Georges Simenon donne naissance au Commissaire Jules Maigret dans Pietr-le-Letton, qu’il signe de son vrai nom.
Les enquêtes du commissaire se déroulent au cœur de la France des années 1930, jusqu’à la période des années 1960.
Pour Bruno Crémer (qui a joué, qui a « été Maigret), aucun doute : grand admirateur de Dostoïevski, Simenon s’est inspiré du personnage de Porphyre Pétrovitch, dans Crime et Châtiment : enquêteur calme et perspicace, grand connaisseur du genre humain, Pétrovitch cherche à comprendre les criminels, plus qu’à les condamner.
Toutefois, nous n’oublierons pas que si Maigret fut incarné par Bruno Crémer pour la télévision, le Maigret du cinéma, le plus marquant, ce fut Jean Gabin. Voyez la bande annonce de Maigret tend un piège, le meilleur, sans doute des Maigret-Gabin. ■
Extrait de l’éphéméride du jour.
Assurément c’est Jean Gabin qui a le mieux interprété le Commissaire Maigret et sans doute est-ce « Maigret tend un piège » de 1957 qui est le meilleur. « Maigret et l’affaire Saint-Fiacre » de 1959 n’est pas mal du tout non plus (l’un et l’autre film de Jean Delannoy). Mais Gabin retourne encore, en 1963, « Maigret voit rouge » de Gilles Grangier, qui ne vaut pas tripette.
Cela dit, les 75 romans et 38 nouvelles de Simenon où intervient le policier ont donné lieu à bien d’autres incarnations ; je n’ai vu « La nuit du carrefour » de Jean Renoir (1932) avec Pierre Renoir en commissaire, ni « Le chien jaune » (1932) de Jean Tarride (Abel Tarride interprète), ni »La tête d’un homme » (1933) de Julien Duvivier (1933) avec Harry Baur ; et celui-là je regrette, parce que Duvivier, parce que Harry Baur. Non plus que « Brelan d’as » (1952) d’Henri Verneuil avec Michel Simon
On peut très bien se dispenser des trois horreurs où joue Albert Préjean : « Picpus » (1943) et « Les caves du Majestés » (1945) de Richard Pottier et « Cécile est morte » (1944) de Maurice Tourneur.
Il faut signaler le récit « Maigret » de l’excellent Patrice Leconte où Gérard Depardieu donne son épaisseur au personnage.
Cela étant on peut regretter que tous les films (et sans doute tous les téléfilms avec Jean Richard ou Bruno Crémer) privilégient la résolution d’une énigme, se dont se fichait bien Simenon qui, souvent donnait les clefs de l’affaire dès les premières pages, voire les premières lignes. Simenon n’est pas Agatha Christie : ce qui l’intéresse, c’est l’atmosphère, le milieu, nullement l’intrigue. Mais pour le cinéma grand public, évidemment, il faut bien passer par là.