1792 : Ouverture du pseudo-procès de Louis XVI
Robespierre, avant…..
En réalité, il n’y aura pas de procès, au sens vrai du terme, puisque le jugement est rendu d’avance, dicté par Robespierre lui-même : Il faut que Louis meure ! Car si Louis est innocent, alors ceux qui ont fait la révolution sont coupables !
Ce même Robespierre qui, 18 ans auparavant, avait eu à féliciter le roi Louis XVI rentrant à Paris après son couronnement à Reims, le 15 juin 1775 (il avait alors 17 ans accomplis).
C’était rue Saint-Jacques, devant le Collège Louis-le-Grand. Le professeur de rhétorique avait rédigé pour la cérémonie un compliment superbe en vers, que Robespierre fut chargé de dire, comme étant l’un des élèves les plus doués et les plus méritants. Il pleuvait à seaux ce jour-là, mais le jeune Maximilien était infiniment fier d’avoir eu « l’honneur » de saluer ce jeune roi qui incarnait aux yeux de la nation toute entière les espérance d’un avenir prometteur pour la France.
…Robespierre !
Courageusement, mais inutilement – du moins à vue humaine… – François Denis Tronchet, Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes et Raymond de Sèze défendront le roi. Olympe de Gouges (de son vrai nom Marie Gouzes) avait demandé, elle aussi, à défendre le Roi, ce qui lui fut refusé par Robespierre et les révolutionnaires, qui la feront guillotiner onze mois plus tard (éphéméride du 3 novembre). Malesherbes, lui, sera guillotiné en 1794 (éphéméride du 22 avril) : seuls Tronchet et de Sèze resteront en vie après leur courageuse défense de l’innocent, et, un temps inquiétés et menacés de guillotine, menèrent l’un et l’autre une brillante carrière : Tronchet est même… enterré au Panthéon !
De Sèze (à droite) aura cette envolée fameuse, lors de sa plaidoirie, qui aura lieu trois semaines plus tard (éphéméride du 26 décembre):
« Citoyens…. Je cherche parmi vous des juges, et je n’y vois que des accusateurs…. Je n’achève pas… JE M’ARRÊTE DEVANT L’HISTOIRE : songez qu’elle jugera votre jugement et que le sien sera celui des siècles ».
Ce pseudo-procès avait été « préparé » (!) et annoncé par un Danton, qui déclarait « Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons !… » ou par un Saint Just, dans son discours célèbre dans lequel il déclarait : « Pour moi, je ne vois point de milieu : cet homme doit régner ou mourir. » (éphéméride du 13 novembre).
1895 : Naissance de Jacques Jaujard
Jacques Jaujard figure dans cette grande cohorte des français illustres et méconnus. Son titre de gloire ? Avoir sauvé les collections du Louvre, juste avant l’arrivée des envahisseurs nazis !
Les deux courtes vidéos ci-dessous donnent un léger aperçu de l’exploit qu’a représenté ce service signalé rendu à la France, à son Patrimoine, et à la Culture.
Alors qu’il n’était que Sous-directeur des musées nationaux, en 1938 (poste qu’il occupait depuis 1933, après avoir été Secrétaire général des Musées nationaux en 1925) Jaujard avait pressenti la guerre, la défaite et l’envahissement du territoire; donc, le pillage des œuvres d’art par les nazis triomphants. Il en avait conclu qu’il fallait organiser la dispersion des trésors du Louvre : idée folle, mais ô combien sage, qu’il réalisa avec une maîtrise et un succès parfaits.
Une première fois déjà, et dans des circonstances également tragiques, l’ensemble des collections du Louvre – et le palais lui-même – furent sauvés de la fureur destructrice des Communards : ce fut l’oeuvre admirable de Martian de Bernardy (ci-contre), magnifiquement secondé par l’héroïsme et l’efficacité d’un grand nombre de parisiens (éphéméride du 13 décembre).
1896 : Naissance de Jérôme Pichon, qui publia en 1846 le premier livre de cuisine français, écrit en 1393 !
Il y a fort à parier que plus personne ne se souviendrait de Jérôme Pichon si, en 1846, il n’avait fait publier Le Ménagier de Paris, qui se trouve être le plus ancien livre de cuisine français connu, et qui fut écrit en… 1393 !
Livre manuscrit d’économie domestique et culinaire écrit au XIVe siècle, Le Ménagier de Paris est attribué à « un bourgeois parisien », désireux de faire connaître à sa jeune épouse la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine : ledit « bourgeois parisien » avait l’esprit large, puisqu’il écrivit son ouvrage en pensant au remariage de sa jeune veuve, qu’il poussait à se remarier après son propre décès…
Le Ménagier fut composé après l’accession au trône de Charles VI, mais procède du mouvement littéraire qui s’est développé sous Charles V – le fondateur de la Librairie royale – qui encourageait la composition de traités divers, dans tous les domaines : c’est, par exemple, Charles V lui-même qui demanda à son propre maître-queux Guillaume Tirel, dit Taillevent, de rédiger le Viandier de Taillevent…
Le livre imprimé par Pichon se compose de deux tomes, le premier comprenant une seule « distinction » (ou partie), le second comprenant deux parties; chacune des « distinctions » est divisée en « articles » (ou parties) :
- Tome I
- Première distinction, et ses neuf articles :
- 1. Saluer et regracier Dieu à son esveiller et à son lever, et s’atourner convenablement;
- 2. S’accompagner convenablement;
- 3. Aimer Dieu, le servir et se tenir en sa grâce — De la messe — Contrition — Confession — Des péchés mortels — Des sept vertus;
- 4. Garder continence et vivre chastement — De Susanne — De Raymonde — De Lucrèce — Des reines de France;
- 5. Être amoureuse de son mari — D’Ève — De Sara — De Rachel — Du chien Maquaire — Du chien de Niort;
- 6. Être humble et obéissante à son mari — Histoire de Griselidis — Femme laissant noyer son mari — D’Ève — De Lucifer — D’une bourgeoise — Du bailly de Tournay — Des abbés et des mariés — De madame d’Andresel — Des maris de Bar-sur-Aube — D’une cousine de la femme de l’auteur — De la Romaine ;
- 7. Être curieuse et soigneuse de la personne de son mari — Bons traitemens — Des puces — Des mouches ;
- 8. Être discrète — De Papirius — De la femme qui pond un œuf — Des mariés de Venise — D’un sage homme parisien trompé par sa femme — D’un notable avocat ;
- 9. Reprendre doucement son mari dans ses erreurs — Histoire de Mellibée — De Jehanne la Quentine.
- Tome II
- Deuxième et troisième distinction ( 5 articles pour la seconde, un seul pour la troisième) :
- 1.Avoir soin de son mesnage; diligence et persévérance — Le Chemin De Pauvreté Et De Richesse, par Jean Bruyant;
- 2. Du jardinage;
- 3. Choisir varlets, aides et chambrières, et les mettre en œuvre — Jeune femme parlant grossièrement — Soins de la maison — Vie à la campagne — Recettes diverses — Des domestiques — Des chevaux;
- 4. Savoir ordonner dîners et soupers — Le fait des bouchers et poulaillers, ib. — Termes généraux de cuisine — Dîners et soupers — Aucuns incidens servans à ce propos (repas de l’abbé de Lagny, noces, etc.);
- 5. Commander, deviser et faire faire toutes manières de potaiges, etc., et autres viandes — Termes généraux de cuisine — Potages communs sans espices et non lians — Potages qui sont à espices et non lians — Potages lians de char — Potages lians sans char — Rost de char — Pastés — Poisson d’eaue doulce — Poisson de mer ront — Poisson de mer plat — Œufs de divers appareils — Entremès, fritures et dorures — Autres entremès — Saulces non boulies — Saulces boulies — Buvrages pour malades — Potages pour malades — Autres menues choses qui ne sont de nécessité — Autres menues choses diverses qui ne désirent point de chappitre.
- Troisième distinction comportant un seul article :
- 1. Savoir nourrir et faire voler l’esprevier — Chiens espaignols — Éperviers niais — Plumage de l’épervier — Affaitement de l’épervier — Vol des champs — Chasse en août — Chasse en septembre — Épervier en mue — Ëpervier branchier et mué de haie — Mué et hagart — Maladies de l’épervier — De l’autour — Autres oiseaux de proie — Maladies des oiseaux.
1910 : Georges Claude présente sa lampe à néon
L’inventeur, physicien et chimiste avait déjà mis au point, en 1902, un procédé industriel de liquéfaction de l’air.Les brevets qu’il déposa à cette occasion sont à l’origine de la création de la Société l’Air Liquide.
Sur ce très grand savant que fut Georges Claude, grand ami de l’Action française, voir les éphémérides du 23 mai(jour de sa mort), du 24 septembre (jour de sa naissance);et du 19 janvier (le Néon traverse l’Atlantique).
1919 : Décret prescrivant l’édification de l’Ossuaire de Douaumont
« …Le phare, qui rayonnera la nuit, remplacera par sa veillée perpétuelle la veillée funèbre dont nos grands morts furent privés sur le champ de bataille. Il symbolisera l’immortalité de nos héros et dira à tous que leur glorieux souvenir ne doit pas s’éteindre… » (extrait du Décret)
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1995 : Mort de Jules Monnerot
julesmonnerot
1995 : Canonisation d’Eugène de Mazenod
Évêque de Marseille, il est le réorganisateur de ce diocèse, supprimé par la Révolution, et rétabli seulement en 1823 : il crée 22 paroisses, bâtit 34 églises, dont la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde et la nouvelle cathédrale Sainte Marie Majeure, malheureusement construite sur l’emplacement de la cathédrale romane originelle (qui fut donc amputée de deux de ses travées), son splendide baptistère et tous ses vestiges romains de deux mille ans (colonnes, mosaïques… voir l’éphéméride du 28 octobre)
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Merci de nous l’avoir rappelé, car nous l’aurions oublié, pris par d’autres débats d’actualité :
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