Publié le 3 juillet 2022.
Nous avons commenté l’événement lundi 4 juillet et publié le compte-rendu sympathique de L’Incorrect avant-hier mercredi (6 juillet). Voici l’article que Valeurs Actuelles a consacré à l’événement. Il nous reste à publier celui du Point, le plus long, et, en un sens, le plus intéressant parce que le plus distant, le plus critique, ironique, parfois et parce que, donc, il suscite la réflexion sur soi, toujours utile. Ainsi, une fois de plus, contrairement à ceux qui affectionnent les plaintes victimaires, voici la mouvance maurrassienne au cœur du débat public français. Elle s’y retrouve, en fait, lorsqu’elle se montre à la hauteur.
POLITIQUE
Michel Houellebecq devant l’Action française : « La gauche se sent mourir, donc elle devient méchante »
Vendredi 1er juillet, l’écrivain Michel Houellebecq s’est rendu dans les locaux des monarchistes de l’Action française pour une conférence sur son œuvre littéraire.
« Par curiosité pour le royalisme. » Voilà la principale raison qui a poussé l’écrivain Michel Houellebecq à accepter de donner une conférence aux monarchistes de l’Action française dans leurs locaux parisiens vendredi 1er juillet, rapporte Le Point. L’auteur de « Soumission » et de « La Carte et le Territoire » est venu répondre aux questions des militants maurrassiens sur son œuvre. Cette conférence était un événement en soi : les apparitions publiques du romancier étant extrêmement rares. Durant deux heures, Michel Houellebecq a donc disserté sur son œuvre, et la littérature en général. Interrogé sur l’état de la gauche en France, le romancier a expliqué : « La gauche se sent perdue, comme les animaux blessés, elle devient méchante. Ce qui n’était pas le cas quand j’ai commencé à publier. Oui, elle se sent mourir, donc elle devient méchante. »
« Il y a une malédiction dans l’engagement politique »
Également questionné sur son style littéraire, le romancier a avoué n’en avoir que faire, lui préférant l’« intensité ». Michel Houellebecq entend « captiver » son lecteur. Son sujet d’écriture n’est pas tant la critique du monde moderne, que celle des passions modernes. Interrogé sur le rôle de l’écrivain, l’auteur d’« Anéantir » a répondu : « Prendre sur lui tous les malheurs du monde. »
Michel Houellebecq a affirmé ne pas être un auteur politique. Pourtant, il a reconnu le paradoxe entre son amitié pour le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et son admiration pour les Gilets jaunes. Toujours pessimiste, l’auteur a déploré, devant un parterre de militants : « Il y a une malédiction dans l’engagement politique. » ■
Publié le 8 juillet 2022 – Actualisé le 18 septembre 2023