Par Front Populaire, La Rédaction.
Commentaire – Nous n’ajouterons pas de commentaire à cet article signé de la Rédaction de Front Populaire et paru le 12 septembre. A quoi se résume-t-il en fin de compte qu’on ne sache déjà ? A ceci mais qu’on savait déjà : plus que jamais le Pouvoir applique la devise latine bien connue « Larvatus prodeo », j’avance masqué. C’est qu’il n’a pas guère le choix d’agir autrement, compte tenu de la défiance extrême des citoyens !
ARTICLE. L’élargissement du champ d’usage du référendum promis par Emmanuel Macron avait tout pour séduire la droite qui demande une consultation populaire sur l’immigration. Mais comme souvent avec la Macronie, les illusions se dissipent rapidement devant les réflexes populicides.
La carotte référendaire commencerait-elle déjà à perdre de son goût ? Comme après chaque crise politique qu’elle provoque, la macronie tente d’éteindre le feu avec quelques promesses censées sonner tel un « je vous ai compris » gaullien. Mais le Général n’est plus à la tête du pays, et ça, les français l’ont bien remarqué, tant les déceptions démocratiques se sont accumulées depuis qu’Emmanuel Macron est aux manettes. Alors que la plaie des retraites n’est pas encore tout à fait refermée — en témoigne l’accueil sous sifflets qui a été réservé au chef d’État lors du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby —, celui-ci compte bien sur son « initiative politique d’ampleur » pour continuer à faire illusion.
Pour cela, la recette est simple : un pas en avant, trois en arrière. Dans sa lettre remise aux chefs de partis politiques ce jeudi 7 septembre, après l’infructueuse rencontre à Saint-Denis à la fin de l’été, Emmanuel Macron a promis de formuler des propositions pour élargir le champ d’application du référendum. Une réforme attendue de pied ferme par Éric Ciotti, dont le parti Les Républicains exige la tenue d’un référendum sur l’immigration, mais aussi Marine Le Pen, qui défend cette idée depuis de nombreuses années. Or, à ce jour, l’immigration est exclue des thématiques prévues par la Constitution pour l’organisation d’un référendum.
« 49.3 populaire » contre l’« idéologie mal placée »
Mais au moment où il prévoit de remettre son projet de loi immigration sur les rails, l’exécutif n’oublie pas qu’il doit aussi danser sur son pied gauche. Alors pendant que le député des Yvelines, Karl Olive, estime que le référendum fait partie des « outils institutionnels, démocratiques sur la table », le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, invité de la matinale de Public Sénat ce lundi, n’a pas souhaité judicieux de demander aux Français sur le sujet : « Personnellement, je ne pense pas que l’immigration soit le sujet le plus pertinent à présenter en référendum », a-t-il lancé, avant d’affirmer qu’il faut « pouvoir avancer efficacement, sans idéologie mal placée sur ces sujets-là, avec pragmatisme ».
Alors à la place du supposé manque de pragmatisme des Français et de leur « idéologie mal placée », le ministre a d’autres projets : « On voit bien que les modalités d’un référendum sur l’immigration seraient extrêmement complexes. Peut-être qu’elles nous feraient perdre du temps sur un sujet sur lequel il est nécessaire d’avancer rapidement, avec les instruments de la Constitution. Le 49.3 en est un. » Une pilule difficile à avaler ? Le président Renaissance de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, Sacha Houlié, a une solution : invité de France Inter ce mardi, le député a préconisé « un 49.3 populaire ». Si, si ! La voilà donc, cette fameuse « initiative politique d’ampleur ». ■
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