Par Gabriel Robin.
COMMENTAIRE – Cette tribune est parue dans Causeur vendredi dernier 13 octobre. Elle insiste sur deux points à notre avis essentiels : 1. Est-il possible d’envisager la situation de guerre en Israël et Palestine autrement qu’en termes à dominante émotionnelle morale, humanitaire, de type ONG, à quoi on se réduirait, conduisant à d’inefficientes et banales proclamations de soutien ou solidarité ne servant pas à grand chose et ne coûtant rien ? Les lecteurs de Bainville, Maurras ou même Charles De Gaulle ne devraient avoir que peu de goût pour ce genre de politique ou semblant de politique. 2. Dans la tragédie en cours au Proche-Orient, quelles que soient nos sympathies ou antipathies, nos sentiments légitimes d’horreur ou compassion, nos analyses pour s’exercer ne devraient-elles pas, d’abord s’obliger à prendre pour règle la recommandation naturelle de Maurras : « … Pour peu que la France sache prendre et tenir le centre des choses françaises. » Le centre ces choses françaises, en l’espèce, compte-tenu des masses immigrantes présentes chez nous, c’est que ce qui se déroule en ce moment en Orient soit en passe de se reproduire cette fois-ci sur le sol français. Et nous y sommes déjà. C’est là la première pensée réellement politique qui doit occuper nos esprits, tout simplement parce qu’il s’agit de la France, de tous ceux qui y vivent, et parce que cela relève de notre responsabilité plus que de distribuer au loin les bons et les mauvais points. Et c’est ce que, pour l’essentiel, Gabriel Robin dit ici.
Le pouvoir craint l’importation du conflit israélo-palestinien en France. Un fiché S tchétchène, arrivé en France en 2008, vient de se rendre coupable d’une attaque au couteau dans un lycée à Arras (62). Et ce matin, c’est Bruxelles, capitale immigrationniste de l’U.E. qui est frappée.
Hier soir, le chef de l’État a indiqué que le bilan des Français tués lors de l’offensive sanglante du Hamas s’établissait à 13 ressortissants. Le président français a assuré la communauté juive que la République serait là pour la « protéger », et appelé tous les Français à rester « unis » alors que la guerre reprend au Proche-Orient et que de nombreux esprits s’échauffent.
Dans un Occident mondialisé, singulièrement en France, chaque conflit régional fait tache d’huile. Le poids des diasporas et des communautés se fait cruellement ressentir sur la politique étrangère de la France et les rancœurs autrefois bornées à des frontières distantes de plusieurs milliers de kilomètres s’implantent sur notre territoire, menaçant un peu plus notre Ordre public et notre cohésion nationale.
Exemplaire du genre : le conflit israélo-palestinien, lequel connait des épisodes français depuis plusieurs décennies. Les plus anciens et les passionnés d’histoire se souviendront notamment des attentats de la rue Copernic et de la rue des Rosiers, les plus jeunes des manifestations pro-palestiniennes de 2014 où ont été entendus des slogans tels que « mort aux juifs ». Une personnalité comme Henry Kissinger l’a évoqué, indiquant qu’il avait été suicidaire pour l’Europe de faire venir des populations entières. Mieux vaut tard que jamais. Des propos qui rappellent aussi ceux de Jordan Bardella, qui a affirmé qu’Emmanuel Macron lui avait avoué que nous pourrions basculer dans une guerre civile…
Les plus larges communautés juive et musulmane d’Europe
La France compte ainsi la plus importante communauté juive d’Europe et la plus importante communauté musulmane. Si tous ne sont évidemment pas Israéliens et encore moins Palestiniens, beaucoup ont des attaches ou des sympathies pour l’une ou l’autre de ces causes, mettant en danger la spécificité de la parole de la France dans le monde. Comme me le rappelait récemment un ami, « le monde est plus calme quand la France est plus forte ». Problème, nous avons laissé croître chez nous un virus qui nous affaiblit non seulement à l’intérieur mais aussi à l’extérieur, agissant comme le révélateur de nos renoncements et de nos lâchetés. La folie gauchiste et l’apathie centriste ont rendu caduque le sain patriotisme français, qui n’était ni belliqueux ni revanchard.
Le cercle de vengeances désormais quasi-centenaire du Proche-Orient depuis la création d’Israël charrie donc chez nous son lot d’intifadas localisées et de demandes à l’Etat, sommé de prendre une position unilatérale voire hémiplégique. Même les bonnes causes peuvent être soumises à ces difficultés. Ainsi du conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, dont le traitement médiatique est surveillé de près par les diasporas arméniennes et turques. Tous les enjeux africains existent aussi chez nous en miniature, comme l’ont illustré les récents troubles civils maliens, sénégalais ou centrafricains…
Véritable Tour de Babel, ou de Nahel si nous sommes taquins, la France est l’endroit où se reproduisent en plus modestes les conflits d’ailleurs. Des étrangers, même naturalisés, restent patriotes de leurs pays d’origine, même quand ils ne conservent pas la double nationalité. Les Algériens sont à ce titre exemplaires, eux dont la nation est issue d’une lutte contre la France et dont tous les mythes font mention de notre pays, à la fois envié et haï, comme le ferait une ancienne maitresse éconduite. Durant les émeutes liées à la mort de Nahel, le gouvernement algérien a d’ailleurs attisé les choses, comme le fait parfois le président turc Erdogan en mobilisant ses compatriotes pour faire pression sur les États membres de l’Union européenne.
La « cause palestinienne », unique grille de lecture du monde pour beaucoup de gens
Apatrides et en réalité peu concernés par les enjeux palestiniens, de nombreux jeunes immigrés de religion musulmane ont fait de cette cause le centre névralgique de leur vision du monde, leur unique grille de lecture. La France est sommée de trancher. Pourtant, la France est surtout respectueuse du droit international et des fragiles équilibres méditerranéens qui menacent encore d’exploser à la défaveur du conflit. Comment parler de manière équilibrée de tout cela ? Comment condamner « en même temps » les actes terroristes du Hamas, pensés pour provoquer une réaction, et certaines politiques israéliennes ? Il est devenu quasiment impossible d’aborder sereinement ces thématiques.
Si le pouvoir politique ne devrait théoriquement pas s’agenouiller devant ces contingences, le peut-il désormais pleinement ? Notre société est morcelée, atomisée façon puzzle, mais la France est éternelle. Elle doit garder sa place dans le monde. Pour cela, faire le ménage chez nous est une priorité. ■
À lire aussi l’analyse de la situation par JSF
En marge des événements d’Israël : Le devoir français
Le pouvoir consiste pour un Etat, à conserver sa marge de manœuvre. Particulièrement vis-à-vis des pressions d’origine étrangères. En France, il est difficile pour l’Etat de garder sa souveraineté en l’absence de souverain.
SI mettez un si à la place de mais . « Si la France est éternelle, elle doit garder sa place dans le monde »…
Malheureusement la république de nos jeunes révolutionnaires imbéciles a déjà perdu. Ils adorent les fous, qu’ils pensent dominer. Par cette prétention, il est déjà trop tard pour nos enfants. Le pire est à venir puisque nos dirigeants prétendent ouvertement de se défausser des vieux qui coutent trop cher. De lois en lois idiotes, ils détruisent méthodiquement mille cinq cent ans de la construction de la France majestueuse et royale.
Ou est passé l’intelligence politique du royaume de France: dans les associations étrangères, à domination musulmane extrémistes.
Soeur Anne ne vois tu rien venir? la solution pour des incapables, c’est la Guerre…Comme le disaient les anciens » le chiffon brûle ».