Par Front Populaire, La Rédaction.
Commentaire – Nous n’ajouterons pas de commentaire à cet article paru le 4 octobre sous la signature de la Rédaction de Front Populaire. Une réflexion complémentaire nous est toutefois suggérée par telles rodomontades gouvernementales récentes consistant à se vanter de la mise en place d’un plan d’économies de 15 à 17 milliards d’euros (c’est selon les sources). Sur quoi sont-elles réalisées ? Où l’État les prévoit-il ? Sur lesquelles de ses dépenses ? Quels services ? Quels frais ? Quelles structures ? Questions naturelles s’il en est. Mais ce n’est pas de ce type d’économies qu’il s’agit ; il s’agit de taxes supplémentaires à mettre en place, de dispositifs et avantages favorables au citoyens, à réduire ou à supprimer, etc… Les 15 à 17 milliards d’économies annoncées par le Pouvoir ne seront pas le fait d’une réduction quelconque de ses dépenses. Ils seront prélevés sur les ménages, extraits de la poche des citoyens de ce Pays. Les 15 à 17 milliards d’économies se résumeront à une ponction sur les revenus et les ressources de chacun, et voilà tout ! On ne saurait mieux se moquer du monde. C’est devenu un procédé de gouvernement.
ARTICLE. L’exécutif envisage de piocher dans les caisses de l’Agirc-Arrco pour financer la hausse des petites pensions de retraite. Une manœuvre que l’État, mauvais gestionnaire des deniers publics, a du mal à justifier.
Emmanuel Macron avait juré qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts. Le gouvernement aurait-il trouvé un moyen de bafouer cette promesse sans que cela ne se remarque trop ? Ce mercredi 4 octobre, les partenaires sociaux, gestionnaires du régime de retraite complémentaire des salariés du privé Agirc-Arrco, se réunissent pour la dernière fois pour discuter des futurs changements du régime pour la période 2023-2026. Au programme : l’avenir du malus, la revalorisation des pensions à l’aune de l’inflation, le cumul emploi retraite… mais aussi un sujet explosif déclenché par le gouvernement : la convoitise de ce dernier sur les excédents du régime complémentaire des salariés du secteur privé.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul
Il faut dire que le pactole est alléchant. Aujourd’hui, le trésor de la caisse de l’Agirc-Arrco s’élève à 68 milliards d’euros de réserves. En 2022, celle-ci a enregistré 5,1 milliards d’euros d’excédents. Un montant qui pourrait même s’accroître à la faveur de la réforme des retraites — le gouvernement table sur 22 milliards de recettes supplémentaires sur quinze ans. Une aubaine pour l’exécutif, qui est à la peine pour financer sa revalorisation des petites pensions de 100 euros par mois, promise par la réforme des retraites. Celui-ci envisage donc un prélèvement annuel dans les caisses de l’Agirc-Arrco, qui débuterait à 300 millions l’année prochaine, pour potentiellement atteindre un à trois milliards d’euros par an.
Sans surprise, l’annonce a fait un tollé du côté du MEDEF, qui a prévenu qu’il n’était « pas question que l’Agirc-Arrco, qui a été très bien géré dans des périodes très difficiles, devienne une variable d’ajustement ». Même la CGT rejoint l’avis du principal syndicat patronal, par la voix de sa secrétaire générale, Sophie Binet : « Il faut que le gouvernement arrête de considérer que les caisses de l’Agirc-Arrco sont sa tirelire pour financer ses bonnes idées du moment, a-t-elle rétorqué. Elles sont remplies grâce à nos cotisations et nos salaires, elles appartiennent aux travailleuses et aux travailleurs. ». « Augmenter les petites retraites de base, c’est une décision du gouvernement. Il n’a qu’à assumer avec les moyens à sa disposition », abonde Michel Beaugas (FO). Une telle ponction constituerait bel et bien, de fait, une sorte d’impôt indirect prélevé au profit de la collectivité.
De quoi légitimement excéder les cotisants et retraités du secteur privé, qui subissaient une décote de leur pension depuis 2019 s’ils ne travaillaient pas jusqu’à 63 ans — alors que l’âge légal était encore à 62 ans —, le fameux malus de 10 %. Des efforts destinés à préparer l’avenir et non à financer la mauvaise gestion de l’État du versement des retraites. Un serrage de ceinture qui a déjà fait perdre « 12% de pouvoir d’achat sur les cinq dernières années », d’après Didier Hotte, secrétaire général de l’Union confédérale des retraités. Mais il faut croire que le gouvernement trouve plus logique de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Casse du siècle
Et il a, pour cela, un argument massue : « J’ai dit aux partenaires sociaux que nous considérons comme légitime que lorsqu’un régime de retraite génère des excédents dont une partie est intrinsèquement liée à la réforme mise en place, il doit participer à l’équilibre général des régimes », a avancé le ministre du Travail, Olivier Dussopt, le 26 septembre dernier. Encore un peu et le ministre exigeait des félicitations de la part des partenaires sociaux pour cette bonne santé financière, qui est pourtant de leur fait et non de l’État. Et si les négociations ne suffisent pas à les convaincre, le gouvernement n’exclut pas de passer en force en faisant voter le dispositif à grand coup de 49.3 dans le cadre du budget de la sécurité sociale. Tant qu’à faire. S’il s’y risque, peut-être pourrons-nous considérer que les qualifications de « hold-up » ou de « casse du siècle » utilisés dans les médias ces derniers jours n’auront pas été totalement démérités. ■
Source
Ce gouvernement n’est qu’une « bande organisée » pour commettre des hold up sur les Français