Par Nicolas Daguin.
Publié à titre d’exemple de la situation de violences généralisées où se trouve le Pays.
Depuis plusieurs semaines, les fusillades se multiplient dans le quartier sensible des Moulins, miné par le trafic de drogues. Las de cette situation, le premier adjoint au maire demande au préfet la mobilisation d’un hélicoptère de la gendarmerie pour survoler la cité.
Trois fusillades en deux semaines, dont deux en moins de 48h. La situation dans le quartier dit de «reconquête républicaine» des Moulins, à Nice, est pour le moins préoccupante. Mardi soir, plusieurs coups de feu ont, une nouvelle fois, déchiré la nuit, vers 22h30, place des Amaryllis. Si aucune victime n’est officiellement à déplorer, une balle s’est tout de même fichée dans le salon d’un appartement situé au cinquième étage d’un immeuble. Le commentaire d’un policier niçois, interrogé en milieu de semaine dernière par Le Figaro sur la situation aux Moulins, prend soudain tout son sens : «Qu’ils se tuent entre eux est une chose, mais il est à craindre qu’ils fassent des victimes collatérales».
«Eux», ce sont les trafiquants de drogue. Car si pour l’heure rien ne prouve que les derniers coups de feu soient liés au marché fleurissant des stupéfiants dans la cité, la méthode ne laisse que peu de doute quant au mobile des tirs. Une nouvelle enquête a été ouverte pour tenter de retrouver son auteur, toujours en fuite à ce stade. Sur place, un équipage de la BAC a par ailleurs découvert quatre étuis appartenant vraisemblablement à une arme de poing. Des traces de sang ont aussi été retrouvées, portant à croire que quelqu’un a bien été blessé. «On a fait le tour des hôpitaux pour savoir si une personne avait été prise en charge pour une blessure par balle, mais rien», précise un policier.
Opération coup de poing
Quelques heures avant cette nouvelle fusillade, le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh, qui entend coûte que coûte débarrasser les Moulins des dealers, avait conduit une opération coup de poing dans le quartier, avec une centaine de policiers et des équipages de la police nationale. Plusieurs interpellations avaient eu lieu ainsi que des saisies de drogues et d’armes. L’occasion pour le préfet de rappeler que «70% des interpellations sont des étrangers en situation irrégulière, exclusivement des mineurs tunisiens». 207 auraient été expulsés du département depuis le début de l’année et 528 depuis 2021. La veille, le représentant de l’État avait annoncé le déploiement de la CRS 8 dans le quartier pour renforcer le dispositif de maintien de l’ordre.
Sur X (ex-Twitter), le premier adjoint au maire de Nice délégué à la Sécurité Anthony Borré, a de son côté demandé au préfet la mobilisation d’un hélicoptère de la gendarmerie «pour survoler le quartier», afin que «les voyous qui défient la République» soient interpellés.