COMMENTAIRE – À la veille de ce weekend, voulez-vous des aliments, des éléments stimulants pour la réflexion sur la subversion migratoire – violente dans sa composante active radicalisée – que la France continue de subir et dont le Pouvoir s’ingénie de plus en plus difficilement à minimiser la gravité ? Ce long entretien en regorge, nous en donne à foison. La plupart lucides et forts, suscitant l’assentiment. La guerre proche -orientale s’est immédiatement exportée sur le territoire national. L’aggravation des fractures et de l’insécurité fait clairement apparaître que la question de l’immigration est bien centrale en France et en Europe, qu’elle est bien le 1er sujet de préoccupation des Français et, de toute façon, celui qui met le plus gravement en cause et de la façon la plus immédiate, la plus radicale, l’existence de la nation. Ceux qui ont nié la prééminence nationale de cette menace, que ce soit en faveur du pouvoir d’achat, ou par exemple du climat se sont trompés, se trompent encore, que ce soit par souci de l’air du temps dominant, par lâcheté, ou par idéologie ou scrupules pseudo religieux. Il y aurait là, en tout cas, une forme de trahison ou de manquement grave au devoir des patriotes français. Ce ne sera pas notre cas.
Entretien par Eugénie Bastié.
En fait, ce que nous avons minutieusement organisé, depuis cinquante ans, c’est notre aboulie publique, au nom du principe onirique de la fraternité humaine. Utopie dont nos dirigeants sont d’autant plus comptables que le reste du monde ne la partage pas.
GRAND ENTRETIEN – Pour l’ex-directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure, le projet de loi immigration présenté par Gérald Darmanin ne changera en rien la donne sur le défi migratoire, à ses yeux vital pour notre nation. Il fait ses propositions pour changer drastiquement nos politiques publiques.
LE FIGARO. – Que vous inspire le projet de loi sur l’immigration actuellement en débat au Sénat ?
Pierre BROCHAND. – Sans m’immiscer dans un débat politique qui n’est pas le mien, je dois constater que le projet s’inscrit, pour l’instant, dans le prolongement des 29 précédents, sous bannière du même oxymore : assouplir et durcir.
Les assouplissements sont spectaculaires, puisqu’ils prévoient de régulariser les « clandestins qui travaillent » et faire accéder à l’emploi certains « demandeurs d’asile » : soit, dans un cas, récompenser la fraude et, dans l’autre, rendre encore plus difficile la mise en œuvre d’éventuelles OQTF. S’y ajoute, pour faire bonne mesure – CEDH oblige -, l’interdiction du placement des mineurs en détention.
En regard, les restrictions sont réelles, mais marginales. Çà et là, on s’efforce, par petites touches, de simplifier et d’accélérer les procédures d’expulsion, de renforcer les conditions d’attribution des titres de séjour ou du regroupement familial, de réintroduire une forme de double peine, d’imposer des tests de connaissance de la langue et des « valeurs de la République », etc. Mais on continue d’ignorer « l’éléphant dans le magasin » : rien ou presque sur l’immigration légale, la nature du droit d’asile, l’accès à la nationalité, les sanctions de la triche, l’attractivité du modèle français (sauf une demi-suppression de l’aide médicale d’État, avancée récemment). Le tout, cinq ans après l’adoption d’une loi sobrement intitulée « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie » (sic). C’est que le péché est toujours le même : faute d’admettre que les flux sont formatés par des traités et des jurisprudences supranationaux, on légifère à « État de droit » constant, c’est-à-dire en se bornant à une gestion administrative, qui donne indûment à croire que le problème est réglé.
L’article 3 sur les régularisations dans les métiers en tension fait particulièrement débat…
C’est au fond la mesure la plus concrète du texte. Elle signifie que nos flux ne sont pas seulement calibrés par les juges, mais aussi par les restaurateurs et autres professions. Ce qui n’est pas davantage admissible : si la survie du pays est en jeu, les intérêts particuliers doivent céder. Cette disposition est aussi néfaste, en ce qu’elle crée un cercle vicieux, qui gratifie et encourage l’illégalité : l’emploi d’une main-d’œuvre clandestine dégrade les conditions de travail et de salaire dans certains métiers, les natifs rechignent à les exercer, d’où l’afflux de nouveaux clandestins, qui, une fois régularisés, renâcleront de même. Une pompe inépuisable est amorcée.
De plus, en engageant les rémunérations à la baisse, le processus les rapproche des minima sociaux et affaiblit encore l’incitation des natifs, légaux et régularisés, à prendre ces emplois, même si, hors métropoles, l’hésitation paraît moindre.
Quant au fameux financement des retraites, ce qui importe, davantage que la pyramide des âges, ce sont les taux d’emploi, d’activité et de productivité, dont l’accroissement peut compenser le déficit démographique. Or, en attirant des immigrés à très faible qualification, nous abaissons tous ces ratios, signes de la tiers-mondisation du pays. Plus généralement, d’ailleurs, l’argument économique falsifie le réel, car la mécanique ne profite qu’à des catégories particulières – immigrés, employeurs, pays de départ -, alors que tous les autres y perdent, à commencer par le contribuable (au moins 50 Mds par an) et l’économie dans son ensemble, tirée vers le bas.
Donc, selon vous, ce projet de loi est largement insuffisant. Que faudrait-il faire ? Comment aller plus loin ?
Je fais partie de ceux, qualifiés d’« obsédés », pour qui l’immigration met en jeu le pronostic vital de la France. Il ne faut, donc, reculer devant rien pour y parer. Et j’estime aussi – c’est mon côté optimiste – qu’un renversement est faisable, à condition d’y mettre le prix, à l’instar du réchauffement climatique, autre phénomène gouverné par des seuils. Car, hélas, alors qu’approchent ces points de non-retour, la modération n’est plus de mise : entre « gentils » et « méchants », l’heure est passée de faire le tri.
Deux préalables. D’une part, autoriser les statistiques ethniques et religieuses, ainsi que le décompte des binationaux. D’autre part, et surtout, se libérer de la terreur qu’inspire l’« antiracisme » à spectre illimité : en bref, renouer avec le courage. Plusieurs pistes se présentent, étant attendu que, si nous ne maîtrisons pas les départs, nous pouvons décourager les arrivées. Je propose, donc, la démarche suivante, et peu me chaut si elle coïncide avec celle de tel ou tel parti :
1. Diffuser urbi et orbi, via des smartphones, le message que la France ne sera plus un pays d’accueil.
2. Le confirmer, en réduisant l’immigration légale – cette grande oubliée – à sa plus simple expression, parce qu’elle est la plus massive et que notre capacité à agir sur elle est immédiate. Donc, la diviser au moins par 10 (de 300.000 à 30.000) et en faire autant pour l’acquisition de la nationalité, privée de toute automaticité (de 100.000 à 10.000).
3. Mettre le holà aux flux illégaux en récupérant les marges politiques, annulées par les cours suprêmes. À cette fin, renégocier et, probablement, dénoncer les traités obsolètes, que sont la convention européenne des droits de l’homme, la convention de Genève sur les réfugiés et les accords de Schengen, tous incapables de nous prémunir. Dans le même esprit, retrouver notre autonomie législative vis-à-vis de nos propres cours, en leur imposant par référendum la volonté – réitérée – du Parlement. Dans la foulée, restituer à l’administration les politiques de l’asile et des étrangers, de sorte que l’entrée et le séjour ne soient plus des droits, mais des faveurs.
4. Transmuer la France, pôle d’attraction, en son contraire. Dans ce but, d’abord, punir la fraude en interdisant, à jamais, les régularisations et, a fortiori, la présentation de demandes d’asile sur notre sol. Ensuite, dénier toute prestation non contributive aux étrangers (logement compris) et toute aide, quelle qu’elle soit, aux clandestins.
5. Traiter les États de départ comme ils nous traitent, en divisant par 30 les visas, y compris étudiants, accordés au pays à risque.
6. Dégonfler les diasporas, elles-mêmes génératrices d’immigration, par aspiration juridique. Pour cela, diminuer le nombre et la durée des titres de séjour, et faire de leur non-renouvellement un principe, souffrant exceptions.
7. Revenir à une politique nataliste, sans s’effaroucher du « qu’en-dira-t-on ». Pour ma part, j’insisterais sur une très forte revalorisation des allocations familiales, limitées à trois enfants, de sorte que leur coût en soit annulé.
Cela impliquerait un retournement à 180 degrés de toutes nos politiques publiques. N’est-ce pas trop ambitieux ?
Je ne suis pas complètement insensé : ce que j’avance se situe à des années-lumière du « cercle de la raison » qui nous enferme depuis si longtemps et ne semble pas vouloir se desserrer. Du coup, mon pessimisme se hausse en alarmisme. Si vous me permettez une allégorie vulgaire, je me sens comme le passager d’un camion, assis à la « place du mort », qui, connaissant la route, crie au conducteur qu’il va droit dans un ravin et que celui-ci fait la sourde oreille, quand il ne m’insulte pas. Mais, après tout, c’est à nos compatriotes, autres voyageurs embarqués, de décider s’ils veulent continuer à rouler, c’est-à-dire vivre dans un pays, où, a minima, la vie ne vaudra pas d’être vécue, ou, a maxima, ils ne pourront plus vivre du tout.
Comment expliquez-vous que, malgré les lanceurs d’alerte, et les évidences qui se multiplient, certains persistent à être dans le déni sur la question migratoire ?
J’ai du mal à l’expliquer. Pourquoi des hommes et des femmes, soucieux de l’avenir du pays, ne « voient-ils pas ce qu’ils voient » ? Naïveté, cynisme, incantation ? J’opterai pour le manque de courage.
Car tous ou presque ont avalisé, sans résister, le passage fatal à la « société des individus ». Ils ne pouvaient, pourtant, ignorer qu’en se soumettant au règne des droits fondamentaux et à l’obligation d’universalité qui va avec, ils jetaient par-dessus bord l’État national, politique et régalien, et, par là, les défenses accumulées, au fil des siècles, pour nous protéger. À cette aune, en effet, tout se résume à un jeu de curseurs : là où l’individu avance, le citoyen recule, là où prime la règle, la décision disparaît, là où refluent les institutions, fleurissent les ONG. En un mot, nos représentants ont délibérément scié la branche sur laquelle ils étaient assis.
C’est ainsi que l’oligarchie des « serviteurs de l’État » a cédé la place à celle des magistrats et des médias, nouveau clergé d’une nouvelle religion, qui s’est approprié le monopole nucléaire de l’excommunication des hérétiques. Étrange configuration, où nos « dirigeants », conscients de l’impopularité de l’immigration, mais asservis au dogme, ne peuvent que faire semblant de lutter contre elle.
D’où ces 29 lois, alliant « humanité et fermeté » : une « humanité » qui va de soi, mais une « fermeté » qui n’en est pas une, puisqu’elle refuse de sortir du périmètre de « l’État de droit », présenté comme sacré, alors qu’il n’est qu’un certain « état du droit ». En fait, ce que nous avons minutieusement organisé, depuis cinquante ans, c’est notre aboulie publique, au nom du principe onirique de la fraternité humaine. Utopie dont nos dirigeants sont d’autant plus comptables que le reste du monde ne la partage pas. Soit une forme de désarmement unilatéral, face à des gens qui n’ont d’autre souci que de l’exploiter. Une recette pour un désastre.
Tout ce que vous proposez n’est-il pas rendu impossible par la seule appartenance à l’Union européenne ?
Je suis d’accord. À mon avis, l’Europe rend insoluble une équation, déjà complexe. Je m’en tiendrai à une réflexion générale, au-delà des symptômes : débarquement calamiteux de l’Ocean Viking , péripéties surréalistes de Lampedusa, négociations ésotériques du pacte migration et asile, aseptisation de Frontex, etc.
En fait, nous sommes confrontés à une tromperie sur la marchandise. Nos élites nous ont « vendu » la construction européenne comme un multiplicateur de puissance, qui allait permettre au pays de garder son rang parmi les mastodontes. De plus, parce que, malins, nous allions prendre la barre de cette « plus grande France ». D’où le refrain « l’Europe est la solution » et une perpétuelle fuite en avant, dont Schengen est l’archétype.
Mais la promesse n’a pas été tenue. Car, loin de nous préserver, à la manière d’une superpuissance respectée, le processus européen est devenu l’amplificateur et l’accélérateur de la démission individualiste. Dévoiement, d’ailleurs, conforme à son ADN – le « plus jamais ça » – dirigé contre les États et leurs frontières, coupables désignés des guerres mondiales, qu’une idéologie de la libre circulation devait guérir de leurs penchants.
Mieux encore, l’UE, saisie par l’hubris, s’est transmuée en « objet cosmopolitique non identifié » : une sorte de « société des individus » à l’état pur, hors du temps et de l’espace, préfiguration de l’Humanité en voie d’unification, dont la vocation est de fabriquer des normes, excluant le recours à la force. À ce niveau aussi, hélas, nos politiques ont laissé filer, en signant à tour de bras des traités qui les ligotaient. Quitte à les invoquer, ensuite, pour justifier leur apathie.
Cet agencement hors sol ne pouvait qu’être pris à contre-pied, quand soldats russes et masses du tiers-monde ont déferlé à Kiev et en Méditerranée, c’est-à-dire quand l’histoire et la géographie ont fait leur retour. Mais, alors que Poutine réendossait prestement le costume de l’ennemi soviétique, les migrants se retrouvaient à leur aise, dans un système, qui, interdisant de les repousser, ne pouvait que les accueillir. Un système si perverti, qu’il finance les ONG alimentant la noria, et verse des bakchichs aux «barbares des confins», devenus maîtres chanteurs, pour qu’ils retiennent les partants. Constat désolant, qui appelle, à mon sens, une renationalisation urgente du dispositif.
Comment jugez-vous le bilan de Giorgia Meloni, qui a été élue sur une promesse de maîtrise des flux migratoires, et a avoué son impuissance, sinon son échec ?
Je la juge sévèrement, car elle a fourni des arguments aux « fatalistes », qui jugent impossible d’arrêter les flux. Mais je ne tire pas sur l’ambulance, dans la mesure où elle a avoué qu’elle aurait pu « mieux faire ». À vrai dire, son comportement illustre parfaitement la faillite européenne. En refusant de rompre avec ce cadre, Mme Meloni a confirmé son impéritie. CQFD.
La gauche semble toujours réticente à maîtriser les flux migratoires. Pourtant, n’y a-t-il pas une incompatibilité entre la défense des acquis sociaux de l’État-providence et l’immigration massive ?
L’État-providence est une conquête qui ne va pas sans exigences. L’une, affective, est la conscience d’une solidarité, que seule la nation a suscitée à grande échelle. L’autre, économique, soumet la redistribution au contrôle strict des bénéficiaires, en quantité et en qualité.
Or, l’immigration actuelle ne remplit aucun de ces critères. D’un côté, sauf exceptions, elle refuse l’assimilation, c’est-à-dire l’adhésion au récit commun, qui a rendu possible l’acquis social. Au contraire, réintroduit-elle les ingrédients de nos pires malheurs : la discorde religieuse, l’antagonisme colonial, le fléau racialiste. On pourrait rêver mieux, pour susciter l’empathie. Mais, d’un autre côté, l’État social ne peut survivre, si, bon an mal an, il doit incorporer des centaines de milliers de personnes, surconsommatrices et sous-contributrices.
La démonstration en est si évidente que je n’insisterai que sur un point : la saturation des services publics. Je suis interloqué par le fait que, pour expliquer leur délabrement, jamais ne soit invoqué le poids de l’immigration. Or, chaque année arrivent 400.000 à 500.000 usagers supplémentaires de ces biens congestibles, sans y avoir cotisé un centime. De là, une course sans fin entre besoins et moyens, que nous sommes condamnés à perdre.
Regardons le Danemark, où les sociaux-démocrates, chantres de l’État-providence, ont dû opter entre celui-ci et l’immigration. Leur choix a été vite fait.
Faites-vous un lien entre ces débats sur l’immigration et le conflit au Proche-Orient ?
Ce qui doit arriver arrive. On ne comprend rien à l’immigration subie depuis 50 ans si on ne le replace pas dans le vaste mouvement de revanche du reste du monde contre l’Occident, justifiée par le ressentiment qu’engendre l’humiliation. L’éruption de l’islam en tant que force collective en est un des signes majeurs.
Si le ministre de l’Intérieur a pris des mesures de sécurité draconiennes, pour contenir sur notre sol un conflit se déroulant à 3000 kms, c’est bien parce que cet acteur transnational nous pose problème «hic et nunc». Alors que, depuis sa naissance, il ambitionne de contrôler les deux rives de la Méditerranée, il a repris pied chez nous sous couvert d’une immigration massive et croissante. Certes, cette «tête de pont» est diverse : elle exprime les différents degrés de dissidence de l’Oumma vis-à-vis de la matrice occidentale, depuis le djihadisme jusqu’à l’appartenance culturelle, en passant par le salafisme, l’intégrisme, l’islamisme et la pratique assidue. Mais ces catégories ne sont pas étanches. Deux cas de figure les réunissent : la cause palestinienne et le blasphème. C’est pourquoi Arras rejoint Bruxelles et Gaza, Stockholm. En effet, que cela plaise ou non, l’irruption musulmane est comme un pavé, catapulté d’outre-mer, dans notre mare individualiste : elle y forme un foyer d’hétéronomie, clôturé par l’endogamie et des préceptes et mœurs perpendiculaires aux nôtres, dans une logique de séparation. Mais surtout, cette croyance, archaïque et dynamique, change de visage là où elle devient majoritaire, à l’instar d’un millier de nos quartiers, sorte d’avant-première de ce qui nous attend quand la proportion des fidèles dépassera 20, puis 30, puis 40 et enfin 50% de la population, ainsi que la démographie nous y condamne. Pour être franc, à long terme, les soi-disant «paranoïaques» me paraissent bien plus clairvoyants que ceux qui les raillent. ■
Pierre Brochand a été directeur général de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment en Hongrie et en Israël. Sa parole est extrêmement rare dans les médias. En exclusivité pour Le Figaro Magazine, il livre son regard sur les émeutes, un moment charnière de notre histoire.
Odieux euphémisme que celui de «métiers en tension» ! En fait, cette soft-dénomination entend établir quels emplois mécaniques impossibles à «délocaliser» l’on réserve expressément au contingent d’immigrés, tandis que l’on a concocté en parallèle les emplois serviles (dont la litote est «métiers de service»).
Le monde moderne parvient à peu près au commencement du bout de son apothéose géo-sociale par quelques parodies démocratisantes de «classes» ou «castes» de synthèse :
1.1 – hommes de somme produits au loin et larbins à tout faire issus des bas-fonds plus ou moins locaux, pour les «laborieux» ;
2. – prostitution morale et/ou sexuelle comme ascenseur réservé aux «cadres» ;
3. – décérébration pour les services d’ordre et formatage scolaire des prétoires ;
4. – ivresse «errante et vagabonde» assurée ainsi aux chefs de l’entreprise planétaire.
Les démocratismes industrialisés ont imposé l’injonction sournoise d’une critique essentiellement économique, déclinant ainsi les différentes analyses fatalement marxisées ; c’est cela qui a permis aux authentiques «pouvoirs» de se développer, au-delà du «sale argent», du «pognon d’dingue» et autres cochonneries fiduciaires, qui ne sont que les fausses apparences d’une activité bien plus souterraine ; aucune critique, aucune révolte, aucune politique, ne sont jusque-là parvenues à la mettre en difficulté réelle.
Il s’agit d’un «complot», bel et bien ! Peut-être LE complot ultime, attendu la volonté globalisante, la revendication de vérité «universelle», attachées au projet «humaniste». L’Histoire nous montre que les «progrès» de l’humanité n’ont jamais été permis que par l’échafaudage de conspirations, bien souvent rivales, jusqu’ici…
Or, comme chacun sait depuis Baudelaire : la plus grand ruse du diable tient à installer l’idée qu’il n’existe pas… Depuis la fin du XIXe siècle, cette ruse est désormais portée au stade légal. Cela signifie, en somme, que le règne du diable coïncide avec le moment où il parvient à proscrire que l’on pût croire en l’existence du Mal ; néanmoins, la législation matérialiste – boiteuse, puisque diable – n’est pas parvenue à stabiliser la notion dans la Constitution.
Tout n’est donc pas encore perdu…
David Gattegno – ci dessus – à voulu faire « chic et cultivé » mais personne ne va le comprendre, NI MÊME TENTER DE LE LIRE.
DEUX PENSÉES SIMPLISSIMES:
1/EN SUISSE, agriculteurs, caissières de supermarché et éboueurs sont TRES bien rémunérés… et ils sont presque tous Suisses de souche, ou en tous cas Européens de souche;
2/ J’implore les patrons des entreprises de toutes tailles (multinationales, ETM, PME, TPE et commerces, restaurateurs etc…) de recruter des Français, de refuser toute main d’œuvre irrégulière donc illégale et de régler les charges sociales dont ils sont redevables, même si certaines sont à des niveaux ridiculement stratosphériques.
Dans l’ensemble de ma carrière professionnelle (1968 à 2012), je n’ai eu qu’une seule fois une TRES GROSSE ENVIE DE GERBER: en 1978, jeune cadre dans une « banque arabe & internationale d’investissement » à capitaux moitié Européens et moitié Arabes établie sur la Place Vendôme (facile à deviner), j’ai été invité par le DG (chrétien libanais) à recevoir avec lui M. Francis Bouygues, fondateur et alors PDG du groupe de BTP éponyme : l’entretien à duré 1 heure et pendant 55 minutes M.Bouygues a rampé aux pieds du DG en le suppliant d’activer ses excellents contacts à Bercy pour convaincre le gouvernement français d’ouvrir toutes grandes les vannes de l’immigration en provenance d’Algérie et de ses voisins du Maghreb : main d’œuvre docile, peu chère et (à l’époque) non syndiquée. Beurk !!
Le «chic» et le «cultivé» paraissent donc incompréhensibles à Jean-Maurice Parnet. C’est bien regrettable. J’en resterai néanmoins à une si possible élégance et à la culture. Ce qui ne m’empêche pas de beaucoup apprécier la Suisse, à laquelle de précieux liens familiaux m’attachent, où j’ai vécu quelques années (canton de Neuchâtel), vieilles années dont j’ai grande nostalgie… En revanche, guère d’atome crochus avec la banque, fût-elle arabo-internationale, quoique féru de poésie arabe, mais non de celle «errante et vagabonde» des DG, PDG et autres BTP ; et la réplique «ci-dessus» me donne confirmation qu’il y a manifeste réciprocité crocho-nucléaire.