Avec Michel Maffesoli et Maxime Tandonnet – Atlantico, entretien.
Commentaire – Ce long entretien particulièrement intéressant et qu’il faut donc faire l’effort de lire intégralement est paru avant-hier 30 août dans Atlantico. Nous n’ajouterons pas un long commentaire à ce qui est déjà en soi comme une sorte d’autopsie, d’examen en gros et en détail, de la désormais appelée « macronie » ou système Macron. Ce qui est mis en cause ici par Michel Maffesoli et Maxime Tandonnet est résumé dans l’énoncé que nous avons mis en exergue de leur dialogue (voir ci-après). Mais de quel Système, de quel Régime s’agit-il en réalité ? Dans quelle tradition de fond s’inscrit-il ? Car – nous nous bornerons à le rappeler en très bref – pour nous, à l’évidence, Emmanuel Macron n’est pas, loin s’en faut, un père-fondateur, tout au plus une caricature d’un système, d’un régime en effet, qui se définissent bien au-delà, bien en amont de lui-même. Ce Régime, ce Système, sans cesse prolongés sous diverses étiquettes, ce n’est pas toute république, toute démocratie, en soi-même, mais la République, la Démocratie formelle à la française, issues d’une Révolution sanglante, guerrière, subversive et de rupture historique, voire, comme cela se manifeste aujourd’hui, de déconstruction anthropologique. A travers nos régimes successifs, cette Révolution, en réalité ne cesse de se perpétuer. C’est ce qu’a toujours pensé et pense toujours cette haute école de philosophie et d’action politiques que fut et doit être le courant maurrassien, l’école d’Action Française.
« c’est tout un système, un régime fondé sur la vision mensongère du « chef tout puissant » pour compenser la faillite du pouvoir politique à régler les problèmes des Français, qui montre aujourd’hui son extrême toxicité. »
Alors que le président de la République a lancé un cycle de consultations de sa majorité comme des autres partis, son quinquennat pourra-t-il plus être relancé que par le Conseil national de la refondation ?
Atlantico : Alors qu’Emmanuel Macron organise un dîner travail avec les principales figures de la majorité ce mardi et alors qu’il s’apprête à recevoir ce 30 août toutes les forces politiques du Parlement à un après-midi de discussions pour bâtir des accords « utiles pour la France », le chef de l’Etat est mobilisé dans le cadre de son « initiative politique d’ampleur ». Même si les compromis transpartisans peuvent être utiles, ils ne peuvent se substituer à une orientation globale tranchée. Or, Emmanuel Macron n’asphyxie-t-il pas la démocratie et le débat public à travers sa stratégie en cette rentrée politique ? Derrière les grands mots du chef de l’Etat, n’y a-t-il pas un danger pour la démocratie ? Le chef de l’Etat ne confond-il pas les valeurs, les mesures techniques et le cynisme tactique ?
Michel Maffesoli : Le « dîner de travail » avec sa majorité, les discussions avec les forces « d’opposition » valent bien sûr non pas en tant par le contenu des discussions et les décisions attendues, mais par la mise en scène de ce nouvel « épisode » politique. Nous sommes en pleine théatrocratie. La démocratie décadente se termine en théâtrocratie. Platon le disait déjà dans La République.
Je ne parlerais donc pas de danger pour la démocratie, mais plutôt d’une démocratie finissante, agonisante, d’un régime en pleine décadence. Emmanuel Macron n’est pas le « bourreau » de la démocratie, il met en scène une un simulacre (Baudrillard) de démocratie, une sorte de coquille vide, un débat sans enjeux ni problématiques.
Nous vivons effectivement la fin de l’époque moderne, de ses institutions représentatives, de son système de démocratie représentative. Pour qu’un tel système fonctionne, il faut que les « forces politiques », les personnes au pouvoir soient représentatives d’une puissance populaire. L’institué doit être en congruence avec l’instituant. La dynamique populaire (puissance instituante) doit innerver les institutions (pouvoir institué).
Il est frappant de constater qu’il n’y a ni problématique, ni enjeu, ni contenu à toutes ces annonces de débats. La politique disait le sociologue Julien Freund c’est « le projet ». C’est ce rapport au temps, dépassement du passé et attente d’un futur meilleur qui définissait la modernité et son mode d’exercice du pouvoir.
Hannah Arendt décrivait bien ce qu’elle appelait « l’idéal démocratique » : « j’ai une représentation philosophique, je l’expose, je te convaincs, tu me donnes ta voix, c’est une représentation politique ». Qu’est-ce à dire sinon qu’il faut qu’il y ait, à la base de la représentation politique, une conception de la société, de l’être-ensemble » qui soit commune à l’élu et à l’électeur, au représentant et au représenté. C’est cela une conception philosophique qui dans sa mise en pratique devient conception politique.
Mais ce qui est frappant depuis déjà quelques décennies, et qui devient évident, c’est l’absence totale de conception de l’être ensemble, de conception philosophique de la vie sociale de l’élite au pouvoir.
« L’initiative politique d’ampleur » se réduit au mouvement du rideau qui s’ouvre sur une scène vide.
Maxime Tandonnet : En soi, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que le chef de l’Etat réunisse les leaders des partis politiques. Il est dans son rôle traditionnel de président de la République. Le problème tient au contexte dans lequel cette initiative intervient. Le président passe sa vie et son mandat à vouloir occuper le terrain médiatique par des initiatives de communication. Depuis six ans, il lance des formules, semble engagé dans une course perpétuelles aux gadgets qui lui permettent de se maintenir au-devant de la scène : les slogans « transformation de la France » et sortie de « l’ancien monde », les « conventions citoyennes » avec tirage au sort (sur la fin de vie, ou l’écologie), le « grand débat » après la crise des Gilets Jaunes, « le jour d’après » après le premier confinement, puis « la fin de l’abondance » à la rentrée 2022, le « conseil pour la refondation », les « cent jours » destinés à l’apaisement après le mouvement social sur les retraites et désormais « l’initiative d’ampleur » en vue d’un « préférendum » (sic). Tout cela débouche sur une succession de fiascos. Cette mise en scène perpétuelle ressemble à une fuite en avant pour étouffer la réflexion sur le bilan de son action ou l’absence de cap, de projet.
Que faut-il penser de la mécanique intellectuelle à l’oeuvre chez Emmanuel Macron à travers ses projets ? La volonté du chef de l’Etat qui souhaite dépasser les clivages ne s’apparente-t-il pas à un gadgétisation de la démocratie et cela ne fragilise-t-il pas la vie démocratique ?
Michel Maffesoli : Souvenons-nous de ce beau conte d’Andersen, « les habits neufs de l’empereur ». Un empereur d’un vieux pays aime l’apparat et la représentation. Il aime également s’habiller, voire se déguiser. Deux hommes viennent le voir et lui promettent de tisser et de coudre pour lui le plus bel habit jamais imaginé, mais surtout un habit magique qui ne peut être vu que par les personnes intelligentes. Un habit pense l’empereur, immédiatement, qui lui permettra de choisir parmi son entourage les personnes les plus aptes à gouverner avec lui.
Les deux escrocs bien dotés en écus d’or se mettent au travail et tissent, cousent, s’agitent autour de leur métier. Le grand chambellan, les ministres, les chefs d’opposition viennent tour à tour, à la demande de l’empereur, suivre les travaux. Ils lui rapportent tous la magnificence du tissu, le tombé de l’habit etc. Bien marris de voir qu’ils appartiennent au clan des idiots qui ne comprennent rien de ce magnifique projet.
L’empereur enfin se décide à venir voir lui-même et surpris de ne voir rien, lui qui n’avait jamais imaginé ne pas être d’une intelligence supérieure, s’empresse de jouer le jeu aussi, de se confondre en louanges et de revêtir l’habit magique. Peut-être d’ailleurs, en bon acteur, sent-il vraiment flotter autour de lui cette vêture d’or.
Il décide même de l’exhiber devant le peuple réuni lors d’une grande parade. Le peuple rassemblé dans l’attente de cet habit magnifique, dont on dit qu’il permet à l’empereur de discerner immédiatement dans son entourage les bons conseillers et ainsi d’élaborer des projets d’amélioration de la vie de tous, acclame avec enthousiasme l’empereur paradant tout nu sur son cheval.
Un jeune enfant crie tout à coup : « L’empereur est tout nu ! » Ses parents tentent de le faire taire, mais le mot est lancé, le silence obséquieux et absurde est brisé et de la foule monte le mot sans cesse répété, « le roi est nu ».
Ainsi risquent de s’achever les ultimes tentatives d’un président jamais en mal de nouvelles mises en scène d’un pouvoir qu’il sait impuissant à assurer la cohésion sociale de base.
Les conseillers, les ministres, les journalistes auront beau répéter à l’infini les moindres saillies concoctées par les officines de communication du président, du peuple s’élève le message d’abord murmuré puis crié, puis hurlé : rien, il ne dit rien.
Il faudrait d’ailleurs parler non pas de la mise en scène d’une pièce de théâtre, d’une tragédie ou d’une comédie ritualisant l’exercice du pouvoir, l’ancrant dans la tradition comme le faisait le théâtre grec, mais des diverses saisons d’une série télévisée très répétitive. L’épisode de rentrée politique inaugure ainsi la saison 7 de la série « Emmanuel Macron à l’Élysée », elle est annoncée partout, mais cela risque d’être une série dont l’audience se réduira à celle de la bande annonce.
Car comme les tisserands escrocs d’Andersen, les divers conseillers en communication, comme eux grassement rémunérés, ne résisteront pas forcément longtemps au bon sens populaire. La parade royale se terminera sans doute en énième manifestation de protestation. La rue n’est pas aussi longtemps dupée par cette mise en scène du pouvoir que les forces de majorité et d’opposition qui ont en commun avec les thuriféraires des médias de participer de cette comédie et d’en tirer parti.
Car le jeu politique s’est réduit à une course effrénée aux places et aux postes, dans l’arène médiatico-politique à laquelle s’est désormais réduite notre démocratie finissante.
Maxime Tandonnet : Parler de « mécanique intellectuelle » ne me semble pas approprié. C’est sans doute plutôt au niveau de sa psychologie qu’il convient de se situer. A la suite de son élection surprise en 2017, l’actuel chef de l’Etat s’est présenté en « président Jupiter » c’est-à-dire le dieu des dieux de l’Olympe et en héros national, affirmant que son parcours répondait au « goût des Français pour le romanesque ». Puis, il n’a jamais cessé d’essuyer les revers, les déceptions, l’impopularité. La sensation de prestige se transformait en humiliation. A la suite de sa réélection de 2022, produit des circonstances que furent le covid 19, la guerre d’Ukraine, l’absence d’adversaire crédible, et une nouvelle fois la présence de Mme le Pen au second tour, le résultat des élections législatives, lui refusant une majorité absolue, a représenté un désaveu populaire cinglant. De coup de com’ en coup de com’, le chef de l’Etat se trouve engagé dans une course sans fin pour exister, être reconnu, tenter de reconquérir l’estime du pays dans son ensemble. Il apparaît et parle quasiment tous les jours. On s’est beaucoup moqué de « l’hyper présidence » de Nicolas Sarkozy. Or nous sommes désormais dans l’hyper présidence au centuple mais cela n’intéresse plus personne à force de banalisation. Un engrenage infernal est enclenché : plus le président se met en scène, plus il banalise sa présence et moins il intéresse l’opinion. Et dès lors, il lui faut toujours plus paraître pour se donner en spectacle et forcer l’attention… L’enjeu est à ses yeux de tenir le terrain pendant un an jusqu’aux JO où il compte renouer avec le triomphe. Tout cela n’a évidemment plus aucun rapport avec la démocratie au sens du pouvoir du peuple. Nous sommes dans une pièce de théâtre absolument déconnectée de la réalité de la France profonde et de ses difficultés.
En quoi Emmanuel Macron cherche-t-il à rendre les oppositions impuissantes en niant le clivage et les corps intermédiaires, alors que c’est ce qui est au fondement de la démocratie ? Les gadgets déployés par Emmanuel Macron ne démontrent-ils pas sa propension à rejeter le clivage et son utilité démocratique alors qu’il permet la canalisation de la violence de la société par la politique ?
Michel Maffesoli : Ce qui est au fondement de la démocratie représentative, c’est effectivement la recherche d’une majorité, la lutte pour la majorité. Il faut donc qu’il y ait un affrontement entre deux ou plusieurs conceptions politiques. Le « clivage » gauche/droite est une des manifestations de cette opposition de conceptions, mais il en est d’autres, moins tranchés, moins clivés, ce qu’en d’autres démocraties on appelle « consensus » et que tente de jouer notre président. C’est le fameux « en même temps » qu’il a mis en scène dès sa première campagne présidentielle. Son dépassement des clivages. Qui n’était qu’une manière doucereuse d’éliminer ses concurrents potentiels. Dont il a d’ailleurs prétendu plusieurs fois, lui ou l’un de ses chambellans, qu’ils n’appartenaient pas à l’arc républicain.
Consensus mielleux ou clivage brutal, tout dépend de l’audience du propos.
De fait, répétons-le, Emmanuel Macron n’achève pas la démocratie, il nage dans des eaux qui ne sont plus guère démocratiques. Car nous ne sommes plus à l’époque des projets. Il n’y a plus possibilité d’une conception philosophique totale de l’être ensemble. Ou plutôt celui-ci s’est diffracté en de multiples « vivre ensemble » qui sont autant de situations locales, territoriales, occasionnelles et multiples. Les grands projets fédérateurs n’ont tout simplement plus de pertinence.
C’est d’ailleurs cela la fin de la forme parti. Celui-ci fédérait autour d’une élite avant-gardiste des militants oeuvrant pour un projet global de société. Aujourd’hui les prises de position ne peuvent plus être homogènes et globalisantes. Les clivages sont pour large part artificiels, mis en scène et guère plus politiques au sens commun du terme. Le grand parti majoritaire est celui de l’abstention aux élections et les mobilisations sont diverses et éphémères plutôt que porteuses d’un projet révolutionnaire ou contre-révolutionnaire.
Les corps intermédiaires ont été supprimés par la révolution française, le « contrat social » unissant par un lien juridique et économique des individus n’appartenant à aucune corporation, confrérie ou autre communauté, professionnelle, religieuse, territoriale etc. Mais nous assistons à la fin de cette époque moderne, individualiste et anti-corporatiste. Le mouvement des gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites et sa tentative d’aboutir enfin au grand projet universaliste de sécurité sociale (suppression des « régimes spéciaux »), les diverses marches blanches ou noires, les « émeutes » bref tous ces « mouvements » sont autant de signes d’un resurgissement des corps intermédiaires.
Les instances traditionnelles fédérant les forces populaires, les traduisant en projets politiques, c’est-à-dire les partis et les syndicats sont des coquilles vides à la représentativité nulle.
Focalisés sur la seule défense des intérêts matériels de leurs membres, ils sont incapables d’opposer un projet éducatif à la logorrhée communicante du ministre de l’éducation nationale avec son pacte de faux monnayeur, une éthique médicale à la main mise par la technocratie sur le système de santé etc.
Et dès lors effectivement les manifestations de la puissance populaire qui ne se sent plus du tout en accord avec l’action politique du pouvoir deviennent de plus en plus violentes. Tout est prétexte à soulèvement.
A la scène vide du pouvoir, s’évertuant à grand peine à amuser un public de plus en plus clairsemé répondent les multiples soulèvements, ponctuels, sans programme ni projet, traduisant juste un besoin irrépressible de faire corps commun. Pour le meilleur et pour le pire.
Les dernières saisons d’une série déliquescente sont annoncées à grand renfort de publicité, mais les scènes locales rassemblent ponctuellement des publics divers, parfois belliqueux, parfois pacifiques, souvent généreux et enthousiastes.
Fin de la démocratie sans doute, mais invention de nouvelles formes de gestion de la chose commune.
Maxime Tandonnet : Nous sommes dans le paradoxe de la personnalisation du pouvoir à outrance. Emmanuel Macron se présente, depuis 2017, en président Jupiter, unique incarnation de l’autorité politique en France. Mais le mythe du chef tout puissant est une sorte de compensation à l’impuissance du pouvoir. Plus le pouvoir politique se montre dans l’incapacité intrinsèque de répondre aux difficultés ou aux malheurs de la France (déclin scolaire, industriel, énergétique, pauvreté, violence, inflation, crise de l’hôpital et du logement, perte de la maîtrise des frontières, etc), plus il est tenté de cultiver l’image du père protecteur, sauveur providentiel et la grandiloquence. Cette conception du pouvoir est profondément manipulatrice et mensongère car dans la société moderne, les ressorts de l’autorité sont infiniment complexes et le destin d’une nation, aujourd’hui, ne tient pas dans les mains d’un seul individu. En tout cas cette vision autocratique aboutit à vouloir affaiblir ou soumettre toute autre source rivale de pouvoir : le gouvernement, exclusivement composé de ministres courtisans, le Parlement dont la souveraineté est anéantie à l’image d’une réforme des retraites immensément impopulaire et adoptée sans vote de l’Assemblée nationale, les collectivités territoriales, méticuleusement asphyxiées, la haute administration, asservie et saccagée par la suppression de ses métiers (préfets, ambassadeurs, etc). Une opération de communication comme la convocation des chefs de partis, ou encore l’annonce d’un « préférendum » vécu comme un gadget inutile, aura du mal à couvrir cette destruction pierre par pierre de la démocratie vivante qui s’accompagne d’un effondrement de la confiance populaire.
Ces tentatives d’Emmanuel Macron de reprendre la main sur le plan politique ne servent-t-elles pas à masquer les dissensions au sein de la macronie, sur l’immigration notamment ?
Maxime Tandonnet : Sans doute, mais ce n’est qu’un aspect du sujet. La situation présente est profondément absurde. Nous avons un président élu qui est censé incarner à lui seul le pouvoir politique. Il est en place pour encore quatre ans et, du fait des institutions, intouchable et protégé de toute mise en jeu de sa responsabilité personnelle. Privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, il se trouve plus que jamais réduit à l’impuissance. On ne dira jamais assez à quel point la supposée réforme des retraites, adoptée aux forceps et au prix d’une profonde déchirure de la France, est creuse et inconsistante. Mais la situation politique semble irrémédiablement bloquée. Un homme d’Etat de caractère et visionnaire tenterait quelque chose pour sortir de l’impasse : une dissolution ou un référendum sérieux mettant en jeu la poursuite de son mandat sur un modèle gaullien. Nul n’imagine l’actuel chef de l’Etat, dont la grandiloquence se présente comme le masque de la prudence le concernant et de l’indécision, prendre un tel risque. Au-delà de sa personne et à travers elle, c’est tout un système, un régime fondé sur la vision mensongère du « chef tout puissant » pour compenser la faillite du pouvoir politique à régler les problèmes des Français, qui montre aujourd’hui son extrême toxicité. ■
Michel Maffesoli est membre de l’Institut universitaire de France, Professeur Émérite à la Sorbonne. Il a publié en janvier 2023 deux livres intitulés « Le temps des peurs » et « Logique de l’assentiment » (Editions du Cerf). Il est également l’auteur de livres encore « Écosophie » (Ed du Cerf, 2017), « Êtres postmoderne » ( Ed du Cerf 2018), « La nostalgie du sacré » ( Ed du Cerf, 2020).
Maxime Tandonnet est essayiste et auteur de nombreux ouvrages historiques, dont Histoire des présidents de la République Perrin 2013, et André Tardieu, l’Incompris, Perrin 2019.