C’est à une analyse tout aussi contrastée que la relation franco-britannique, à laquelle se livre Guillaume Bigot dans cette émission, somme toute intéressante. Analyse souvent très juste, parfois discutable et s’étendant bien au delà de la question institutionnelle qui oppose république et royauté. Se trouve, notamment, remis en question le modèle anglo-saxon d’un monde globalisé et financiarisé. Remise aussi en question la sempiternelle tendance des Français à ne pas s’aimer eux-mêmes, au profit d’une admiration fort ancienne, partagée, à parts presque égales, soit pour l’Allemagne soit pour l’Angleterre. Il n’est pas dit une préférence à marquer pour la république ou la royauté mais Guillaume Bigot note que dans la relation franco-britannique, c’est en fin de compte au terme de chaque épisode historique, l’Angleterre qui s’en sort le mieux. Le lecteur en tirera la conclusion qu’il voudra.
C’est à (environ) la 20e minute de cette vidéo que vous pourrez écouter Guillaume Bigot.
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Quant à moi, je ne m’oppose pas à la République; je souhaite seulement qu’elle évolue en « République couronnée »…comme le sont les autres royaumes européens dont, bien sûr, la Grande Bretagne. On peut apprécier l’espèce de dignité humble de son Roi actuel, Charles III, qui manifeste ainsi la force unifiante d’un symbole. Cette autorité symbolique nous manque cruellement et nous coûte cher…depuis le 21 janvier 1793.
Nous différons sur ce point. Sans être maurrassien, je pense que le relèvement de la France ne se fera pas avec une monarchie parlementaire comme elle existe en Belgique, en Grande-Bretagne ou ailleurs en Europe. Dans la tradition française, régner, c’est gouverner. Il faut qu’il en soit toujours ainsi.
Merci à Grégoire Legrand de rappeler par son propos quelle inadéquation majeure il peut y avoir entre la fameuse formule «le roi règne mais ne gouverne pas» et la réalité royale (en tout cas) française, évidemment jusqu’à l’Adolphe Thiers, qui répéta en français la tournure devenu célèbre, à l’origine, écrite par un Polonais latinisant, grand admirateur de la Rome antique et partisan d’une monarchie élective («démocratique»), dans laquelle les suffrages émanent de la noblesse. Dans cette perspective, quasi «censitaire», en effet, aucun roi ne peut gouverner puisque le trône repose sur plus légitime qu’il n’est. Auquel cas, en effet, pareille royauté branlante ne fait que «régner» (au grossier sens du terme), c’est-à-dire qu’elle a été réduite à une fonction ornementale : elle «décore» au lieu de SYMBOLISER.
Le roi – le Souverain, le “Wang” chinois – fait autrement PLUS que gouverner, et c’est en cela qu’il RÈGNE, dans le haut sens du terme, a contrario de tous les délayages délétères et composites – «hybrides» pour parler dans le linguish électrique obligé – que l’on cherche à combiner politicanaillement.
Le mot «règne» dérive de rex, regis, c’est-à-dire de roi, justement. C’est donc le mot roi qui donne son sens au verbe régner, non l’inverse ; or, «roi», c’est le «souverain» qui a reçu mandat d’une autorité supérieure – spécifiquement, non humaine.
La formule rabâchée à tout bout de champ, intrinsèquement controuvée, est la négation de ce qu’elle veut se donner l’air de définir.
Le seul véritable distinguo à établir entre le terme gouverner et un quelconque autre, est suggéré par la fameuse sentence d’Anatole France : «La République gouverne mal, mais elle se défend bien.» Autrement dit : «La république ne gouverne pas ; elle se défend.»
Je me demande bien à quelle occasion Anatole France décréta son arrêt… Si quelqu’un d’entre nous le savait, je lui serais très reconnaissant d’éclairer ma lanterne. Élémir Bourges reprend la phrase dans le «Mémoire d’Yvan Manès» relatif à la Commune de Paris, Prologue à «Les oiseaux s’envolent et les fleurs tombent» ; on prétend que Maurras l’aurait resservie lors du procès Dreyfus (?????)…
Pour faire suite à la citation : « Le roi règne mais ne gouverne pas » , il est une une autre formule, de Guisot , celle là : « Le trône n’est pas un fauteuil vide ».
Il est cependant à relever que l’évolution des monarchies dès le milieu du XIX ème, pour le moins, et pour ce qui concerne les pays d’Europe s’est faite vers un amenuisement des pouvoirs de gouvernement royaux transférés vers celui des parlementaires, pour aboutir, au XX ème à des discussions sur le « coût » de fonctionnement du symbole .
L’on ne discute point ,par contre, le coût de l’organisation des scrutins électoraux lesquels se multiplient au point de perdre toute solennité et la respectabilité qui peut y être attachée ; on passe sous silence les contournements de « mauvais votes » (comme celui du « Non » à la constitution européenne par exemple) mais aussi la multiplication des postes parlementaires avec avantages afférents et là encore le coût induit.
Mais comment qualifier la manipulation des foules , l’irresponsabilité, pour ne pas dire la nuisance ainsi créée et qui peut croire, en dehors des parasites démocratiques que cela durera » ad eternam » ?