Nous poursuivons ici notre survol barrésien des dimanches de cette année 2023, avec, pour le mois d’octobre, l’annonce de la réédition de son roman Colette Baudoche, deuxième tome de la trilogie « Les bastions de l’est », qui suit Au service de l’Allemagne.
Colette Baudoche, jeune femme de la petite-bourgeoisie, vit à Metz, ville devenue allemande après la défaite face à la Prusse en 1870. Elle est la cousine d’Ehrmann, le héros d’Au service de l’Allemagne, premier roman de la série, qui, avant d’exercer sa profession de médecin, doit faire son service militaire pour le Reich.
« Découvrez le bel hommage que Jean Cocteau avait rendu à Maurice Barrès lorsque ce dernier quitta notre monde :
Beaucoup d’artistes officiels veulent avoir l’air jeune : Maurice Barrés, lui, essayait officiellement de se vieillir.
Quel collégien que ce maître ! Quel complice que ce juge ! Comme cette sentinelle favorise la contrebande !
Barrès m’évoque la charmante faiblesse de Mérimée pour les brigands.
Pourquoi lui reprocherai-je d’être trop vite retourné en arrière après un départ d’acrobate sur la corde raide ? Jamais il ne s’est refusé aucun vertige, même s’il les éprouve aux fenêtres de sa maison.
II nous enseigna l’hommage irrespectueux. J’ai eu, par sa faute le tort de jouer publiquement une partie qui exige d’être jouée entre quatre ou cinq. Les Visites à Barrès furent mal comprises. On confondait entre noire et noirceur.
Après relecture de la magnifique Colline inspirée, j’écrivis mes scrupules à Barrès. Son élégance aimait les coquetteries profondes. Je reçus, quinze jours avant sa mort, une réponse où il complotait de nous revoir et de rire ensemble des barrésiens et antibarrésiens naïfs.
Hélas ! Rappelez-vous, Philippe Barrés la place de Brigne, le Simplon, la route de neige, le bazar de Pallanza et votre cri terrible : « Je ne veux pas, je ne veux pas que tu ailles dans le trou. » Maintenant chacun se penche, stupéfait, sur un trou bête. Mais cette fin est un dernier poste officiel à quoi la jeunesse de votre père échappe. Je le crois, derrière sa mort, il nous fait signe de ne pas trop y croire. »
Jean COCTEAU
« Barrès n’est pas mort », Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques (8 décembre 1923)
Nombre de pages : 96.
Prix (frais de port inclus) : 19 €.
Commander ou se renseigner à l’adresse ci-après : B2M – Belle-de-Mai Éditions : commande.b2m_edition@laposte.net ■