Commentaire – Cette chronique est parue dans le Figaro d’hier, 7 septembre. Pourquoi ne pas dire que cet article est sympathique, de bonne venue, réconfortant par surcroit comme un élément d’optimisme joyeux au coeur du pessimisme ambiant, d’ailleurs plus que fondé ? Lisons-le dans cet esprit positif e c’est très bien.
CHRONIQUE – Enraciné, non capitaliste, antiwoke, moderne sans être progressiste, préférant la pierre au plastique et les chevaliers à Mickey, le Puy du Fou est l’anti-Disney.
Vingt mille spectateurs par jour, 2,5 millions de visiteurs en 2023, un record de fréquentation. Malgré les critiques dont il fait l’objet, le Puy du Fou engrange les succès. «Comme le disait Steve Jobs: “Le Graal de l’entrepreneur, c’est l’avantage concurrentiel inimitable. C’est l’une de nos devises”» nous glisse son fondateur, nullement ombragé par les reportages à charge dont son œuvre fait l’objet. Bon, la citation se révèle apocryphe, mais on voit très bien ce que Philippe de Villiers veut dire par «avantage concurrentiel inimitable» lorsqu’on connaît et fréquente ce parc qui rayonne bien au-delà de la Vendée et collectionne les récompenses internationales les plus prestigieuses. Quelle est la clé de tant de succès? Quelle est la secrète alchimie entre tradition et modernité, spectacle et histoire qui attire loin des métropoles et des circuits touristiques, au cœur du Bocage vendéen, des millions de visiteurs chaque année ?
Plusieurs raisons à cela. D’abord, un enracinement local, dans une terre marquée par le martyre sur lequel Philippe de Villiers a levé l’omerta, anticipant dans les années 1970 les travaux des historiens qui se pencheront sur l’histoire oubliée d’une Vendée persécutée par la Révolution. Depuis sa création en 1978, le bénévolat local est au cœur du succès du parc: chaque été, la cinéscénie nécessite la participation de 4000 bénévoles, les «puyfolais» pour la plupart vendéens recrutés par cooptation. Ce réseau familial et local est l’âme vivante de ce parc qui fait qu’il ne ressemble à aucun autre au monde. Cette gratuité, cette convivialité, associées au fait que le Puy du fou n’est pas une entreprise capitaliste, puisqu’elle n’a ni actionnaires ni dividendes et réinvestit tous ses bénéfices dans le parc devraient plaire à la gauche si elle n’était aveuglée par son idéologie.
Ensuite, la qualité des spectacles, qui associent folklore et modernité pour construire une version imagée et vivante du roman national. Du panache de Charrette au sacrifice de Jeanne d’Arc en passant par l’élégance des mousquetaires, le spectateur renoue avec les grands repères de la civilisation française. À l’heure où une partie grandissante de la production culturelle destinée à la jeunesse oscille entre vulgarité marchande et matraquage progressiste, le Puy du Fou est l’un des rares lieux qui échappe au wokisme et à la clause de la honte du grand-père» résume Villiers. Enfin, la magie des lieux résulte du mariage heureux entre la légende et la technologie la plus aboutie, les noces de feu du folklore et de la pyrotechnie, du génie littéraire et du savoir-faire technique. À cet égard, le dernier né des spectacles, Le Mime et l’Étoile , est un chef-d’œuvre.
Attaques incessantes
Enraciné, non capitaliste, antiwoke, moderne sans être progressiste, préférant la pierre au plastique et les chevaliers à Mickey, le Puy du Fou est l’anti-Disney. Une offre culturelle qui ne pouvait naître que dans la patrie des Gaulois réfractaires refusant le soft power mondialisé. Philippe de Villiers récuse d’ailleurs le mot d’ «entertainment» (divertissement) pour qualifier son œuvre. «Nous ne cherchons pas à proposer aux gens ce qu’ils aiment, mais ce qu’ils pourraient aimer», martèle-t-il. Les jardins finement entretenus, les bâtiments à l’architecture soignée, et jusqu’à la musique classique qui résonne dans les allées et les corbeaux dressés pour ramasser les mégots, rien n’est laissé au hasard et tout répond à un souci esthétique.
Dans une France archipellisée, cet insolent succès pourrait faire consensus. Après tout, quel mal peut bien faire le Puy du Fou aux âmes enfantines venant y puiser un peu de rêve et de poésie? Las, cette bonne fortune est insupportable à une certaine gauche déconstructiviste qui voudrait troquer le roman national pour la fable multiculturaliste et est ulcérée par ce qu’elle perçoit à bon droit comme une écrasante victoire culturelle.
Les attaques sont incessantes. En 2022, quatre historiens vigilants tentent de détricoter dans un livre Le Puy du faux (Les Arènes) la «propagande» à l’œuvre dans le parc. Le clou est enfoncé juillet dernier dans L’Obs qui consacre sa une au parc avec un grand reportage de l’historien Patrick Boucheron intitulé «Le Train fantôme de l’histoire». Avec une pince à linge sur le nez, le professeur au Collège de France, auteur de la très controversée Histoire mondiale de la France , a daigné passer un week-end en Vendée. «Je vous assure que j’ai fait des efforts, mais ça n’a pas marché sur moi» , avoue le mandarin à la fin d’un interminable article où il déplore dans les spectacles du Puy du Fou un «refus buté de la diversité» la célébration d’«une toute petite France», «une conception étriquée de son histoire, réduite à quelques chromos surannés». Il ose même conclure par cette phrase, qui semblera lunaire à quiconque a gardé en lui un zeste d’enfance: «Il ne me semble guère raisonnable d’amener des enfants au Puy du Fou.» Dans l’éditorial du même numéro, le directeur adjoint de L’Obs Grégoire Leménager achève l’hallali en comparant le Puy du Fou à un «martyrologe qui repose sur une logique mémorielle comparable, par exemple, à celle du musée du Hezbollah». Vous avez bien lu: le parc à thèmes est comparé sans vergogne au terrorisme islamiste.
Que pense Philippe de Villiers de ces attaques? «C’est la crapaudaille qui coasse dans la douve croupissante, et qui ne goûte pas les élégances du galop enlevé de la chevalerie qui passe», nous répond-il, avec le goût de l’image qui lui est coutumier. Les critiques envers le Puy du Fou sont aussi vieilles que le parc. Déjà en 1994, l’historien Michel Vovelle avait fait un reportage à charge dans Le Monde Diplomatique. Les historiens de garde aboient, la caravane caracole. ■
bonjour
nous avons passe 3 jours au Puy du Fou c est magnifique
La Cinéscénie est superbe
cordialement
Le Puy du Fou c’est notre Histoire.
Quant à Disney il a charmé ma jeunesse avant et après la guerre et il se retourne dans sa tombe actuellement en voyant ce qui se passe avec son nom. On ne peut comparer le Puy du Fou à Disney ils son totalement différents et vivent dans un monde séparé mais on peut comparer l’entreprise de démolition que subissent ces deux entreprises et que nous subissons , il y a une volonté d’éradiquer les valeurs patriotiques et chrétiennes de notre Histoire autant que le rêve et l’enchantement en technicolor de notre enfance et c’est en cela que la comparaison prend tout son sens .