Liste et réflexions provisoires par Émile Leroy, « rédacteur et militant ».
– Olivier Dard, une très bonne biographie pour avoir une vue d’ensemble avec un fort accent sur la période politique de Maurras. Après, j’avoue l’avoir lue très rapidement et il y a quelques mois puisque je n’avais pas du tout accroché à son style, initialement.
– Stéphane Giocanti, une excellente biographie, où le doctorat en lettres de l’auteur se fait beaucoup ressentir, ce qui permet d’éclairer la jeunesse et l’œuvre littéraire de Maurras. Mais on n’est pas en reste sur ce qui est de la carrière politique, même si ce n’est pas le centre de l’œuvre.
– Yves Chiron, celle que je préfère, où la jeunesse de Maurras est abordée, comme l’œuvre politique, avec un style très agréable. Je trouve qu’à la fin on arrive vraiment à saisir le personnage qu’était Maurras. C’est plus qu’une simple biographie.
– Le livre de Boutang nous fait rentrer dans l’intimité de Maurras comme peu d’autres ont pu le faire. Assez inabordable pour des néophytes, il reste une source importante pour tous ceux qui prétendent s’intéresser à Maurras.
– Les deux ouvrages d’Aristide Cormier sont deux petites comètes qui éclairent puissamment une vie aussi qui est aussi dense qu’elle n’est dispersée. Maurras et la religion, tout un programme, mais, surtout, tout un enchaînement de bouillonnements d’une âme qui, tourbillonnant sans jamais discontinuer, finira par épouser à nouveau, comme un vœu qu’on renouvelle tandis que les cheveux blanchissent, une piété d’enfant que sa mère lui légua.
– Le livre de Gérard Leclerc nous offre une certaine vision de Maurras, une vision partielle et partiale, car personnelle, mais c’est justement, car elle est personnelle, qu’elle nous offre un panorama qui, en son temps, a su renouveler un champ d’études et offrir une seconde jeunesse aux œuvres, toujours actuelles, de Maurras. On y retourne régulièrement avec joie pour y grappiller par-ci par-là quelque chapitre brillant, une sorte d’exégèse de cette pensée géniale, mais souvent brumeuse, car éparpillée en fragments qui témoignent de décennies de vie intellectuelle et politique.
– D’autres livres, aussi, nous donnent un panorama intéressant de la vie de Charles Maurras ou du « dépôt précieux » qu’il reçut : on peut noter les deux tomes d’Henri Massis, qu’on complétera par des passages de son livre De l’homme à Dieu. Le livre de François Huguenin sur l’histoire de l’école d’Action française est aussi très complet, surtout pour ce qui concerne les débuts de cette Action française. Laurent Joly livre aussi une copie exceptionnelle avec son livre sur la création du mouvement. Il y a énormément à lire sur Maurras. Même des livres insoupçonnés. Mes Arches de Noé de Michel Déon par exemple. Un impératif sur Maurras et la Deuxième Guerre mondiale.
Idéalement, il faudrait les lire toutes, car elles traitent toutes du personnage de Maurras sous un angle légèrement différent. Cependant, Maurras était un continent politique, littéraire, journalistique, historique, etc. ; quelques degrés en matière d’angle peuvent changer beaucoup de choses.
Et pourtant ! Ayant tant lu, je reconnais à présent n’avoir lu que trop peu. Ce qui me reste à lire se compte en dizaines d’épais volumes, en milliers de pages de journal… Sans cela, il est impossible de prétendre comprendre et, surtout, enseigner Maurras. Plus que de la lecture, de sources parfois indisponibles, hélas, il faut de la méditation.
La vie de Maurras se médite, et c’est le genre d’œuvre qui s’accomplit sur le long cours, le temps d’une vie, au moins. ■
Repris de l’excellente page Facebook d’Émile Leroy
Publié le 21 novembre 2023 – Actualisé le 7 décembre 2023.