Cette tribune collective, que nous reprenons sans commentaire, est parue dans Le Figaro du 10 novembre.
TRIBUNE – L’avocate Carine Chaix, l’historien Dimitri Casali et l’essayiste Pierre Valentin dénoncent l’exclusion du spectacle Bernadette de Lourdes du Pass Culture et le déboulonnage d’une statue de Saint Louis à Bourbon-Lancy. Ces deux événements illustrent selon eux un même dévoiement de la loi de 1905.
Pas plus qu’on ne comble les élans de l’âme avec le prêt-à-penser du progressisme nihiliste, on ne cimente une nation avec des concepts désincarnés.
Il est, dans l’actualité, des rencontres qui sont davantage que des coïncidences. La semaine dernière, alors que l’on apprenait le refus du Rectorat de l’académie de Versailles d’intégrer le spectacle de Bernadette de Lourdes dans le Pass Culture collectif au nom d’une prétendue atteinte à la laïcité, les Français découvraient, stupéfaits, des manifestants se rassembler dans les rues de Paris au cri de «Allah Akbar», tandis que des chants antisémites étaient chantés dans le métro.
« Ringardes », « superstitieuses », « réactionnaires »… l’orgueilleuse génération 68 n’a pas eu de mots assez durs pour s’en prendre aux références spirituelles, culturelles ou historiques qui avaient nourri des générations de Français. La nature ayant horreur du vide, cette génération aura facilité l’apparition du wokisme destructeur et l’importation de certaines revendications communautaires qui forment en partie le creuset du terrorisme. Pas plus qu’on ne comble les élans de l’âme avec le prêt-à-penser du progressisme nihiliste, on ne cimente une nation avec des concepts désincarnés.
Car une nation se nourrit d’un récit commun, de références historiques et culturelles partagées, qu’il faut désormais tenter de préserver contre la ligue des idéologues et des ignorants.
L’affaire de la statue de Saint Louis, telle qu’elle se révèle désormais à la faveur du procès engagé devant le Tribunal administratif par l’association La France en Partage (dont l’objet est de défendre l’héritage culturel de la France) est une parfaite illustration de ces combats à mener contre ce qui apparaît au mieux comme une culture de l’oubli, au pire comme une forme élaborée de masochisme civilisationnel.
La commune de Bourbon-Lancy, en Bourgogne, avait racheté le beau bâtiment de l’ancienne école privée Saint Louis, construite en 1880, dont elle voulait faire son centre d’animations sociales et culturelles. Au sommet du bâtiment se trouvait une croix et au frontispice une niche dans laquelle trônait une statue de Saint Louis. Mais voilà que, pour subventionner les travaux de réhabilitation du bâtiment, la CAF de Saône et Loire a exigé au nom de la laïcité que soient retirés de ce bâtiment les «signes religieux ostentatoires» dans le contrat signé avec la Commune.
Alors que la statue d’un roi de France dans l’espace public ne peut être considérée comme portant atteinte à la laïcité, Madame le maire de Bourbon-Lancy, ancienne députée, a pourtant affirmé à son conseil municipal qu’elle n’avait donc «pas le droit» de laisser Saint Louis à la vue de tous les Bourbonniens.
L’ignorance servant d’allié utile aux idéologues désireux d’effacer toute trace de notre histoire chrétienne, elle a même invoqué devant ses conseillers municipaux des mystérieuses «jurisprudences» sur la laïcité qui obligeraient la Ville à «déboulonner» Saint Louis, mais que les plus fins juristes cherchent encore (vidéo en ligne du conseil municipal du 30 mars 2023, à partir de 3h23). C’est au bénéfice de cette manipulation du droit qu’elle a pu les convaincre de voter la dépose et la cession de la statue de Saint Louis. C’est par la même déformation de la loi de 1905 sur la laïcité qu’elle a refusé que Saint Louis trouve refuge dans le musée municipal.
Outre l’absurdité consistant à envisager la représentation d’un roi de France comme un «signe religieux» interdit dans l’espace public, l’argumentaire présenté en conseil municipal fut un concentré d’affirmations aussi péremptoires que trompeuses. Dans un moment de grande confusion des débats municipaux, Madame le maire a d’ailleurs assimilé Saint Louis à Saint Paul !
Adieu, Saint Louis de la Cour de Cassation ; adieu, vierges à l’enfant du Louvre, Madame le maire de Bourbon-Lancy en a ainsi décidé : la France n’a «pas le droit» !
Dans son mémoire en défense au tribunal et transmis par Me Henri de Beauregard, avocat de La France en Partage, la Commune, visiblement en peine pour défendre l’indéfendable, soutient désormais un insoutenable mensonge et l’exact inverse de ce que son maire a affirmé à son conseil municipal : la laïcité n’aurait nullement guidé son choix, Saint Louis aurait été retiré… sans raison précise !
La délibération autorisant la dépose de la statue acquise au prix de telles contre-vérités ne peut demeurer sans réponse et La France en Partage va désormais saisir le Préfet.
En définitive, à Bourbon-Lancy, l’effacement de Saint Louis vaut bien une trahison du droit et de la démocratie municipale ainsi qu’un mensonge à la presse et au tribunal !
Quant à la CAF, selon une expression qui révèle assez ce que notre langue doit à la culture chrétienne que les protagonistes de cette affaire cherchent à effacer : elle s’en lave les mains.
Cette histoire révèle que l’abysse d’ignorance qui entoure la définition de la laïcité et le mépris qu’il est parfois de bon ton d’afficher à l’égard de notre Histoire font peser un risque sur des milliers d’œuvres d’art populaire qui font l’identité de nos communes. Cette ignorance a déboulonné Saint Louis, elle veut désormais priver les collégiens de Bernadette. Rappelons donc que la laïcité n’interdit ni les signes religieux sur l’espace public installés avant 1905, ni les statues ou représentations dont l’aspect historique l’emporterait sur la dimension religieuse.
Raymond Aron affirmait que «l’ignorance et la bêtise sont des facteurs considérables de l’Histoire». Ne les laissons pas impunément l’effacer. ■
Les signataires:
Carine Chaix, avocate à la Cour, présidente de l’association La France en Partage ;
Dimitri Casali, historien, auteur de Ces statues que l’on abat (Plon, 2023) ;
Pierre Valentin, essayiste, auteur de Comprendre la révolution woke (Gallimard, 2023).
Evidemment il leur sera plus aisé d’honoreer la babouche à tous ces traîtres !
Pour respecter la loi, il faudrait donc abattre toutes les mosquées, synagogues et églises édifiées postérieurement à 1905 – un grand bien pour l’architecture catholique, soit dit en passant, que les Le Corbusièrerie et autres affreuses modernités ont défigurée.
Au fait, les hauts minarets des mosquées n’apparaissent manifestement pas comme «ostentatoires» aux yeux des laïcards…
Tout à fait raison laïcité et islam sont ensemble pour détruire notre histoire et le christianisme. Mais gare à ces putois de laicards, leur copine l’islam leur fera la guerre.
IL ne sert à rien de se plaindre lorsqu’ on
invoque la laïcité à tout propos comme une sorte d’arme fatale à opposer aux Mahométans. ( Du reste, le problème n’est pas cette religion, mais plutôt celui de l’immigration de remplacement)
Du reste, tout cet appareil laïciste contre une religion peut être utilisé contre toute autre.
( Soit dit en passant: la génération 1968 n’a pas été orgueilleuse : elle était crasseuse. La vanité est venue par la suite .)
Ne pas mettre dans le même panier la religion islamique et la laïcité idéologique française laquelle a davantage tué en quelques années de révolution que les siècles d’inquisition, et que la somme se toutes les attaques terroristes islamistes que nous subissons depuis des années .
La Révolution française fut l’initiatrice de la terreur ; cela semble oublié ( volontairement ou non ) en tout cas jamais renié .
L’ Union Sacrée autour de la république, est un jeu de dupes . Il n’aurait pas fallu y tomber en 1914 (après tout , les républicains de 1870 n’ont pas hésité à faire la révolution sous les yeux des prussiens) .