Par Radu Portocala.
« Ici, dans cette société chancelante, compliquée, appauvrie. »…
Pendant douze ans, à l’école, j’ai porté – nous avons tous porté – un uniforme. Il n’était pas beau, mais il n’était pas horrible, non plus. Juste de mauvaise qualité. Il s’usait, donc, vite et prenait un aspect assez misérable qui n’était pas sans nous déplaire.
Nous ne nous sentions pas vexés ni brimés par cette obligation. Nous avions, pour cela, d’autres raisons, bien plus graves – et ces autres raisons pourraient, hélas !, se retrouver aujourd’hui, ici, dans cette société chancelante, compliquée, appauvrie.
En 1981, je vivais encore à Athènes. Arrivés depuis peu au pouvoir, les socialistes ont aboli l’uniforme à l’école. Lorsque cette mesure « révolutionnaire » est entrée en vigueur, la très jeune fille de mes voisins est revenue à la maison en disant à ses parents : « Maintenant on sait qui est riche et qui est pauvre. » Belle victoire de la libéralisation socialiste…
On brasse beaucoup d’air, ces derniers jours, en France, à ce sujet. J’entends des gens à qui l’éventuelle introduction de l’uniforme obligatoire à l’école semble faire peur, comme s’il s’agissait d’une forme de persécution dictatoriale infligée aux élèves. Les mêmes gens qui, par ailleurs, regardent avec une certaine indifférence toutes les formes de censure qui s’installent, les manipulations qu’ils subissent, le lavage permanent de leurs cerveaux. Non. Pour eux – et ils ne sont pas peu nombreux – le danger, c’est l’uniforme. ■
Article, comme toujours superbement écrit et pensé, paru le 1er septembre sur la page FB de son auteur.
bonjour
VIVE l’uniforme obligatoire à l’école
cordialement