Par Jany Leroy.
Ce billet sympathique et bien écrit, comme souvent venant de cet auteur, est paru dans Boulevard Voltaire le 27 de ce mois. Il met en lumière l’assez ridicule contradiction au cœur du féminisme de gauche ou ultra-gauche entre des femmes qui prétendent vouloir vivre selon des traditions qui n’étant pas de chez nous n’ont rien à y faire et d’autres qui pratiquent ce féminisme décadent et caricatural dont sont affectées les sociétés occidentales en voie d’autodestruction globale ! Cet article est sympathique, avons-nous dit, on prendra plaisir à le lire.
Les femmes aux fourneaux, les hommes au bistrot ! Au sein d’une manifestation féministe de gauche, ce slogan pourrait peut-être passer, sous réserve qu’il soit scandé par des femmes voilées de la tête aux pieds. Samedi 19 novembre, le contre-feu féministe Némésis en a fait la presque démonstration. Vêtues de niqab ne laissant apparaître que leurs regards, les militantes identitaires s’immiscent au sein du défilé organisé par le mouvement Nous toutes qui réunissait « tou·tes celles et ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles ».
Bienvenue à bord ! La présence de créatures fantomatiques ne génère nulle hostilité. Bien au contraire. Le cordon bleu progressiste aime à saupoudrer un nuage de « vivre ensemble » sur son pot-au-feu. L’arrière-goût de suprématie masculine qui s’en dégage ne dérange pas la clientèle affamée d’inclusion.
Parvenues à se faire passer pour des épouses fières de leur accoutrement, les infiltrées brandissent des cartons portant des sentences peu compatibles avec l’idéologie des participantes. « Ma burqa, mon choix » surgit au beau milieu du bouillon gauchise. « Mon Coran, mes lois » confirme la revendication précédente. Les ingrédients « Mon voile, mon choix » et « Féministe et islamiste » ne parviennent pas davantage à ébranler la sérénité du cortège.
Féliciter celles par qui l’archaïsme marche à leurs côtés
Les plus émues par cette intrusion de résistantes à la libération féminine viennent féliciter celles par qui l’archaïsme marche à leurs côtés. Que n’ont-elles porté haut les vertus de la lapidation ? « Mes pierres sur la tête, mon choix. » Il était encore de temps de rédiger quelques devises de bon aloi.
Lors d’une marche précédente des mêmes « Nous toutes », le collectif Némésis avait été expulsé manu militari du défilé. Leurs slogans hostiles aux harcèlements et autres agressions sexuelles commis par des migrants n’avait pas été du goût des brebis rassemblées en cette verte pairie. La sainte immigration est le terrain sur lequel nulle objection n’est possible. Enfermés dans ce parc surveillé par les miradors de la bien-pensance, les évasions se comptent désormais par milliers. La farce révélatrice du collectif Némésis ne manquera pas de contribuer à l’amplification du phénomène. ■
Jany Leroy