1553 : Naissance du futur Henri IV
Le titre du chapitre X de l’Histoire de France de Jacques Bainville, qui lui est consacré, est fort explicite : Henri IV restaure la monarchie et relève l’Etat :
« …Le 25 juillet 1593, Henri IV abjura en l’église Saint-Denis, à deux pas de Paris où la Ligue résista encore huit mois, sans espoir. Du moins son obstination prouvait-elle la puissance de l’idée d’où elle était sortie : quinze ans plus tard c’est encore sa passion qui armera Ravaillac. Dans sa défaite, la Ligue restait victorieuse : elle avait arraché l’État au protestantisme. Elle avait détruit la chance qu’avait eue un moment la cause calviniste, la chance qui avait voulu que le légitime héritier de la couronne fût un protestant. Mais ce que la Ligue avait méconnu, c’est-à-dire le caractère héréditaire et national de la monarchie, prenait aussi sa revanche. La France n’avait pas voulu d’un roi hérétique, mais elle n’avait pas voulu d’un roi étranger ou d’un roi élu. Ses institutions étaient sorties intactes de la tempête. La restauration d’Henri IV, car ce fut, comme pour Charles VII, une restauration, consolidait la monarchie dont l’avenir, depuis cinquante ans, était devenu douteux
Les talents politiques du roi, sa bonne humeur firent le reste. Il a plu à la France, mais sa plus grande qualité a été de lui rendre l’ordre et le repos. On lui passa, on trouva héroïque et charmant ce qu’on eût condamné chez d’autres, ses caprices, ses amours, et même des indélicatesses choquante. Ni les contemporains, ni l’histoire n’ont eu de blâme très sévère pour Gabrielle d’Estrées et Henriette d’Entraigues, et l’on admire qu’il ait mérité ce nom de Vert-Galant. Ainsi, La Vallière, Montespan, Maintenon rayonnent de la gloire de Louis XIV tandis que Louis XV est flétri, et que les vertus de Louis XVI ne lui ont pas été un titre. C’est la politique qui fait les réputations… »
Arrêtons-nous, maintenant, sur deux points d’histoire :
I. Les origines béarnaises du futur roi de France, par l’alliance d’une maison « du Nord » (les Bourbons) avec une maison « du Sud » : celle des rois de Navarre.
A sa naissance, le futur Henri IV n’est que roi de Navarre, et il s’appelle lui aussi Henri III, comme son lointain cousin Valois, roi de France. C’est ensemble qu’ils mettent le siège devant Paris, aux mains des fanatiques de la Ligue et du roi d’Espagne, le 31 juillet 1589 ; le lendemain, Henri III – de France – est poignardé par le moine Jacques Clément, et meurt la nuit suivante : Henri III de Navarre devient alors Henri IV, premier roi de France et de Navarre (éphéméride du 30 juillet) et fondateur de la dynastie des Bourbons, une Maison dont l’origine remonte bien avant l’an mille (éphéméride du 7 février).
Ci dessus, les armes de la Navarre :
« de gueules aux chaînes d’or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d’une émeraude au naturel »
L’écu de Navarre se rattache aux armoiries que le roi navarrais Sanche VII le Fort adopta après l’immense victoire de Las Navas de Tolosa (près de Jaén, en Andalousie), remportée sur l’Islam par la chrétienté de l’Europe toute entière, venue au secours des Espagnols menacés d’être écrasés par la puissante invasion des Almohades, venus d’Afrique du Nord et de Mauritanie. C’était en 1212, un an avant la bataille de Muret (décisive pour le Royaume de France, car elle ouvrait la voie à une réunion prochaine des provinces du Sud-Ouest à la Couronne : voir l’éphéméride du 12 septembre), et deux ans avant la non moins décisive journée de Bouvines, dont on sait l’importance capitale (voir l’éphéméride du 27 juillet).
Lors de cette bataille de Las Navas de Tolosa, des chaînes défendaient la tente du sultan musulman Miramamolin, entouré (dit-on) d’une garde personnelle de dix mille noirs farouches. Imité par les chevaliers chrétiens – qui puisaient leur énergie furieuse dans la parfaite connaissance du fait que l’issue du combat ne pouvait être que la mort ou la libération – l’une et l’autre définitives… – de l’Espagne chrétienne, Sanche le Fort rompit les chaînes du camp retranché de Miramamolin avec sa propre épée. Le sultan vaincu portait (là-aussi, dit-on) une émeraude verte sur son turban : elle figure au centre du blason.
De Michel Mourre :
« …Le royaume de Navarre se constitue obscurément vers 830 et entre dans l’histoire avec Sanche 1er Garcia ( 905/925). Sous le règne de Sanche III le Grand (1000/1035) la Navarre s’étendit des Pyrénées vers le sud jusqu’à Tudela, sur l’Ebre supérieur, et au-delà des Pyrénées sur la région de Saint-Jean-Pied-de-Port (qui signifie « au pied du col », « de la montagne », ndlr), qu’on appellera plus tard Basse Navarre ou Navarre française. Après Sanche IV, la Navarre se réunit à l’Aragon (1076/1134), puis redevint un royaume séparé. En 1234 la couronne passa à Thibaut de Champagne, fils de l’héritière de Navarre et fondateur de la dynastie champenoise dont la dernière descendante Jeanne 1er, reine de Navarre, épousa en 1234 Philippe le Bel. La Navarre se trouva ainsi réunie à la France jusqu’en 1328; à cette date, Jeanne, fille de Louis le Hutin, et petite-fille de Philippe le Bel, exclue du trône de France par la loi salique, garda la Navarre. Celle-ci passa successivement par mariages aux comtes d’Evreux (1329), à Jean II d’Aragon (1425), aux comtes de Foix (1479), enfin à la maison d’Albret (1484). Mais en 1512 Ferdinand le catholique enleva à Henri II d’Albret toute la haute Navarre, restée depuis à l’Espagne. La maison d’Albret ne conserva plus que la basse Navarre, située au nord des Pyrénées. A la suite du mariage de Jeanne III d’Albret et d’Antoine de Bourbon, la Navarre passa à la maison de Bourbon, et Henri III de Bourbon, roi de Navarre, devenu roi de France en 1589, réunit définitivement la basse Navarre à la France…. »
II : l’origine du titre – transmissible à ses successeurs – de « premier et unique chanoine d’honneur » de la cathédrale de Rome, Saint-Jean-de-Latran
Le Prince Jean devant la statue d’Henri IV, son aïeul, à Saint Jean de Latran
Après son abjuration, Henri de Navarre décida, en 1604, de faire un cadeau au Chapitre du Latran (la cathédrale de Rome) et lui offrit l‘abbaye bénédictine de Clairac, dans le Lot-et-Garonne.
Pour le remercier, le Chapitre du Latran décida de le nommer premier et unique chanoine d’honneur (titre transmissible à ses successeurs), et de lui élever une statue, qui se trouve toujours dans l’atrium de la basilique (ci dessus).
Le Chapitre s’engagea aussi à célébrer chaque année une messe pro felici statu Nationis Galliae, une messe pour la France, célébrée le jour anniversaire de la naissance du Roi, le 13 décembre. Domine salvam fac Galliam et la chorale chante depuis :
« Fidèles à la tradition de nos Pères, nous nous retrouvons en ce jour pour prier Dieu qu’il comble la France de sa grâce et de ses bénédictions. »
1560 : Naissance de Sully
Maximilien de Béthune, duc de Sully, devait devenir ministre et Surintendant des Finances d’Henri IV.
herodote.net / Sully_1560_1641
1666 : Première de Britannicus
Il s’agit de la cinquième pièce de Racine, à la Comédie Française.
maremurex.net / britannicus
1669 : Lancement du Soleil Royal
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1792 : L’Assemblée de la Martinique déclare la guerre à la France républicaine.
De Vendée créole – La chouannerie en Martinique, d’Odile de Lacoste-Lareymondie :
« …Le 13 décembre 1792, l’Assemblée coloniale déclare la guerre à la France républicaine. Les colons et l’Assemblée, sous l’autorité du gouverneur Béhague, proclament :
« Autorisés par les princes, frères du roi, ils conserveront le pavillon blanc et ne recevront aucune loi ni nouvelles forces de la métropole, jusqu’à ce qu’elle soit en paix, qu’en conséquence de l’état déplorable du royaume, ils ouvrent leurs portes à toutes les nations commerçantes d’Europe et d’Amérique. »
Il s’agit d’un épisode évidemment occulté par l’histoire officielle du Système, qui n’est qu’une grossière falsification de l’Histoire vraie. En Martinique, les royalistes, comme partout ailleurs en France, se sont soulevés contre la barbarie révolutionnaire, contre les fanatiques de la Raison, contre les idéologues sanguinaires totalitaires. Et ils ont gagné, épargnant à leur îles les horreurs que l’on vit s’abattre sur la France, partout ailleurs.
C’est cette geste méconnue que nous évoquons dans ces éphémérides :
• en racontant la Bataille de l’Acajou, qui se déroula sur deux jours, les 24 et 25 septembre 1792 (éphéméride du 24 septembre);
• et, plus généralement, en rendant compte du livre d’Odile de Lacoste-Lareymondie, Vendée créole – La chouannerie en Martinique, dans lequel cette descendante directe de Bernard Percin – chef des royalistes – raconte le courage et la bravoure de ces hommes qui sauvèrent l’honneur du nom français, à l’heure où les révolutionnaires terroristes le souillaient d’une façon inédite dans notre Histoire..
1912 : Décision est prise d’apposer une plaque en l’honneur de Martian de Bernardy, sauveur du Louvre en 1871
Buste, par Alexis Marquet, Musée du Louvre, avec l’inscription :
BERNARDY DE SIGOYER (MARIE, FELICIEN, RENE, MARCIAN, MARQUIS DE), 1825-1871, COMMANDANT DU 26E BATAILLON DE CHASSEURS AYANT COMBATTU L’INCENDIE DU LOUVRE LE 21 MAI 1871
Lors de sa Séance du 13 décembre 1912, l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres décide d’apposer une inscription rappelant le courage du commandant de Sigoyer et des conservateurs du Musée du Louvre au mois de mai 1871, pendant les tragiques évènements de la Commune, et alors que de nombreux monuments de Paris, dont le Louvre, étaient livrés aux flammes par les insurgés :
Martian de Bernardy de Sigoyer sauveur du Louvref
« Paris sera à nous ou n’existera plus !… », avait déclaré Louise Michel, donnant une parfaite démonstration de ce qu’est l’esprit révolutionnaire (éphéméride du 17 mai).
L’Art et la Civilisation, et pas seulement la France, ont beaucoup perdu à cause des révolutionnaires : la Révolution et la Commune puis la IIIème République naissante sont les deux périodes majeures durant lesquelles furent commis ce qui semble bien pouvoir être appelé, à bon droit, un crime contre l’humanité : les deux monstruosités les plus affligeantes furent la vente des Tuileries – fin de démolition ! – pour 33.000 francs (voir l’Ephéméride du 4 septembre) et la stupide dispersion de l’unique collection des Joyaux de la Couronne (éphéméride du 11 janvier).
Une seconde fois, et à nouveau dans des circonstances tragiques, les collections du Louvre seront sauvées par une personne remarquable, admirablement entourée par des dizaines de collaborateurs non moins admirables, dans leur dévouement et leur efficacité : ce sera durant la seconde Guerre mondiale, lorsque Jacques Jaujard (ci-contre, voir l’éphéméride du 3 décembre) déménagera la totalité des collections du Musée, d’une façon aussi rocambolesque que réussie, pour les cacher un peu partout, dans la zone libre, les sauvant ainsi de la rapacité nazie.
1913 : On a retrouvé la Joconde
Vincenzo Perugia, qui a volé le tableau le 21 août 1911, est arrêté à Florence alors qu’il essaie de le vendre à un antiquaire, Alfredo Geri, qui prévient la police. Le tableau réintégrera le Musée du Louvre le 20 décembre.
herodote.net / 21_aout_1911-evenement
1935 : Mort de Victor Grignard
Il reçut le Prix Nobel de Chimie 1912, avec Paul Sabatier.
lycee-grignard / biographie-victor-grignard
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Juste une petite remarque sur Jeanne, fille de Louis X : elle n’a pas été exclue de la succession au trône de France à cause de la loi salique, mais parce que, sa mère ayant été mêlée au scandale de la Tour de Nesle, Jeanne était suspectée de bâtardise.