1676 : Dans « Le Journal des Sçavans », Römer publie ses calculs sur la vitesse de la lumière
Un astronome Danois, appelé par un savant Italien qui dirigeait l’Observatoire de Paris : heureuse époque que celle de Colbert et Louis XIV, durant laquelle une monarchie éclairée subventionnait les savants et artistes de l’Europe entière.
L’Europe, la vraie, la bonne, oui, bien sûr : mais, n’est-elle pas derrière nous ? En tout cas, les Rois de France y ont contribué.
Ole Christensen Roëmer (25 septembre 1644 / 19 septembre 1710) est un astronome danois, qui a travaillé à l’Observatoire de Paris dès 1671, appelé par Jean-Dominique Cassini (sur la « dynastie des Cassini », voir l’éphéméride du 4 septembre).
En 1676, travaillant sur les éclipses du satellite Io de Jupiter, il remarqua que ces évènements se produisaient tantôt « à l’heure prévue », tantôt 10 minutes en avance et d’autres fois 10 minutes en retard. Il sut trouver l’explication de ce mystère, en considérant les positions respectives de la Terre et de Jupiter par rapport au Soleil. En septembre 1676, il annonça que l’éclipse d’Io prévue le 9 novembre se ferait avec 10 minutes de retard. Ce fut le cas, ce qui démontra la justesse de ses calculs ainsi que la qualité de ses travaux, et un compte-rendu fut publié dans Le journal des savants le 7 décembre suivant.
Cela lui permit de calculer la vitesse de la lumière, arrivant au résultat de c = 212.000 km/s, au lieu de la valeur retenue actuellement de 299.792,458 km/s, soit une erreur (relativement faible) de 29 %.
De James Lequeux (in Encyclopedia universalis, extrait) :
Invité en 1671 par Jean-Dominique Cassini à séjourner à l’Observatoire de Paris, l’astronome danois Ole Christensen Römer (1644-1710) y étudie notamment le mouvement des satellites galiléens de Jupiter, découverts en 1610 par Galilée. Il constate que les occultations de ces satellites par la planète sont en retard par rapport aux prédictions des éphémérides lorsque la Terre est loin de Jupiter, et qu’ils sont en avance lorsque la Terre en est plus proche. Il en déduit en septembre 1676 que c’est le temps que met la lumière à nous parvenir de Jupiter qui cause ce retard ou cette avance : la lumière n’a donc pas, comme on le pensait auparavant, une vitesse infinie. Römer estime à 11 minutes son temps de propagation depuis le Soleil (il est en fait de 8 minutes et 19 secondes) mais, comme la distance de la Terre au Soleil est alors très mal connue, il ne cherche pas à déterminer la vitesse de la lumière. Les premières mesures directes de cette vitesse sont dues à Hippolyte Fizeau et à Léon Foucault, au milieu du XIXème siècle. La vitesse de la lumière dans le vide sert aujourd’hui à définir le mètre : elle est très précisément égale à 299.792.458 mètres par seconde.
1678 : Première représentation dessinée des Chutes du Niagara
C’est Louis Hennepin, prêtre et missionnaire wallon (Récollet), qui en est l’auteur.
Il sera également le premier à reconnaître le cours supérieur du Mississippi. Cet explorateur de l’Amérique du Nord est devenu français en 1659, quand Béthune, sa ville, a été prise par l’armée de Louis XIV.
Sur ordre de Louis XIV, les Récollets ont envoyé quatre missionnaires en Nouvelle-France en mai 1675, dont Hennepin, accompagné de René Robert Cavelier de La Salle. En 1678, chargé par Louis XIV de coloniser de nouvelles terres, celui-ci reçoit le monopole du commerce des fourrures dans les régions à découvrir, et emmène Hennepin avec lui.
L’expédition quitte Fort Frontenac le 18 septembre 1678. 21 jours plus tard, elle atteint les chutes du Niagara, déjà visitées par Paul Ragueneau trente-cinq ans auparavant.
« Grand et prodigieux Saut, dont la chute d’eau est tout-à-fait surprenante. Il n’a pas son pareil dans tout l’Univers…La chute de cet incomparable Saut est composée de deux grandes nappes d’eau, et de deux cascades avec une Isle au milieu. Les eaux, qui tombent de cette grande hauteur, écument et boüillonnent de la manière du monde la plus épouvantable. Elles font un bruit terrible, plus fort que le tonnerre. Quand le vent souffle au Sud, on entend cet effroyable mugissement à plus de quinze lieües… »
LES CHUTES DU NIAGARA
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes,voir la photo « Rêves d’empire : aux Amériques (I/III) ». et les deux suivantes.
1815 : Ney fusillé
Surnommé le Brave des braves, Ney fut, sans conteste, l’un des meilleurs soldats de son temps : il se distingua encore plus particulièrement lors de la désastreuse retraite de Russie, en sauvant ce qui pouvait l’être de l’armée, lors du passage de la Bérézina.
« …Mais, depuis longtemps lassé de la guerre, il pressa Napoléon d’abdiquer et se rallia à Louis XVIII. Celui-ci l’accueillit chaleureusement, le nomma pair de France, et, au retour de l’île d’Elbe, en mars 1815, c’est à Ney qu’il confia le principal corps chargé d’arrêter l’ex-empereur. Ney jura de ramener Napoléon prisonnier « dans une cage de fer », mais il se laissa entraîner par le mouvement populaire, et, à Auxerre, le 18 mars, il tomba dans les bras de l’empereur… » (Michel Mourre).
Toujours selon Michel Mourre, à Waterloo, « …il se montra imprudent… ne semblant plus chercher que la mort sur le champ de bataille. Après avoir eu cinq chevaux tués sous lui, il fut proscrit (24 juillet) et contraint de se cacher. Découvert près d’Aurillac, il fut traduit devant une cour martiale, qui refusa de le juger. Il comparut alors devant la Chambre des pairs qui le condamna à mort malgré les plaidoiries de ses défenseurs Berryer et Dupin (6 décembre), et il fut fusillé le lendemain, près de l’Observatoire… »
Malgré sa bravoure, sa valeur et ses incontestables talents militaires – et, peut-être, même, à cause d’eux… – Ney est donc bien le principal responsable de ce coup d’Etat militaire que fut la folle équipée, insensée, des Cent jours. Jusqu’à sa rencontre avec lui, Napoléon n’était toujours qu’un évadé hors-la-loi, commandant à peine à quelques centaines de soldats perdus, nostalgiques d’une vaine gloire qui avait coûté si cher à la France, et ne représentant qu’une fraction ultra minoritaire de l’opinion, qui n’aspirait plus qu’à jouir des bienfaits de la paix retrouvée. Mais, à partir du moment où Ney, avec toute l’autorité et le prestige moral qu’il avait, se replaçait sous les ordres de Napoléon, au lieu de l’arrêter, il cautionnait, pire, il accomplissait ce coup d’Etat militaire.
Alors que, au même moment, Chateaubriand présentait un plan réaliste et crédible de défense de Paris, pour fermer la capitale au revenant (éphéméride du 17 mars), la trahison de Ney rendait plus que probable des affrontements fratricides entre Français, si le roi envoyait de nouveau des troupes pour arrêter Napoléon. Ne voulant pas ajouter des affrontements entre Français à la guerre étrangère, Louis XVIII – qui savait pertinemment, comme toute personne raisonnable, que l’entreprise insensée de Napoléon ne pouvait ni réussir ni, même, durer, préféra se retirer à Gand (éphéméride du 30 mars) et laisser passer l’orage.
Mais Ney, du coup, est ainsi devenu le soldat type dont parle Chateaubriand (éphéméride du 15 juillet) :
« …Mais les vrais coupables n’étaient-ils pas ceux qui favorisaient ses desseins ? Si, en 1815, au lieu de lui refaire des armées, après l’avoir délaissé une première fois pour le délaisser encore, ils lui avaient dit, lorsqu’il vint coucher aux Tuileries : « Votre génie vous a trompé; l’opinion n’est plus à vous; prenez pitié de la France. Retirez-vous après cette dernière visite à la terre; allez vivre dans la patrie de Washington. Qui sait si les Bourbons ne commettront point de fautes ? qui sait si un jour la France ne tournera pas les yeux vers vous, lorsque, à l’école de la liberté, vous aurez appris le respect des lois ? Vous reviendrez alors, non en ravisseur qui fond sur sa proie, mais en grand pacificateur de son pays. » Ils ne lui tinrent pas ce langage : ils se prêtèrent aux passions de leur chef revenu; ils contribuèrent à l’aveugler, sûrs qu’ils étaient de profiter de sa victoire ou de sa défaite. Le soldat seul mourut pour Napoléon avec une sincérité admirable; le reste ne fut qu’un troupeau paissant, s’engraissant à droite et à gauche. »
Sarrelouis, ville natale du maréchal Ney, fondée par Louis XIV en 1681, s’appelle aujourd’hui Saarluis, et se trouve dans le land de Sarre, en Allemagne, tout comme comme Sarrebruck (Landau, ville française depuis 1681, se trouvant, elle, dans le land du Palatinat).
La folie des Cent Jours coûte cher à la France, et Ney en est l’un des « coupables » : si le premier Traité de Paris, en 1814, s’était contenté de la ramener à ses frontières d’avant la révolution, le second traité, en 1815, va l’amputer de territoires et de populations (environ 500.000 personnes…) : Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !…), actuellement en Belgique. Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd’hui en Suisse ( les six communes de Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier, cédées à Genève ). Sans compter les Jurassiens français, qui demandaient leur intégration à la France, les Cent Jours étant un excellent prétexte pour le leur refuser : pour les humilier davantage, on les intégra dans le canton germanophone de Berne.
Et, en prime, une occupation de trois ans et une « amende » de 700 millions de francs !
De Jacques Bainville (Journal, Tome I (1901-1918), pages 106/107, le 26 septembre 1912 :
« Nous ne voyons plus les choses, nous ne jugeons plus notre histoire comme le faisaient nos ancêtres. Et en voici un bon exemple.
Lorsque le maréchal Ney comparut devant ses juges, son procès fut conduit de telle sorte que sa condamnation ne fut pas comprise. Ney avait cédé à un entraînement sentimental. Devant le chef avec lequel il avait connu tous les enthousiasmes de la guerre, il n’avait pu résister à un mouvement du coeur. Ney fut accusé d’avoir manqué à sa parole. C’était vrai, mais s’il n’y eût eu que cela, n’avait-il pas droit à des circonstances atténuantes ? Qui songea à dire alors que le trop bon coeur de Ney avait causé un désastre à la France ? Car enfin, la défection de Ney avait eu pour conséquence, avec Waterloo, des milliers de victimes, une seconde invasion, des conditions de paix plus dures qu’en 1814, la perte de Philippeville, de Marienbourg, de Sarrelouis, de Sarrebruck et de Landau. Nous estimons aujourd’hui que la crise d’attendrissement de Ney à Lons-le-Saunier nous a coûté un peu cher. Fit-on bien fit-on mal de le fusiller ? Ce n’est pas la question. La question vraie, c’était celle des responsabilités du désastre, et il y en avait de lourdes qui remontaient, historiquement, jusqu’au maréchal.
Pour Ney, comme pour Napoléon, nous aurons été longs avant de les juger d’un pareil point de vue : celui du bien et du mal que même le génie et le dévouement au génie ont faits à la France. Pas de discours, pas de statues sur la « morne plaine » ! Assez de lyrisme et de mélodrame ! Quand on prononce devant lui le nom de Waterloo, le Français de 1812 ne murmure pas « Rendez-vous de la fatalité ». Il ne voit pas planer le destin. Il compte sur ses cinq doigts ce que nous y avons perdu : Philippeville, Marienbourg, Sarrelouis, Sarrebruck et Landau. »
1882 : Naissance du Père Jacques Sevin
Pour le jésuite André Manaranche, auteur de Jacques Sevin, une identité, le père Sevin est comme l’autre père du scoutisme, et en tout cas le véritable fondateur du scoutisme catholique :
« Baden-Powell avait des exigences modérées. Il voulait créer une école de caractère, basée sur la nature et sur le jeu. Le Père Sevin avait la certitude que seul le christianisme accomplissait vraiment le scoutisme. Il l’a christianisé de fond en comble. »
Et Baden Powell, qui le connaissait et l’estimait, ne l’a pas désavoué. Au contraire, il a déclaré que « nul ne l’avait mieux compris que le jésuite ».
ma vocation/suivre-jesus-christ/jacques-sevin
Jacques Sevin est l’auteur du chant scout La Promesse
Chant de la Promesse
– 1 –
Devant tous je m’engage
Sur mon honneur
Et je te fais hommage
De moi, Seigneur !
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
– 2 – (scouts)
Je jure de te suivre
En fier chrétien
Et tout entier je livre
Mon coeur au Tien.
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
– 3 – (guides)
Je jure d’être fière
De notre foi
De vivre à ta lumière
Tout près de Toi.
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
– 4 –
Fidèle à ma patrie
Je le serai
Tous les jours de ma vie
Je servirai.
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
– 5 –
Je suis de tes apôtres
Et chaque jour
Je veux aider les autres
Pour ton amour.
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
– 6 –
Ta règle a sur nous-mêmes
Un droit sacré
Je suis faible, tu m’aimes
Je maintiendrai !
Je veux t’aimer sans cesse
De plus en plus
Protège ma promesse
Seigneur Jésus !
1894 : Mort de Ferdinand de Lesseps
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « Le Canal de Suez » et « Le Canal de Panama«
1899 : Naissance de Gabriel Marcel
gabriel-marcel
• La mort comme tremplin d’une espérance absolue. Un monde où la mort ferait défaut serait un monde où l’espérance n’existerait qu’à l’état larvé. (Être et avoir).
• S’il n’y avait que les vivants, la terre serait tout à fait inhabitable.
• Il y a des êtres chez lesquels on sent la réalité du Christ tellement vivante qu’il n’est pas permis de douter.
• Ce dont l’existence pourrait être démontrée ne serait pas et ne pourrait pas être Dieu (Journal métaphysique).
• La mort, ce n’est qu’un vêtement qui tombe. (La chapelle ardente).
• Toute famille vraiment vivace sécrète un certain rituel sans lequel elle risque de perdre à la longue ses assises secrètes (Homo viator).
1900 : Jeanne Chauvin prête serment
Elle est la première femme française à devenir avocate.
grands-avocats / jeanne-chauvin
1936 : Disparition de Jean Mermoz
aerostories / pilotes / france / mermoz
On perd tout contact avec lui, et les quatre membres d’équipage qui l’accompagnaient, à bord de son hydravion La Croix du Sud, à 7OO kilomètres des côtes africaines.
Partis au petit matin du Sénégal, les 4 hommes devaient rallier Dakar à Natal, au Brésil. La dernière trace de La Croix du Sud est un message radio émis à 10h47 : « Coupons moteur arrière droit. »
Mermoz est mort à deux jours de ses 32 ans.
Ses co-équipiers étaient Alexandre Pichodou, Henri Ezan, Jean Lavidalie et Edgar Cruvelhier.
1947 : Mort de Tristan Bernard
Arrêté pendant l’Occupation (à cause de ses origines juives), il sera déporté au camp de Drancy. À son départ pour le camp, il dira à sa femme :
« Jusqu’à présent nous vivions dans l’angoisse, désormais, nous vivrons dans l’espoir ».
Il sera libéré trois semaines plus tard, grâce à l’intervention de Sacha Guitry et de l’actrice Arletty.
Quelques uns de ses bons mots :
• Je préfère viser l’intelligence du public que sa bêtise, parce que la bêtise est si vaste que je ne sais où frapper.
• Vous allez voir qu’un jour, on va nous déclarer la paix et que nous ne serons pas prêts.
• Un raseur est quelqu’un qui, lorsque vous lui demandez comment il va, vous l’explique.
• Me prenez-vous pour un imbécile ? – Non, mais je peux me tromper.
1993 : Mort de Félix Houphouët-Boigny
larousse / encyclopedie / felix_Houphouet-Boigny
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