L’un de nos grands chefs militaires du XXe siècle, né le 22 novembre 1902.
Évocation – De la colonne Leclerc à la 2e DB – 7′ 15″
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Elle s’emparera du repaire d’Hitler à Berchtesgaden.
Plus de détails sur l’éphéméride de ce 22 novembre.
(Première mise en ligne : 2020)
A combattu sous l’uniforme américain et a attaqué les troupes françaises en Afrique. A fait fusiller en Mai 1945 une douzaine de français sous uniforme allemand sans aucun jugement, à Bad Reichenhall.
Difficile d’autant se tromper d’époque. Ne recommençons pas à nous diviser. Ca suffit ! Basta ! Le péril est ici et maintenant !
« une douzaine de français sous uniforme allemand » ; ça dit tout. En temps de guerre, on fusille les traîtres.
Dans une guerre civile, la notion de trahison perd une grande partie de sa netteté. Certes, la politique de collaboration avec l’Allemagne prônée par les douze blessés de l’hôpital de Bad Reichenhall était insensée, mais la décision arbitraire de Leclerc de les fusiller, deux d’entre eux incapables de se tenir debout, un autre mourant, un troisième amputé de deux membres! Non ce n’est pas brillant. Et ils sont morts en criant « vive la France ». Leclerc leur en a voulu parce que le plus éloquent des prisonniers (un avocat parisien) lui a tenu tête, et, se faisant admonester par Leclerc pour porter l’uniforme allemand, lui a répondu: « vous portez bien l’uniforme américain ». Comme c’était un homme cassant et impulsif, malgré ses qualités, il a pris un coup de sang et les a fait coller au poteau, malgré les objections d’un de ses officiers. Ce n’est pas cela qui permet de glorifier sa mémoire.
ils étaient jeunes, égarés sûrement,cela n’ajoute rien à la glore de Leclerc, et la remarqie imprudente de l’un d’entre eux était totalement justifiée en un sens .
Cela manque de classe surout à ce niveau, surtout qu’ils ne présentaient plus aucun risque Attention à ne pas justifier les exactions des uns et des autres. La bonne solution aurait été probablement de ne pas revenir la dessus, mais ce n’est pas glorieux quand même- ; mettre fin à la guerre civile, en république, c’est totalement impossible comme de prendre un peu de hauteur, bref se montrer intelligent, la guerre civile étant consubstantielle à ce régime encensé par presque tous les acteurs visible de manière mécanique. et ..pathétique.. . Revenir à la satire Menippée. pour mettre fin aux querelles; bref vivre comme avec un Roi, sans Roi reconnu.Mission impossible? Non, me dira cet adolsescent qui comme dans le film Andréa Roublev sura retrouver le secret d’antan et faire résonner la cloche qui annonce la résurrection de notre pays
.
J’ignorais les détails ce cette horrible affaire. Cela étant, on n’était pas dans une guerre civile : ces jeunes gens, sûrement courageux, s’étaient engagés dans l’armée de l’ennemi, qui occupait la Patrie.
Rien à voir avec une bonne vraie guerre civile, comme celle d’Espagne.
Si je ne m’abuse, l’exécution a eu lieu le 8 mai, soit le jour de la capitulation allemande dont LECLERC ne pouvait ignorer l’imminence.
Il lui a manqué la magnanimité qui sied aux grands chefs mais il demeure l’incarnation d’une épopée militaire qui a redonner du prestige à la France dans le contexte terrible que l’on connaît.
L’affaire de Bad Reichenhall. est beaucoup plus confuse qu’on croit. Mon père , ancien combattant de la 2ème DB, a recueilli (difficilement) des témoignages sur cette tragédie. Il ressorti de son point de vue que nous étions dans une situation du type l' »honneur d’un capitaine » (Schoendorffer) où après l’échange avec les prisonniers il aurait ordonné qu’on le débarrassa de cette engeance. Il semblerait qu’ils aient été emmenés par des soldats de la Nueve connus pour être expéditifs avec les prisonniers (anciens Républicains Espagnols) et exécutés sommairement. les soldats ont mal interprété un ordre .On demanda une enquête et Leclerc refusa de faire payer les lampistes, et assuma l’ordre qu’il n’avait pas donné. Comme il était couvert de gloire , la justice militaire n’alla pas plus loin. Voilà quel était l’avis de mon père. (Une autre version parle d’anciens FTP engagés à Paris)
En dehors de la bataille où il sut briller, Leclerc était un sectaire parmi les sectaires, appelant à traiter les traîtres comme il se doit. Etaient traîtres dans son esprit ceux qui n’avaient pas rejoint De Gaulle en juin 40. Entendant appliquer ses condamnations aux seuls responsables (hauts gradés), on ne pouvait pas fusiller toute l’Armée d’Afrique, il avait déclaré à Giraud vouloir épargner les lampistes (Mémoires d’Henri Giraud – Un seul bul, la victoire).
A Bad Reichenall, il s’est renié de la façon la plus moche, ce qui ne lui enlève pas ses médailles mais sa hauteur morale.
Perceval , désolé d’y revenir, l’affaire est complexe, mais si Leclerc avait lu » chacun sa vérité » de Pirandello il aurait compris qu’on ne peut juger du for interne de ces jeunes égarés, et s’il avait lu Antigone, que les lois de la guerre ne peuvent faire fi d’autres lois sous peine de perpétuer la guerre civile. Dépassé ou non il aurait pu envoyer un signe. Paix à leurs âmes à tous.
Au temps du Moyen Âge et de la Renaissance, les «nationalités» faisaient que, en période de guerre, il pouvait arriver que l’on fût d’un camp, d’un autre, voire d’un troisième, successivement… Traîtrise et mensonge se mesuraient au désordre de la gorge (en avoir menti par la gorge, disait-on). Il n’y avait pas de «traître à la patrie», car on était vassal («vaillant») de son suzerain SUJET du roi et, quelquefois, cette sujétion pouvait avoir des conséquences réellement «complexes» – au sens authentique du terme, non à la manière décomplexée des politiciens exhibitionnistes à la parade aujourd’hui.
L’assassinat «légal» généralisé mis en place durant la Deuxième Guerre mondiale nous a conduits assez expéditivement à la casuistique judiciaire faisant que l’auteur de graffitis peut incontinent être collé au trou pour dix huit mois, tandis que que les brutes écopent à peine de 35 heures de travail d’intérêt général – la semaine de 35 heures ! s’il vous plaît…
Les épurateurs ont LIBÉRÉ les plus bas instincts (il me venait sous la plume «intestins») et fait le lit des donneurs de leçons d’aujourd’hui. Il n’y a pas longtemps avant que les Mélanchon et Maqueron coalisés entravent aux poteaux après lesquels ils soupirent.
Ou bien l’on est parvenu à la foi, ou bien l’on désespère – alternativement, un état puis l’autre, encore ; auxquels deux cas : «Et prions Dieu que tous nous veuille absouldre» (Villon) ; «Jeune homme, la France se meurt ; ne troublez pas son agonie» (Renan à Déroulède), ou encore, comme écrivait Brasillach du fond de Fresnes :
«Henri Poulain, qui est bien éloigné de toute pratique religieuse, m’écrivait dans une lettre qui m’a été bien précieuse par tant d’affection : “Tu te souviens ? Nous parlions de Dieu, et j’avais l’impression que chacun de nous était heureux de savoir que l’autre aimait la Vierge et les saintes. Je n’ai pas la foi et sans doute refuserai-le le prêtre – ils nous ont dégoutté de leur religion –, mais chaque soir je prie la Vierge pour vous, mes prisonniers, et pour ceux qu’un répression ignoble et impie fait abattre dans notre pauvre patrie.” [Henri Poulain] me dit aussi : “Quand reviendront des jours paisibles, je ne me battrai plus que pour deux choses : le drapeau noir et les copains. Il faudra plus que jamais se souvenir de l’ignominie des corps sociaux.” Pour cette dernière phrase, la recommandation est inutile. Mais je garde l’autre, le drapeau noir et les copains, comme une de mes devises sacrées.» («Lettre à un soldat de la classe 60».) Dans ce même texte, Brasillach disait encore : «Je crois aux morts, et aux invisibles.»
Une «affaire du drapeau», en somme ; voilà à quoi nous ramène la question de l’Article 75, invoqué par les épurateurs pour sanctionner par la peine de mort ce qu’ils définissaient, selon leur expéditive «légalité», comme ayant été une trahison… Une «affaire du drapeau» : tricolore ou noir ? Car, en cette affaire renouvelée, le BLANC n’a même plus cours autorisé – jusqu’à l’admirable Brasillach, qui en est arrivé à désespérément partager l’opinion selon laquelle le distingo maurrassien entre «pays légal» et «pays réel» pouvait être frappé de caducité, et ce, en raison du fait épouvantable que les Français consentaient effectivement à ce que la «légalité» l’emportât sur la réalité. Si bien qu’il ne restait plus qu’un seul horizon aux pâles incarcérés, celui laissant se profiler l’ultime idée matérielle humaine : «L’amitié vaincra ! Vive le drapeau noir !» (Lettre de Brasillach à Noël Bayon, 16 novembre 1944.) En tout cas, et n’en déplaise : à bas le sanguinaire bleu-blanc-rouge !
Finissons avec les derniers mots de la «Lettre à un soldat de la classe 60» : «Les deux seules vertus auxquelles je croie, la hauteur et l’espérance».