REDIFFUSION – La proposition de loi d’Aymeric Caron visant à interdire la tauromachie sera discutée à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. Elle vise en réalité à déconstruire toute forme d’enracinement, d’identité et d’affiliation à la Tradition. L’interdiction de la corrida, en effet, ne manquerait pas d’être suivie de toute une série d’autres interdictions mettant à bas les fondements les plus simples, les éléments les plus naturels de la vie sociale et personnelle des hommes, des sociétés, de la civilisation à laquelle nous appartenons de lointaine origine.
La présentation de France Inter
Notre invité : Raphaël Raucoule dit « El Rafi », jeune torero de 23 ans.
Examinée hier en commission des lois, rejetée, discutée jeudi prochain à l’Assemblée nationale, l’abolition de la corrida occupe à nouveau l’actualité. Notre invité : Raphaël Raucoule dit EL RAFI, tout jeune matador, mais déjà starisé. Quand on a 20 ans, pourquoi vouloir devenir torero à tout prix, alors que cette tradition est de plus en plus menacée ? Et surtout, la question qui brûle les lèvres de tous ceux, comme moi, qui n’ont jamais assisté à une corrida : Pourquoi mettre à mort le taureau ? ■
Publié le 19 novembre 2022 – Actualisé le 28 septembre 2023
Excellent entretien, ! On mesure la qualité de ce jeune qui parle avec autant de raison que de passion de la corrida.
Très convainquant !
Magnifique explication de la tauromachie loin de la haine de tous les anti-corrida qui sont pour beaucoup d’entre eux des poussent au crime en Ukraine.
Un vrai délire souffle à l’heure actuelle contre la corrida ; même Pascal Praud dans une émission de C News la semaine dernière disait qu’il était contre, bien que n’en ayant jamais vu, à cause de la cruauté du spectacle. Ailleurs nous pouvions entendre des propos sur une cruauté qui durait des heures !
Je ne connaissais pas la corrida lorsqu’il y a une quarantaine d’années, lors d’une réunion de famille, une belle-sœur , de gauche, aficionada de première, nous emmena en voir une aux arènes de Mont de Marsan. Je n’avais pas d’avis sur le sujet. Mais elle était tellement enthousiaste, ainsi qu’une autre belle sœur, de droite elle, et toutes deux de culture landaise, que nous assistâmes avec mon épouse à ce spectacle. Je crois que c’était Niméno II le matador. La musique bien réglée accompagnait les différentes phases, selon des airs plus ou moins rythmés jusqu’à l’accompagnement de la mort du toro avec des airs très respectueux. Après les différentes passes le début et la fin de l’animal se déroulent en une quinzaine de minutes, pas des heures, durant lesquelles il se défend contre le matador après que les trois toréadors l’aient travaillé. Mais la bête n’est pas conspuée, le matador si, mais ce n’était pas le cas ce jour.
Deux jours après ma belle-sœur acheté un rôti de toro, de celui que nous avions vu tué dans l’arène, dument estampillé par les services vétérinaires. Avec ma femme nous nous dimes que nous allions manger de la carne. Perdu ! Jamais dégustée une viande aussi savoureuse par sa tendreté.
Dans le commerce il faut attendre 10 à 15 jours de frigo pour manger un rôti. Comme quoi le toro dans l’arène ne meurt pas stressé !
En effet, le taureau de combat (on orthographiait «toro», autrefois) donne une viande à la saveur incomparable. Sa vie ne se peut comparer à celle des malheureux «bœufs» et «génisses» de boucherie, qui ne peuvent connaître, au mieux qu’un engraissage au pré, pas trop long, pas trop coûteux ; ne parlons pas de l’engraissage aux farines, qui les rendent fatalement malades ; et puis, évidemment, l’admirable humanité des abattoirs ! La mort du Toro est grande, noble, puissante et, on ne le sait plus, GÉOMÉTRIQUE ! En effet, l’ART de la tauromachie dépasse vertigineusement toute comprenette socialo-bourgeoise, il s’agit «tout simplement» de l’incarnation «spectaculaire» d’un duel cosmologique, qui relève d’une haute chorégraphie (on dit «baile» en parler flamenco, comme on dit «toque» pour toucher la guitare et «cante jondo» pour le chant), laquelle appartient, d’une part, au mouvement des sphères célestes et, d’autre part, au transfert de l’ombre à la lumière («habit de lumière»), de la nuit au jour, par la mise à mort de la «Bête» que l’on porte en soi… Chorégraphie dans laquelle, pour reprendre une formule de la Chine ancienne (que l’on trouve, notamment, dans le «Si Yeou Ki»), «L’homme doit d’abord devenir femme» !!! Attention bien, ce n’est pas rien…
Les «codifications» des «passes» répondent à des règles d’une rectitude absolue et à des «secrets» que, bien évidemment, ni vous ni moi ne pouvons avoir la moindre notion, en raison de la nature qui sont les leurs…
J’ai assisté à une seule corrida dans toute mon existence, au Grau-du-Roi, en 1959 ; j’avais cinq ans. J’en ai été indélébilement marqué : saisi d’effroi, assurément, mais transporté, au-delà de toute expression… J’ai connu mon premier (et définitif) sentiment de ce qu’est une «vocation» : je voulais devenir toréador, un point c’est tout. Seulement, voilà, je vivais plus au nord, ma vieille et adorée grand-mère ne me prenait que modérément au sérieux, mes parents me «soignaient» homéopathiquement au flamenco et au roman «Les clameurs se sont tues», qui me bouleversaient, mais me «civilisaient», au bout du compte… Et je n’ai jamais toréé, et plus jamais assisté à une corrida. Aujourd’hui, j’en ai la conviction, je fondrais en sanglots au moment de l’estocade, ma débilité sentimentale ne le pourrait pas supporter… Aussi, je ne me rendrai évidemment plus dans aucune arène, parce que je n’y pourrais rien mesurer de ce qui s’y déroule. Seulement, j’entends encore intérieurement le nom sublime de Luis Miguel Dominguin, et je me rappelle ce torero d’il y a bientôt 65 ans, agenouillé dans la poussière face au toro «énorme et délicat», désolé, flamboyant des banderilles, sanguinolent, ce torero bouleversant, qui s’est pieusement incliné avant d’enfoncer l’épée dans le garrot. J’en frémis encore à me le remémorer.
Quant au «petit homme» qui jacasse, celui-là, «Il n’y a rien compris» (selon le titre d’un roman d’André de Richaud) et il ne songe qu’à achever ce qui fait la vie même des toros.
Si l’on veut élever son sentiment aux hauteurs nécessaires à cet enchantement de la fureur interne, il faut tâcher de se documenter un peu plus, par exemple, en allant chercher chez Federico García Lorca les données de ce que l’Espagne appelle le Duende, et puis, lentement, s’en pénétrer l’intellection, jusqu’à, peut-être, pouvoir en prendre quelque graine… Ensuite, que cela germe, dans l’âme et dans le cœur… Et que ça danse ! Olé !!!
Merci pour ce joli texte en forme de plaidoyer qui ne ferait pas plaisir à Sandrine ruisseau (qu’elle reçoive , de notre part, la bénédiction favorite de son patron concernant les non-vaccinés) dans notre pays où 220 mille enfants à naître reçoivent, chaque année, le « descabello », sans musique, dans le ventre de leur mère alors qu’ils n’ont ni cornes ni fureur pour se défendre (face à 340 taureaux annuellement) !
Oui, extraordinaire témoignage de ce jeune Torero qui explique avec un très grand calme combien il est enraciné dans sa culture et combien son métier ( vocation ) est basé sur une ascèce qui repecte totalement l’homme et l’animal dans leur être et aussi l’environnement. Il a impresionné jusqu’à la journaliste de France Inter! De plus, il se dégage de lui un rayonnement qui vient de loin. Quand la jeunesse réflechie sait mieux dire que nous plus âgés, une belle leçon. Merci à JSF de nous avoir donné cette vidéo. Rien n’est donc perdu si la tradition revit.
Mes opinions sont à l’opposé de aymerie Caron, Tous ceux qui ne voient pas,sous prétexte de « beauté » du spectacle,et de »valeur » du toréro la barbarie infligée à la pauvre béte,jusqu’à son horrible agonie,n’ont tout simplement pas de coeur.
Veuillez m’excuser Éliane Rose Bourrit, mais nous sommes quelques-un à ne pas être tout à fait convaincus par le fait que d’aucuns seraient habilités à juger que d’autres «auraient du cœur» ou n’en auraient pas… «Ne jugez pas !» dit l’Évangile, «c’est de la mesure dont vous aurez mesuré que vous serez mesuré, c’est du jugement que vous aurez jugé, que vous serez jugé.»
Par l’absurde : il va absolument falloir légiférer contre les chats barbares afin qu’ils cessent de courre le souriceau et, surtout, contre les propriétaires de matous qui n’auraient pas l’humanité de veiller à corriger leurs félidés. Et tout ce qui s’ensuit.
Si l’on se colle à «raisonner» pour ce genre de questions, tous les arguments sont défendables, sans aucune exception, à commencer par ceux d’Aymeric Caron, du Juif casher, de l’Hitler végétarien et du viandard.
Ainsi, par exemple et au hasard, comment un athée pourrait-il concevoir cérébralement ce qu’il en est du «secret de la confession» ? Il ne le peut pas, puisque ce «secret» n’est lié en rien à un «humanisme» du confesseur, mais au fait que dans les conditions où il reçoit la confession, il N’est PAS humain, mais, pour ainsi dire, une oreille de Dieu ; c’est-à-dire que, en principe, l’individu prêtre ne peut rigoureusement rien entendre.
Pour la corrida, la question de la «justification raisonnable» ne se pose pas plus en termes «humains», un point c’est tout. Il n’empêche que notre pitoyable humanité ne peut pas ne pas être influencée par les «sentiments», il faut en convenir. Mais il faut également convenir que certains domaines intellectuels sont fermés à la plupart des humains, quoique il y puisse y avoir un accès aux rituels «matériels», «opérationnels», notamment par certains «spectacles» qui auraient été «démocratisés», c’est-à-dire mis à la portée de ceux à qui rien de tout cela n’est destiné. Dès lors, des ignorants se figurent être en mesure de «juger» et, un beau jour solennel, fatalement, de «légiférer».
En toutes choses, il y a lieu d’OBÉIR à ce qui nous dépasse… Seulement, encore faut-il être resté capable de savoir que certaines choses nous dépassent… Notre satané monde moderne est définitivement acquis à l’assurance diabolique qui fit notre Chute : connaisseur du Bien et du Mal, le premier pékin venu s’équivaut à une espèce de «Grand Architecte» pour l’espace qui lui semble réservé à lui-même et à ses «semblables» formatés…
Que les contempteurs de la corrida n’y pensent donc pas, cela soulagera leur conscience. Et que les afficionados ne cherchent en aucun cas à s’expliquer car, de cette façon, ils s’acculent eux-mêmes dans l’impasse qui leur est réservée. Un bon coup d’euthanasie bien «encadrée» s’en va prochainement remettre un peu d’ordre humaniste là-dedans !