Nous poursuivons ici notre survol barrésien des dimanches de cette année 2023, avec, pour le mois de septembre, l’annonce de la réédition de son roman Au service de l’Allemagne, premier tome de la trilogie « Les bastions de l’est ».
La date de sa parution est de 1905 : la défaite cuisante contre la Prusse en 1871 était dans toutes les têtes, et Maurice Barrès entendait non seulement se servir de l’esprit de la Revanche mais aussi le cultiver, l’alimenter, rendre service à la grandeur de la France, à sa fierté, via la littérature.
Le récit se focalise sur la situation des Alsaciens, Français de cœur mais tenus d’obéir au nouveau maître, l’État impérial germanique. Ce qui ne se limite pas qu’à des considérations d’ordre fiscal ou linguistique. Il s’agit pour tout jeune Alsacien de prouver sa loyauté à l’égard de l’Allemagne, ce qui passe en particulier par devoir faire son service militaire.
C’est l’occasion de prendre connaissance du début du discours qui fut prononcé par le Maréchal Lyautey en son honneur pour le cinquième anniversaire de sa disparition, discours prononcé « d’une voix dont la rudesse ne maîtrise pas l’émotion » – dixit l’Action française du 24 septembre 1928 –, dont le contenu est très lié à la thématique générale d’Au service de l’Allemagne :
« Ayant reçu des amis et des proches de Barrès, en ma qualité de voisin, de compatriote et d’ami, l’honneur de présider le Comité chargé de faire élever ce monument, il m’appartient d’en faire la remise à la France…
La France ! c’est pour elle que le cœur de Maurice Barrés a constamment battu — s’il avait l’amour passionné de notre petite Patrie, c’est qu’à travers elle, au-dessus d’elle, il voyait toujours la grande Patrie. Dans son culte pour la Lorraine, il ne s’agissait pas simplement d’un attachement matériel à notre terre natale, mais d’une conception, qui nous est commune à tous sur ce que signifie la Lorraine — ou pour mieux dire sur ce que signifient les Marches de l’Est pour l’équilibre, l’harmonie et la force de la personnalité française, pour la sécurité de notre pays — les Marches de l’Est, Lorraine, Alsace-Nancy, Metz, Strasbourg — indissolublement liées à la France que nous unissons à elle dans le même amour.
À d’autres mieux qualifiés que moi de vous parler de lui. Ma parole inexpérimentée ne pourrait être qu’inférieure à l’hommage qu’il mérite et n’aurait certes pas l’éloquence de ce que nous avons sous les yeux. »
Ce discours se tint le dimanche 23 septembre 1928 dans le lieu où est élevé un monument en mémoire de Maurice Barrès, à Sion-Vaudémont, dans sa si chère Lorraine, à l’occasion précisément de son inauguration par Raymond Poincaré, occupant alors la fonction de président du Conseil. ■
Nombre de pages : 152.
Prix (frais de port inclus) : 21 €.
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