Tous ceux qui adhèrent et militent à cette école de pensée de la Tradition qu’est le courant maurrassien, l’école d’Action Française – se rendent-ils compte que leur héritage procède de tels hommes, de tels maîtres, eux-mêmes héritiers et créateurs à leur tour, selon la dialectique du maître et des disciples, qui se renouvelle continument au fil des générations ?
Il faut écouter ici la pensée de Boutang, quasi spontanée, avec ses circonvolutions, ses correctifs, ses retours en arrière, ses remises en cause, toujours orientés vers l’unique souci de la plus parfaite vérité.
Boutang n’a pas peur des mots, tout au contraire. Il faut écouter son emploi des mots race ou lignée, différence et séparation, les nations non pas du tout universelles mais bien plutôt quasi-immortelles, termes dont il distingue les sens critiquables selon les cas, ou au contraire fondateurs, parce que liés à l’origine.
Les mots, embarrassent si peu Boutang qu’il définit le langage – c’est à dire les langues diverses – comme sacré.
N’ayons pas la prétention de le paraphraser. Il faut écouter, comprendre, faire son miel de ces réflexions d’une extrême richesse. Tout en sachant que la philosophie de Boutang n’est jamais dégagée de son souci politique. National et Royal, les deux, du moins en France, devant marcher de pair, inséparables, sans primauté de l’un sur l’autre.
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J’apprécie particulièrement deux choses dans cet exposé spontané et décapant: D’abord, il fustige « ceux qui veulent mélanger les couleurs », et ensuite il mentionne les nations qui mettent en avant leur différence. On s’attend sur ce dernier point à ce que, selon ce que disent d’une seule voix Marie de Roux et Gérard Leclerc, il pointe du doigt l’Allemagne. Mais non, il désigne – avec révérence, il est vrai – le peuple juif. Voilà qui devrait calmer les ardeurs aggiornamentistes decertains.
Cet homme qui, humblement, dissimule sa face, c’est Olivier Germain-Thomas. Un interlocuteur modèle.