« Merci à Michel Michel qui permet de tels débats. » (Corcelles)
Un commentaire de Michel MICHEL.
Ces réflexions réagissent à l’étude d’Aristide Ankou « Puisque la rentrée est à nos portes, qu’en est-il de notre fameuse « Éducation nationale » ? Tentative d’état des lieux et de diagnostic » publiée par JSF le 29 août.
J’ai toujours pensé qu’il fallait substituer aux objectifs égalitaristes (qui obligent à chercher une voie unique), une voie inverse qui pourrait se traduire par « la multiplication des voies d’élite ».
Le compagnonnage montre que c’est possible pour les travaux manuels.
Une voie littéraire (avec latin et grec) de haut niveau devrait être instituée.
Bref, au lieu proposer la coquecigrue d’une voie unique égalitaire, où chacun aurait l’illusion de pouvoir devenir Président de la République ou milliardaire, il faudrait s’ingénier à mettre en place des voies de perfectionnement pour chaque état.
Penser l’éducation comme voie unique aboutit à la compétition de tous avec tous. Certains sont socialement plus armés pour cette compétition : cela aboutit au découragement de beaucoup et, même ceux qui « réussissent » leurs études s’aperçoivent qu’ils sont comme l’écureuil enfermé dans sa roue qui descend au fur-et-à mesure qu’il en gravit les échelons. Cette tension permanente ne peut se résoudre que par une baisse généralisée du niveau.
Au lieu de faire miroiter le mirage de l’ascenseur social, pourquoi ne pas chercher d’abord à permettre à chacun de perfectionner sa vocation propre dans l’état où la Providence l’a placé ?
Les institutions sociales ne sont pas là pour changer la nature d’une société, mais servir la vocation de chacun et pour la rendre plus « vivable » à ses membres. ■
Maître de conférence en sociologie.
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