de nous faire partager la torture morale vécue par ceux des membres du Gouvernement qui se savaient sur la sellette… Le maintien à Matignon de Mme Borne avait, certes, retiré un peu de suspens à la chose, mais on ne savait jamais. Las ! Les (rares) sortants et entrants connus, qu’y avait-il à commenter sinon que Macron s’était tourné vers de (rares) fidèles attendant d’être enfin payés de retour avant la chute de la Macronie. Exeunt, en conséquence, quelques (rares) personnalités de la société civile qui, en soi, n’ont, du reste, rien à faire au sein d’un gouvernement, les compétences techniques n’ayant rien à voir avec les compétences politiques, les secondes devant se nourrir des premières mais non leur céder la place. Un urgentiste ou un (pseudo-) universitaire peuvent, voire, doivent conseiller un ministre : ils n’ont pas la compétence politique pour penser et mettre en action une politique cohérente dans leur domaine. Le malheur est que nous n’avons plus d’hommes politiques capables de remplir le rôle qui doit être le leur.
Apprenant que notre bien-aimé président, bien silencieux depuis des semaines, comme à chaque fois que la France est en crise et qu’il faudrait justifier ses émoluments, allait enfin prendre la parole, nous nous sommes dits qu’enfin, nous aurions quelque chose à dire, nous aussi. Malheureusement, de Nouméa, en trente longues et fastidieuses minutes, Macron n’a fixé aucun cap, l’autosatisfaction lui servant de boussole politique. Les Français, déçus du maintien de Borne à Matignon, attendaient au moins que le chef de l’Etat leur parle : ils ont entendu le chef de cabinet de la première ministre leur dérouler une feuille de route largement entamée (et déjà réalisée) sous le précédent gouvernement. Il a même réussi à faire bâiller d’ennui sur le futur projet de loi sur l’immigration ! Quant aux émeutes, il a validé l’explication mensongère de Darmanin, reposant sur une explication strictement sociale, insultante envers les « jeunes », comme si la jeunesse française était réductible aux racailles qui s’en sont donné à cœur joie, avant que les dealers, les vrais chefs des quartiers immigrés, en quelque sorte les auxiliaires du ministère de l’Intérieur, n’aient sonné la fin de la récré. Foi de Macron et de Darmanin : aucun rapport entre les l’immigration et les émeutes. Du reste, la question n’a même pas été posée par les deux « journalistes » complaisants.
Bref, rien à commenter. La France va toujours aussi mal et nos gouvernants continuent de s’en moquer, totalement coupés qu’ils sont des Français. Le mois d’août verra la jeunesse royaliste se mobiliser pour préparer la rentrée et une année qui sera peut-être riche en événements politiques : à chacun ses « jeunes » ! ■