Par Radu Portocala.
En 1992, la revue « Krisis » publiait sous le titre « L’Europe et l’Amérique au miroir de Maastricht » une discussion entre Alain de Benoist, l’ambassadeur Gilbert Pérol et Jean-Luc Mélenchon.
Dans sa première question Alain de Benoist cite un extrait d’un article publié dans « Le Point » par Alain Duhamel, très favorable au Traité de Maastricht. Il est intéressant de le reprendre aujourd’hui.
« Le paradoxe est que ce sont en France les gardiens les plus ombrageux de la souveraineté nationale qui, en s’opposant au traité de Maastricht, font involontairement le jeu de Washington et de Tokyo. […] Une chose est sûre : le refus du partage volontaire de souveraineté au sein de l’Union européenne mène tout droit au partage involontaire de souveraineté avec les États-Unis et le Japon. »
Eh bien, trente ans plus tard, l’absurde Duhamel, avec son air satisfait, hante toujours les écrans des téléviseurs et les pages des gazettes, et personne ne s’est donné la peine de lui rappeler sa prévision à l’envers.
Personne ne lui a fait remarquer que c’est Washington qui voulait l’Union européenne et que celle-ci s’est empressée de transférer sa souveraineté précisément à Washington. D’où une grande partie de nos malheurs. ■
Billet comme toujours excellement écrit et pensé, paru le 14 décembre sur la page FB de son auteur.