52 Avant JC : Début de la bataille de Gergovie
Si des doutes subsistent sur la localisation exacte du lieu de la bataille, ce qui reste acquis est qu’il s’agit de la première – et unique – véritable défaite de Jules César en personne dans sa Guerre des Gaules; ou, si l’on préfère, de la seule bataille que les Gaulois révoltés peuvent, à bon droit, considérer comme une victoire remportée sur l’envahisseur romain.
Le monument commémoratif, œuvre de Jean Teillard, est surmonté d’un casque gaulois.
gergovie./ bataille
Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l’influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Ephémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l’Antiquité : voici le rappel des plus importantes d’entre elles, étant bien entendu qu’un grand nombre d’autres Ephémérides traitent d’autres personnalités, évènements, monuments etc… de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s’appelle : la France.
En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que « le divin Jules » avait été appelé à l’aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s’opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes – en 58 avant J.C – pour s’établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l’éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d’Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l’éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l’avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome… Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l’actuelle Orléans), en 52 (voir l’éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l’éphéméride du 28 novembre); mais, moins d’un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l’échec de l’armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l’éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l’éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l’éphéméride du 26 septembre).
Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n’eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s’opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet).
Enfin, pour être tout à fait complets avec le rappel de ce que l’on peut trouver dans nos Ephémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Ephémérides traitant de :
• la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86. (éphéméride du 17 janvier) ;
• l’assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (éphéméride du 15 mars);
• notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l’époque (éphéméride du 11 avril).
885 : Début du siège de Paris par les Normands
Depuis la moitié du IXème siècle, les Parisiens doivent faire face aux attaques des Vikings qui n’hésitent pas à brûler la ville, comme ce fut le cas en 856.
Cette fois-ci, la stratégie des Normands est différente : il décident de faire le siège de la ville. Paris résistera ainsi pendant près de deux ans, notamment grâce à Eudes, le fils de Robert le Fort, véritable fondateur de la famille des Robertiens, qui deviendront la troisième dynastie nationale, celle des Capétiens.
Ces incursions normandes auront à terme deux conséquences majeures : la création de la Normandie (le roi Charles le Simple offrant habilement un territoire autour de Rouen au chef normand Rollon en contrepartie de l’arrêt de ses pillages, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte de 911).
Et l’installation durable de la famille des Robertiens (ancêtres des Capétiens) dans le paysage politique de l’époque : ils furent les recours auxquels s’habituèrent les populations, et pendant près de cent ans, assirent leur légitimité sur la seule chose qui la fonde vraiment et durablement : les services rendus.
Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre IV, La révolution de 987 et l’avènement des Capétiens) a loué la sagesse et le sens politique de ces Robertiens :
« …On ne s’explique pas le succès de la maison capétienne si l’on ne tient pas compte de ces conditions politiques. Mais, comme les Carolingiens, les Capétiens devront leur fortune aux services qu’ils ont rendus. Robert le Fort, le vrai fondateur de la maison, s’est battu dix ans contre les Normands et il est mort au champ d’honneur. Robert le Fort était certainement un homme nouveau, d’origine modeste puisque la légende lui donne pour père un boucher. Son fils Eudes défend héroïquement Paris contre les mêmes adversaires, tandis que Charles le Gros se couvre de honte. Charles le Gros déposé, Eudes est candidat à une sorte de consulat à vie. Le duc de France fut élu à Compiègne en 888. Il faudra encore cent ans pour qu’un autre Robertinien, un autre duc de France devienne vraiment roi. Eudes, après avoir essayé d’étendre son autorité, comprit que les temps n’étaient pas mûrs. Une opposition légitimiste subsistait dans l’Est. Un descendant de Charlemagne la ralliait et les petits princes qu’alarmait la nouvelle grandeur du duc de France, leur égal de la veille, soutenaient les Carolingiens pour se consolider eux-mêmes. Eudes trouva meilleur de ne pas s’entêter. Il réservait l’avenir. Il se réconcilia avec Charles le Simple et transigea avec lui : à sa mort, le Carolingien prendrait sa succession et retrouverait son trône. Cette restauration eut lieu en effet et ce fut une partie politique habilement jouée. Sans la prudence et la perspicacité d’Eudes, il est probable que les ducs de France eussent été écrasés par une coalition.
Pendant près d’un siècle, ils vont préparer leur accession au trône. Nous ne sommes pas assez habitués à penser au temps et au concours de circonstances qu’il a fallu pour amener les grands événements de l’histoire. Presque rien de grand ne se fait vite. Il faut vaincre des traditions, des intérêts. Et il faut aussi pouvoir durer. Si les Robertiniens, descendants de Robert le Fort, ne s’étaient maintenus solidement dans leurs domaines, si la mort était venue frapper leur famille comme elle a frappé, par exemple, la famille de Louis XIV, il n’y aurait pas eu de monarchie capétienne. Et les témoins de la longue rivalité qui mit aux prises les Robertiniens et les Carolingiens ne pouvaient savoir non plus de quel côté pencherait la balance. Un moment, il fut permis de croire que l’héritier de Charlemagne l’emporterait. À force de patience, à force d’attendre le moment sûr, les Robertiniens avaient failli tout gâter. Hugues le Grand se contentait de protéger les Carolingiens, de les faire rois, comme les Pipinnides, autrefois, s’étaient abrités derrière les Mérovingiens fainéants. Quand ce faiseur de rois mourut, le Carolingien, Lothaire, était un enfant, mais cet enfant allait être un homme ambitieux et actif.
Hugues le Grand était mort en 956. Il laissait son duché à Hugues Capet. Il s’en fallait de beaucoup que celui-ci n’eût qu’à prendre la couronne royale. Avec Lothaire, la vieille dynastie se ranime. Lothaire veut ressaisir l’autorité, reconquérir son royaume. Il retrouve son prestige en délivrant Paris d’une invasion allemande. S’il eût vécu davantage, qui sait s’il n’étouffait pas la chance des Capétiens ? Il mourut, quelques-uns disent empoisonné, en 986. Son fils Louis ne régna qu’un an et fut tué dans un accident de chasse. Il n’y avait plus de Carolingien qu’un lointain collatéral, Charles de Lorraine. Hugues Capet tenait l’occasion que sa famille attendait depuis la mort d’Eudes, et lui-même depuis trente années… »
Eudes défendant Paris contre les Normands
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les trois photos « I/III : les invasions normandes », « II/III : l’invention de la Normandie » , et « III/III : Bientôt, Paris, capitale des Capétiens »
1284 : Écroulement des voûtes du chœur de la cathédrale de Beauvais
Dans leur enthousiasme – après qu’ils eurent édifié le choeur le plus haut du monde, à un peu plus de 47 mètres ! (voir l’phéméride du 4 mai) – les architectes commirent l’imprudence de construire d’abord la flèche – splendide – plutôt que de terminer la partie avant de l’édifice, qui, construite, aurait permis de soutenir et supporter le poids colossal de l’ensemble.
Mais, la flèche ne reposant que sur le chœur et l’abside, cet ensemble, certes superbe, s’effondra, faute d’une assise assez solide.
On eut beau, par la suite, chercher des financements afin de reprendre et terminer la cathédrale (François premier abandonna même une partie des impôts sur le sel…) rien n’y fit : aujourd’hui, la cathédrale reste inachevée.
Avec celles de Cologne et d’York, la cathédrale de Beauvais est l’une de ces cathédrales de la démesure.
Choeur et abside, état actuel.
C’est dans l’abside que se trouve l’extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile
1384 : Premier salaire connu pour Jacquemart de Hesdin
Jean de Berry était un des frères de Charles V, avec Louis 1er de Naples et Philippe II de Bourgogne. Tous trois furent régents de France à la mort de leur frère, et le redevinrent entre 1392 et 1402, à cause de la folie intermittente du jeune Charles VI.
Jean de Berry était un mécène : il fit travailler les Frères Limbourg, l’enlumineur André Beauneveu, son élève Jean de Cambrai, et aussi Jacquemart, dont toute la carrière se déroula à Bourges, capitale de la province de Berry, dans la cour de Jean, duc de la province (éphéméride du 9 mars).
Jacquemart resta activement au service du duc Jean pendant pendant plus de trente ans et contribua grandement à ses livres enluminés, dont Les Très Belles Heures du duc de Berry, les Grandes Heures, les Petites Heures, et un livre de psaumes, souvent en collaboration avec les frères de Limbourg et le Maître de Boucicaut.
Ce fut ce 28 novembre 1384 que Jacquemart reçut son premier salaire.
Le Portement de Croix, miniature sur parchemin, contrecollée sur toile. Sans doute une des peintures à pleine page détachées d’un manuscrit enluminé, les Grandes Heures du duc de Berry, 1409; Musée du Louvre, H. 0,37 m. ; L. 0,28 m.
Jacquemart marque un tournant dans la peinture du nord de l’Europe par le rôle nouveau que joue l’italianisme dans son œuvre : emprunt direct de compositions iconographiques aux Siennois et, plus profondément, transformation de la miniature en une pleine page enluminée, véritable tableau complet et indépendant, à l’image des peintures du trecento. Avec lui apparaît le paysage naturaliste, développé en profondeur et découpé sur un fond de ciel. Désormais, l’enluminure dépasse sa fonction de décoration et devient le lieu où s’élaborera la grande peinture septentrionale du deuxième quart du XVe siècle.
1615 : Mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche
Conformément aux accords du traité de Fontainebleau (22 août 1612), le jeune roi de France épouse la fille du roi d’Espagne, Anne d’Autriche. La messe est célébrée à Bordeaux alors que les deux époux ont à peine 14 ans.
Mais ce n’est que 23 ans plus tard que la reine donnera naissance au premier héritier de Louis XIII, le futur Louis XIV (voir l’éphéméride du 5 septembre), puis à Philippe, second enfant du couple (éphéméride du 21 septembre).
• Par son acceptation du Testament du dernier roi Habsbourg d’Espagne, le premier fils de Louis XIII – Louis XIV, qui désignera l’un de ses petit-fils pour devenir Philippe V d’Espagne – sera à l’origine des Bourbons d’Espagne. (éphéméride du 5 septembre) ;
• Et à la mort du dernier descendant direct de ce premier fils de Louis XIII, le Comte de Chambord, ce sont les descendants de son second fils, Philippe, qui deviendront les détenteurs de la légitimité. (Éphéméride du 21 septembre).
1632 : Naissance de Jean-Baptiste Lully
sitelully
1652 : Mort de Clément Métezeau
Membre de la famille d’architecte des Métezeau, il est le frère de Louis Métezeau, auteur de la Place Royale à Paris (aujourd’hui Place des Vosges, voir l’éphéméride du 18 août).
Son œuvre la plus célèbre est la merveilleuse Place Ducale de Charleville-Mézières, sœur jumelle de la Place parisienne.
clement metezeau
1908 : Naissance de Claude Lévi-Strauss
Comprendre Claude Lévi-Strauss
« Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (…) Cette incommunicabilité relative n’autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. »
Claude Lévy-Strauss
Conférence à l’UNESCO, Race et culture
1909 : Naissance de Jules Monnerot
« …Le meilleur et le plus haineusement méconnu de nos sociologues… » (Pierre Boutang), naît en Martinique, à Fort-de-France, où il commence ses études, qu’il terminera à Paris, au Lycée Henri IV, puis à la Sorbonne.
julesmonnerot
1947 : Mort du général Leclerc
Il périt dans un accident d’avion, lors d’une inspection en Algérie.
Héros de la résistance, ce catholique et royaliste de toujours s’était distingué par son action en Tunisie au sein des Forces Françaises Libres, et surtout avait libéré Paris le 25 août 1944, puis Strasbourg.
Il sera promu Maréchal de France à titre posthume en 1952 : avec de Lattre et Juin, il fut le dernier de nos Maréchaux (Ephéméride du 8 août).
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « La 2ème D.B. : de Douala à Berchtesgaden (I/II)… » et « …en passant par la Normandie (II/II) ! »
Montrant son entrée dans Paris, cette émouvante vidéo archive de l’INA lui rend hommage :
« Quand vous sentirez votre énergie fléchir, rappelez-vous Koufra !… »
herodote.net/histoire/synthese
1959 : Le premier synchrotron à proton de France est mis en service au CERN
Le CERN est le Centre Européen de Recherche Nucléaire : le synchrotron qu’il inaugure est alors le plus puissant du monde.
Situé sur la frontière Franco-suisse, ce projet européen se poursuivra avec la construction de plusieurs accélérateurs de particules et deviendra le plus grand laboratoire consacré à la physique des particules.
A la fin des années 1990, Tim Berners-Lee, chercheur au CERN, a inventé le World Wide Web (à l’origine, conçu pour permettre un partage d’information automatique pour les scientifiques d’universités et d’instituts à travers le monde).
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