Pour quelques aperçus sur Claude Lévi-Strauss voir l’éphéméride de ce 1er novembre.
Disons les choses simplement : il y a déjà un certain temps que nous avons envie de mettre cet entretien en ligne sur JSF. Mais nous hésitions à le faire. Cet entretien est long (1h11). Il ne traite pas de sujets simples. Ni politique immédiate, ni vie quotidienne. Serait-il écouté ? La vie, les idées, les expériences, l’univers intellectuel d’un penseur de cette classe, d’un ethnologue devenu philosophe sans abandonner jamais rien de l’esprit scientifique, de l’esprit d’observation, tout cela intéresserait-il ? Nous avons décidé de passer outre si peu que doivent être ceux qui écouteront pendant plus d’une heure ce grand esprit qui honore la pensée et l’art français. Et qui s’est aventuré sur tous les terrains, toute la variété des sociétés humaines. Pour lui ethno-différenciées.
Toute l’humilité du scientifique, de l’ethnologue parmi les précurseurs de cette spécialité, tout le savoir d’un maître en humanités, toute la sagesse du philosophe pénétré de la Philosoohia perennis, la Sagesse éternelle. Cela dure 1h11′ mais nous garantissons qu’il s’agit d’un document d’un intérêt exceptionnel.
« Sagesse éternelle » du philosophe Cl. Levy-Strauss qui reconnait pourtant ne plus vouloir donner un avis politique, tant il s’était trompé avant guerre face à la montée de l’Allemagne. Il commence à militer au sein de la SFIO, où il anime le Groupe d’Études Socialistes, puis devient secrétaire général de la Fédération des Étudiants Socialistes, ancêtre du MJS. En 1928, il devient secrétaire parlementaire du député socialiste Georges Monnet12. Il obtient une licence à la Faculté de droit de Paris, avant d’être admis à la Sorbonne et d’être reçu troisième à l’agrégation de philosophie en 1931. Il se marie en 1932 à Dina Dreyfus, une ethnologue française qui l’initie et le convertit à cette discipline. Il est alors proche de faire une carrière politique, à l’instar des nombreuses personnes qu’il fréquente dans ces années.
Faut-il rappeler que la SFIO était codirigée de 1920 à 1940 par Léon Blum et Paul Faure. Ce dernier pacifiste convaincu , ne voulait pas « exaspérer » Hitler et préchait le désarmement alors que Maurras et l’AF n’ont cessé de mettre en garde contre le danger germanique. Si on les avait écoutés dès le Traité de Versailles , « Une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur et trop dure pour ce qu’elle a de doux. » Jacques Bainville, le monde aurait évité la montée de Hitler , l’Occupation et la Déportation.
Dès 1915, dans une page inouie de l’AF reprise dans un livre de 1930, Maurras avait tout annoncé, en cas de victoire, à savoir son détournement par une République d’incapables, et une nouvelle guerre ! Etrange aveuglement contemporain des mêmes socialistes face à la montée de l’Islam qui aboutira à la même catastrophe, à commencer pour les Juifs