Par José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional.
Titre, nous le redisons, ami des royalistes d’Action Française depuis des lustres. Et dont nous recommandons la lecture. José D’Arrigo en est le Rédacteur en Chef. (On peut se reporter à ses articles parus dans JSF via le lien ci-dessous). Article paru le 12 octobre.
ICI, TOUT EST PARTI EN SUCETTE
confie le gérant du bar « Prinder »
C’était naguère le « ventre de Marseille », un quartier populaire où régnait un « joyeux bordel ». C’est devenu hélas le chancre de Marseille : le rendez-vous des vendeurs à la sauvette, des trafiquants de cigarettes, des dealers, des maraudeurs, des clandestins, des receleurs, des stoquefiches ambulants, des guetteurs d’arnaques en tous genres. Noailles n’est plus Noailles.
Cette « enclave » où tout est permis, c’est le pire produit que peut produire dans une ville la concentration de l’immigration sauvage et de la misère. La dégradation vertigineuse de cet ancien quartier populaire que les « bobos » parisiens veulent aujourd’hui déserter à n’importe quel prix est lié à l’idéologie socialiste du maire Benoît Payan qui, insoucieux des sérieux problèmes de sécurité qui se posent dans le centre de Marseille, a rompu dès son élection acquise (ou plutôt celle de Michèle Rubirola) avec le conseil local de prévention de la délinquance qui permettait aux autorités du 1/7 de mieux « tenir » l’espace public comme le leur enjoint leur fonction.
« Ici, tout est parti en sucette » confie le gérant du bar « Prinder », au cœur de la rue du marché des Capucins. On ne contrôle plus rien. Les commerçants ne peuvent plus ouvrir leur boutique, les clandestins leur crachent dessus ou les menacent d’un cutter, les habitants n’ont plus le droit de rentrer chez eux, ils vivent un enfer quotidien. Certains ont été menacés avec des fusils, d’autres ont été terrorisés par un signe radical du pouce en travers de la gorge… » De fait, les trafiquants de cigarettes algériens ou marocains viennent régulièrement y régler leurs comptes à coups de machettes ou de couteau. Et comme ils sont relâchés sitôt arrêtés, ils reviennent à Noailles et sont salués par une salve d’applaudissements de leurs congénères : c’est aussi ça Noailles.
« IL FAUT LES SUPPLIER DE SE POUSSER POUR RENTRER CHEZ SOI, [..] CE N’EST PLUS NOTRE QUARTIER, C’EST LE LEUR«
se désole une habitante
Les agressions sont journalières, les « sauvettes » (nom de tous les vendeurs illégaux qui ont envahi le quartier Noailles) s’installent et squattent les trottoirs sans aucun égard pour les vrais commerçants qui, eux, paient leurs impôts et leurs patentes et ont le droit à la sécurité et à la liberté d’aller et venir comme bon leur semble. Il n’en est pas moins vrai que de nombreux marseillais ayant dépassé le seuil de pauvreté viennent toujours y faire leurs courses pour la bonne raison qu’elles sont moins chères qu’ailleurs. Eux aussi, eux surtout, ont droit à un minimum de sécurité. Sabine Bernasconi, ancienne maire du secteur, accompagnée de Catherine Pila, conseillère municipale présidente du groupe « une volonté pour Marseille » et de Guy Nicolaï ancien adjoint à la sécurité du 1/7 sont allés à la rencontre des habitants pour recueillir leurs doléances : « Si la maire PS du secteur veut bien reprendre notre contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance, eh bien nous en serions ravis car il y va du bien- être et de la sécurité des Marseillais », a-t-elle indiqué aux 70 membres du collectif « Aubagne-Pollack » qui s’indignent de ce chaos généralisé.
Le gérant de Prinder, tout en parlant au « Méridional », regarde ses caméras de surveillance pour voir si on ne lui pique pas des chaises et des tables à l’extérieur du bar. Une « bobo » évoque la nostalgie du passé : « oui, il y a toujours eu de la vente à la sauvette, des trafiquants de produits illicites mais c’était à la bonne franquette dans le respect des habitants, maintenant c’est fini ils se sont approprié le territoire…Ils déambulent dans les rues, ils trafiquent et personne ne leur dit rien, alors ils continuent… »
Selon ce collectif, ce sont les nombreux arrêts-maladies constatés cet été dans les effectifs de police qui ont entraîné un véritable abandon du quartier aux malfaisants et aux sagouins. « Il faut les supplier de se pousser pour rentrer chez soi, c’est pas possible, ils laissent des canettes, des cartons, des emballages, ce n’est plus notre quartier, c’est le leur ! » se désole cette habitante.
Cette déliquescence « n’est pas une fatalité », selon Guy Nicolaï, ancien adjoint à la sécurité de Gaudin, qui intervenait trois fois par semaine avec la police municipale et des bennes à ordures de la mairie pour faire place nette, « encore faut-il être présent de façon pérenne sinon le chancre prolifère… » Les plaintes ne sont pas légion car les commerçants et les habitants craignent des représailles et ils préfèrent subir cet enfer en silence. Silence on coule. Allo Payan ? Pourquoi tu tousses ? ■
José D’Arrigo est journaliste professionnel depuis le 1er février 1973. Il a longtemps écrit pour Le Méridional, et pour le Figaro. Il est aussi auteur d’ouvrages sur la mafia marseillaise et biographe de Zampa. Depuis 2020, il est rédacteur en chef honoraire du Méridional.