Quand paradoxalement Luchini moque le goût immodéré de notre époque pour l’exagération, on en redemande sur les « réseaux sociaux »… Soif d’autre chose ?
4 commentaires pour “Quand paradoxalement Luchini moque le goût immodéré de notre époque pour l’exagération, on en redemande sur les « réseaux sociaux »… Soif d’autre chose ?”
Mis à part le fait que je ne mets pas sur la même ligne Rimbaud et Léonard de Vinci je souscris pleinement à la remarque du manque de vocabulaire actuel mais on peut se plaindre aussi du manque de graduation dans la langue , par exemple dans le verbe « aimer « ce n’est plus la faute des incultes …quand on
« aime » le steack pommes frites et qu’on use du même verbe pour ses parents ou sa petite amie il ne s’agit pas d’exagération mais de limites.
Trouver le mot juste demande une certaine érudition et n’en avoir qu’un seul qu’on met à toutes les sauces est le propre de la jeunesse qui cède aux modes et à la facilité. Ce qui était « épatant » pour nos grands parents est devenu « formidable » pour nos parents et ..Aznavour. . puis « génial » en prenant de l’âge. Et puis le plus souvent ne faut – il pas exagérer un peu pour attirer l’attention? Ce ne sont pas les journalistes qui diront le contraire..
« C’est génial », variante de « c’est extra », cela fleure les années 1970 .
Beau moyen d’indiquer son âge que d’employer cette expression !
Maintenant, « c’est trop bien », qui ne vaut pas mieux .
Dans le même ordre d’idées, les « sèches » sont devenues des « nuit grave ».
Tout cela à t’il de l’importance ?
Par contre, l’appauvrissement du vocabulaire est bien réel .
Le signe précurseur de la dégénérescence lexicale dans le parler quotidien est l’introduction de «super», balancé à titre larigot… J’ai pris connaissance de cette introduction dans le vocabulaire autour de mes 15 ans… C’était après mai-68, un peu plus d’un an plus tard. Je l’ai repéré pour la première fois dans la bouche d’un intoxiqué au haschisch et, de fait, il commençait à émailler électivement le vocabulaire abrutissant de cet gent-là – allait être tenté dans le même champ l’importation de «géant!», mais ce fit assez long feu… Or, déjà, l’idée superlative pouvait apparaître insuffisante encore aux impénitents hallucinés chimiques, si bien que le gaillard auquel je fais référence devait en rajouter chaque fois un zeste de plus… C’est ainsi que, un beau jour, narrant une anecdote, pour aviver la flamme des charbons ardents sur lesquels il tenait à mettre ses interlocuteurs à rôtir, il fit usage inventif de la locution adverbiale introductive «super-alors !» Je dois avouer que cela me mit en joie… Seulement, force me fut d’aviser lugubrement que «super» faisait florès mesurément, à peu près dans toutes les couches de la plèbe idolâtre, jusqu’au présent «grand remplacement» des locuteurs autorisés.
Pas plus tard qu’hier, j’ai entendu un crétin patenté de metteur en scène expliquer froidement comment il en était venu à améliorer la performance des comédiens sous sa direction, précisant obligeamment que ces comédiens étaient naturellement «exceptionnels»… Comme quoi, lorsque l’on asperge d’essence son prochain, il se révèle que l’on cherche davantage à s’enflammer soi-même… C’est là le seul objectif que poursuivent les superlatifs employés.
« Faire le job » , c’est arrivé au point de faire oublier « faire le travail » , aussi simple, mais job remplacé maintenant travail : on a trouvé un job . Colonisation linguistique.
Autre registre, à la limite plus pernicieux : « celles et « ceux » ; c’est devenu risqué de se contenter de ceux : on ignore les dames , au pays de la galanterie !
La »feuille de route » , servie à tout propos est également un tour de langage ridicule ; cela devient un « tic » de langage chez les journalistes .
Et puis , « zapper » au lieu d’oublier, là, c’en est trop .
Ce ne sont plus de simples apports de langage mais une dénaturation complète. Un sabir !
Vu une affiche de réclame :
» Pour un effet Waouh , Oualou ! »
Et encore, » Le veritable pastis made in Marseille »
Mis à part le fait que je ne mets pas sur la même ligne Rimbaud et Léonard de Vinci je souscris pleinement à la remarque du manque de vocabulaire actuel mais on peut se plaindre aussi du manque de graduation dans la langue , par exemple dans le verbe « aimer « ce n’est plus la faute des incultes …quand on
« aime » le steack pommes frites et qu’on use du même verbe pour ses parents ou sa petite amie il ne s’agit pas d’exagération mais de limites.
Trouver le mot juste demande une certaine érudition et n’en avoir qu’un seul qu’on met à toutes les sauces est le propre de la jeunesse qui cède aux modes et à la facilité. Ce qui était « épatant » pour nos grands parents est devenu « formidable » pour nos parents et ..Aznavour. . puis « génial » en prenant de l’âge. Et puis le plus souvent ne faut – il pas exagérer un peu pour attirer l’attention? Ce ne sont pas les journalistes qui diront le contraire..
« C’est génial », variante de « c’est extra », cela fleure les années 1970 .
Beau moyen d’indiquer son âge que d’employer cette expression !
Maintenant, « c’est trop bien », qui ne vaut pas mieux .
Dans le même ordre d’idées, les « sèches » sont devenues des « nuit grave ».
Tout cela à t’il de l’importance ?
Par contre, l’appauvrissement du vocabulaire est bien réel .
Le signe précurseur de la dégénérescence lexicale dans le parler quotidien est l’introduction de «super», balancé à titre larigot… J’ai pris connaissance de cette introduction dans le vocabulaire autour de mes 15 ans… C’était après mai-68, un peu plus d’un an plus tard. Je l’ai repéré pour la première fois dans la bouche d’un intoxiqué au haschisch et, de fait, il commençait à émailler électivement le vocabulaire abrutissant de cet gent-là – allait être tenté dans le même champ l’importation de «géant!», mais ce fit assez long feu… Or, déjà, l’idée superlative pouvait apparaître insuffisante encore aux impénitents hallucinés chimiques, si bien que le gaillard auquel je fais référence devait en rajouter chaque fois un zeste de plus… C’est ainsi que, un beau jour, narrant une anecdote, pour aviver la flamme des charbons ardents sur lesquels il tenait à mettre ses interlocuteurs à rôtir, il fit usage inventif de la locution adverbiale introductive «super-alors !» Je dois avouer que cela me mit en joie… Seulement, force me fut d’aviser lugubrement que «super» faisait florès mesurément, à peu près dans toutes les couches de la plèbe idolâtre, jusqu’au présent «grand remplacement» des locuteurs autorisés.
Pas plus tard qu’hier, j’ai entendu un crétin patenté de metteur en scène expliquer froidement comment il en était venu à améliorer la performance des comédiens sous sa direction, précisant obligeamment que ces comédiens étaient naturellement «exceptionnels»… Comme quoi, lorsque l’on asperge d’essence son prochain, il se révèle que l’on cherche davantage à s’enflammer soi-même… C’est là le seul objectif que poursuivent les superlatifs employés.
« Faire le job » , c’est arrivé au point de faire oublier « faire le travail » , aussi simple, mais job remplacé maintenant travail : on a trouvé un job . Colonisation linguistique.
Autre registre, à la limite plus pernicieux : « celles et « ceux » ; c’est devenu risqué de se contenter de ceux : on ignore les dames , au pays de la galanterie !
La »feuille de route » , servie à tout propos est également un tour de langage ridicule ; cela devient un « tic » de langage chez les journalistes .
Et puis , « zapper » au lieu d’oublier, là, c’en est trop .
Ce ne sont plus de simples apports de langage mais une dénaturation complète. Un sabir !
Vu une affiche de réclame :
» Pour un effet Waouh , Oualou ! »
Et encore, » Le veritable pastis made in Marseille »