Commentaire – Cet article publié dans FigaroVox le 3 août est tiré du Figaro magazine de cette semaine. Il suit immédiatement – et sans-doute significativement – le long entretien (7 pages !) accordé par Emmanuel Macron au même Figaro magazine. Entretien où le Chef de l’Êtat (?) confirme simplement sa ligne politique inchangée en matière migratoire nonobstant la gravité extrême des récentes émeutes : » Nous avons toujours été un pays d’immigration et nous continuerons de l’être ». Dont acte. Thibault de Montbrial s’inscrit vigoureusement en faux et confirme ses analyses du 4 juillet dernier également parues dans Le Figaro. Analyses que Je Suis Français avait publiées le jour même précédées d’un commentaire auxquels, si besoin est, on se reportera utilement.
ANALYSE – L’avocat au barreau de Paris et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure livre son analyse sur l’origine et la problématique complexe des émeutes qui ont secoué le pays au début de l’été.
Seul un sursaut profond de toute la société peut encore sauver ce qui reste de cohésion nationale
« Qui aurait pu prévoir ce qui vient de se passer ? », a questionné à plusieurs reprises le président de la République Emmanuel Macron dans les jours qui ont suivi les émeutes de ce début d’été. Posée sous forme rhétorique par l’homme le mieux informé de France, cette question est vertigineuse. En effet, policiers et gendarmes, procureurs et préfets, hauts fonctionnaires chargés de près ou de loin des questions régaliennes, élus de tous bords dès lors qu’ils sont lucides et de bonne foi, tous avaient anticipé depuis plusieurs années ce scénario tant redouté d’un embrasement généralisé de nos banlieues.
Depuis longtemps, seules demeuraient deux incertitudes: le facteur déclenchant et l’intensité du phénomène. L’embrasement eut pour origine le coup de feu tiré après plusieurs minutes de course-poursuite en pleine ville de Nanterre par un policier sur le fils d’un ancien délinquant parmi les plus chevronnés des Hauts-de-Seine, «petit ange» déjà engagé à 17 ans dans un parcours en marge de la légalité.
Quant à l’intensité de ces émeutes, elle fut, à la fois statistiquement (nombre de communes concernées, dégâts observés) et de l’avis unanime des policiers et gendarmes, bien supérieure à celle de novembre 2005. Seul Emmanuel Macron a estimé l’inverse en évacuant le sujet dans son entretien accordé à TF1 et France 2, depuis la Nouvelle-Calédonie, la semaine passée.
Pays fracturé
De son côté, la première ministre, ex-socialiste, Élisabeth Borne a appelé à «prendre le temps du diagnostic», comme si elle aussi avait été surprise par cette irruption de violence et avait besoin de temps (des semaines? des mois?) pour prendre la mesure d’un pays fracturé comme jamais et miné par un ensauvagement désormais endémique.
Même le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin y est allé, certes sans enthousiasme, de sa déclaration décalée. La capacité du «premier flic de France» à prendre la mesure de l’inflammation et à mobiliser ses troupes a sans doute contribué à mettre un terme plutôt rapide à la crise et à éviter une catastrophe. Mais, contre l’évidence, il a ensuite cru devoir écarter le lien entre cet embrasement et l’immigration.
La raison ? «Seuls 10 % des auteurs sont étrangers.» Et d’évoquer devant le Sénat les «Kevin et Matteo», auteurs majoritaires supposés des exactions. Compte tenu des informations auxquelles il a accès, l’embarras manifeste de l’intéressé lors de cette audition est compréhensible. Difficile de tout dire, même depuis Beauvau, au temps du «en même temps».
Point de bascule
Car, enfin, que s’est-il passé en ce début d’été ?
Les événements qui ont suivi l’affaire de Nanterre résultent de façon éminemment prévisible de l’affaissement de l’État et de la crise d’autorité qui minent le pays depuis des décennies, ainsi que d’une immigration non maîtrisée, génératrice de multiples déséquilibres. Ses effets délétères culturels, sociaux et sécuritaires ne peuvent plus être dissimulés sous des slogans désormais vides de sens («chance pour la France», «enrichissement», «vivre-ensemble») et narratif («la France a toujours été une terre d’immigration»). Ces antiennes sont historiquement fausses (peu d’immigration avant 1850) et fallacieuses (jusque dans les années 1960, l’immigration était très majoritairement de culture chrétienne et non musulmane. La distinction est fondamentale).
La vérité, c’est que la France approche dangereusement d’un point de bascule.
À supposer même que «10 %» seulement des émeutiers aient été des étrangers, cela signifie-t-il qu’il n’y a «aucun lien avec l’immigration»? Bien sûr que non, et le communiqué lunaire du gouvernement algérien publié en pleine séquence n’en est pas le seul indice flagrant.
Bonne politique migratoire
Les multiples attaques contre les symboles matériels (mairies, écoles, services publics) et humains (forces de sécurité intérieure, mais aussi élus) signent une haine de la France désormais ouvertement omniprésente dans une partie de notre société. C’est, par exemple, le cas sur les réseaux sociaux ou lors des centaines d’agressions qui se déroulent au quotidien sur notre territoire.
Limiter l’analyse à la question administrative de la nationalité, c’est occulter la principale exigence attendue d’une bonne politique migratoire: la capacité à assimiler les nouveaux arrivants. Nombreux sont ceux qui le souhaitent mais ne le peuvent, premières victimes des conséquences d’arrivées massives qui plombent les politiques de la ville malgré les dizaines de milliards dépensés.
Échouer dans cette assimilation, c’est faire de centaines de milliers, voire de millions de binationaux ou de Français de fraîche date, les acteurs potentiels d’un affrontement dont même un président (François Hollande) et un ministre de l’intérieur (Gérard Collomb), socialistes de surcroît, ont ouvertement évoqué l’hypothèse depuis des années.
Courage politique
Alors que l’Insee établit que près de 30 % de personnes vivant en France sont immigrées ou descendantes d’immigrés à une ou deux générations, il est vital de reprendre en main de façon drastique notre politique migratoire, que ce soit en termes de contrôle des frontières, d’octroi de visa, d’asile, de reconduite à la frontière ou d’accès à la nationalité.
Casser l’attractivité sociale et durcir l’accès à la nationalité sont des impératifs. Des solutions existent, compatibles avec un droit européen, pourtant, hélas, devenu un obstacle en la matière. Confrontés à un danger comparable, le Danemark, la Suède ou le Royaume-Uni ont commencé à agir. Il y a urgence. Aujourd’hui, même les petites villes (Montargis, Laval et tant d’autres) ont été la proie de bandes ultraviolentes. La politique dite de peuplement (sic), décidée en 2022 (mais après sa réélection) par le chef de l’État, et qui consiste à répartir les migrants sur le territoire est une folie dont les premiers effets sont visibles notamment en termes de délinquance, et qui accélère la marche vers une libanisation de notre pays.
Nier la dimension migratoire et ses conséquences culturelles, ethniques et religieuses sous-jacentes aux émeutes de 2023, et plus largement à la violence qui s’est installée en France, c’est s’interdire de réfléchir à la façon dont nous pouvons encore changer de trajectoire. Croire que la prospérité prévaudra toujours sur l’identité est un leurre tragique, comme l’histoire l’a démontré.
Au début des années 1970, le Liban était surnommé « la Suisse du Proche-Orient ». ■
Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Il a publié «Osons l’autorité» (L’Observatoire, 2020) et «Le Sursaut ou le Chaos» (Plon, 2015).
En cette fin d’époque (au sens que lui donne Michel Maffésoli) se font face le déni pratiqué par le gouvernement et la Caste face à tout ce qui vient contredire le récit officiel et l’absence de courage des résistants auto proclamés qui ne savent « plus ni mourir, ni tuer » (Albert Camus). La conséquence d’un tel face à face est prévisible : on n’est pas sorti de l’auberge.
Ne reste alors qu’une seule solution : prier le Seigneur afin qu’il sauve la France.
Qui a réélu Emanuel MACRON, sinon un nombre important de guignols, les mêmes qui manifestaient contre l’allongement du temps de travail , alors il est temps de se réveiller et de se débarrasser de ceux qui n’ont aucune empathie pour la France et préfèrent, l’utopie europene ou pire encore,un monde sans frontières , ouvert à tout la misère supposée ou réele du monde
Merci à JSF de nous donner cette analyse évidemment glaçante de Thierry de Montbrial. Il ne sert à rien d’être lucide si on n’agit pas. Que pouvons-nous faire contre un pouvoir menteur qui ne cesse de mentir avec arrogance et qui trahit sa mission.tranquillement?. Résister par tous les moyen possibles, Avec une presse mains stream que pouvons nous faire pour ouvrir enfin les yeux des français compatriotes? Au minimum les avertir, les mettre sans relâche devant leurs responsabilités, ,le devoir du chrétien n’est pas de rester passif, ,de se réfugier dans la prière, mais aussi de prendre des risques.. En un mot comme le disait cette résistante , oh combien chrétienne, morte à 21 ans à ses compatriotes: » Nous ne vous lâcherons pas, nous serons votre mauvaise conscience. »