De Marc Vergier.
Réaction à l’article de Mathieu Bock-Côté publié dans JSF le 16 décembre : Ouzbek rapatrié ? Ubuesque État de droit.
L’« État de droit » ! MB-C a raison de mettre cet OVNI entre guillemets. Ce n’est pas une notion juridique mais un slogan, un cri de ralliement, le taïaut d’une caste d’ambitieux.
Ce n’est pas un mot de juriste. Ce n’est pas un mot de linguiste. Ces deux écoles cultivent la précision, l’évolution très prudente, la continuité, la cohérence. Ne toucher à la loi que d’une main tremblante, nous rappelle Montesquieu. Pareillement la langue.
L’« État de droit » c’est une traduction foireuse de l’allemand qui ne s’inscrit dans aucune continuité de langue ou de loi. Sorti du chapeau d’un Olivier Duhamel vers 2005. Un peu comme l’écriture inclusive.
Plutôt qu’à à l’utopie droit-de-l’hommiste qui n’est pas étrangère à notre tradition, c’est le cri de ralliement à un nouveau pouvoir. Les « managers » chargés de reprendre en main une entreprise cultivent ainsi la surprise, la déconcertation, le décontenancement, les mots nouveaux. les slogans étranges ou – mieux – étrangers. On les qualifie souvent de tueurs. « tuez-les tous , Dieu reconnaîtra les siens ».
Je pense à un Carlos Ghosn. La clique européiste est de cette engeance.
Après d’autres, Macron soi-même, et son « ce que je crois » prétendument « révolutionnaire », ses « refondations », ses « disruptions ». De vrais démolisseurs qui, cachés derrière une toile habilement peinte sur un échafaudage, foutent en l’air un immeuble vénérable.
Tombe la toile, tombe le masque, tombe l’échafaudage des beaux discours, la maison, l’État, le Droit ont disparu ! ■