Par Radu Portocala.
La très véhémente ministre de la Culture veut que la Légion d’Honneur de Gérard Depardieu lui soit retirée. (Le Canada, à la pointe de la pensée correcte, lui a déjà infligé une « punition » de cette nature.)
Cela me rappelle qu’en 1988, avec la direction de la Ligue pour la défense des droits de l’homme en Roumanie, nous nous sommes adressés à la Chancellerie de la Légion d’Honneur demandant que Nicolae Ceausescu, qui était Grand-Croix, en soit déchu. Les arguments que nous donnions répondaient tous aux prévisions des statuts de l’Ordre.
Nous avons reçu une réponse stupide qui, entre autres, nous signifiait que nous allions « trop loin dans l’anti-communisme » ! Le satrape de Bucarest est mort, donc, avec sa décoration – et même si elle lui a été retirée plus tard, cela n’avait plus aucune importance et ne rehaussait pas les standards moraux de l’Ordre.
Le cirque auquel nous assistons aujourd’hui porte à croire que la truculence est pire que la dictature et que Gérard Depardieu est plus infâme que Ceausescu. Le monde n’arrête pas d’évoluer. Et il est de plus en plus intéressant. ■
Billet comme toujours excellement écrit et pensé, paru le 17 décembre sur la page FB de son auteur.
C’est une certaine France qui disparaît avec Rabelais , une France gauloise pas toujours très fine et sûrement choquante, celle des salles de garde qui existaient dans tous les hôpitaux avec leurs fresques et qui permettaient aux apprentis médecins d’évacuer un trop plein de tension , une France qui faisait la distinction entre la rue et le salon entre une épouse et une prostituée. Autre temps autre mœurs et tant pis pour les vieux qui se souviennent.
Sans doute Depardieu n’agit pas dans la dentelle, il manie la gaudriole au dessous de la ceinture mais il est certain que ce ne sont généralement pas ceux là qui agissent mais bien au contraire les Tartuffe au nez pincé et au regard fuyant. Ne pourrait- on pas traiter tout cela en plaisanterie de sa part ? Pas fine je vous l’accorde mais le personnage n’est pas un marquis de salon et son métier n’est pas un modèle où la vertu est un exemple.. le talent n’autorise pas tout mais il est sûrement la cible de tous les ratés.
«Abdul-Malak entend déchoir Depardieu de sa légion d’Honneur tandis que toutes ses orientations politico-culturelles l’y élèvent chaque matin.»
Cela dit par renversement de la fameuse proposition d’Érik Satie : «Ravel refuse la légion d’Honneur, mais toute sa musique l’accepte.»
Il ne s’agit pas de retirer quoi que ce soit à qui que ce soit, mais de ne pas accorder des titres ou «honneurs» à de vils rongeurs, du type Abdul-Malaki-ne-profite-jamais, à des porcs répugnants, comme ce mauvais ragoût d’banlieue recuit dans le bouillon des pellicules, ou à de sèches triques obscènes comme les Maquerons d’entre deux eaux, encore que toute pareille basse-cour(tisanerie) trouvât plus volontiers pitance entre deux fumiers administratifs.
Les vomissures retournent à elles-mêmes un beau jour, sans doute, mais il n’y a aucune salubrité à en dresser un procès-verbal bureaucratique.
Tous ces gibiers de lupanars subventionnés me répugne aux-delà de toute expression.