Par Elisabeth Lévy.
Cet article – excellent comme, en général, ceux d’Elisabeth Lévy – est paru dans Causeur hier 18 décembre. L’affaire Depardieu fait grand bruit. Sans doute trop, en regard du vrai fracas du monde… Elle démontre seulement les incohérences, le sectarisme, l’incompétence et la tentation totalitaire des détenteurs du (ou des) pouvoir(s) tout autant que leur amateurisme. Ces désordres vulgaires ont un air de période prérévolutionnaire ou révolutionnaire tout court, où, comme dans la petite semaine, il faudrait toujours que des têtes tombent. Par exemple celles des savants ou des artistes, proies faciles parce qu’exposés et souvent transgressifs, qui, en régime d’opinion, et pour des incultes, ont toujours quelque apparence élitiste qui insupporte. Nous vivons ce genre d’époque, en dernière analyse, peu reluisante.
Selon la ministre de la Culture, l’acteur fait honte à la France. Emmanuel Macron, qui ne l’entend pas de cette oreille, recadrera-t-il Rima Abdul-Malak ? Le regard libre d’Elisabeth Lévy.
La famille Depardieu fait bloc autour de Gérard, dans une tribune1 publiée par le Journal du Dimanche signée par sa fille Julie, son ex-femme Elisabeth et d’autres membres de la famille. Rappelons que sur France 2, Complément d’enquête a diffusé des extraits des rushs du film de Yann Moix (sans son accord). Sur ces chutes, le comédien profère des blagues graveleuses sur un ton rigolard. Il semble faire des commentaires sexuels sur une très jeune cavalière.
Je l’avoue, ça ne m’a pas choquée. Apparemment, notre pays est peuplé de gens intraitables sur la pudeur, la belle langue et l’humour convenable. La diffusion de ces images a déclenché un tel hallali qu’on avait l’impression qu’il avait agressé la fillette.
Tous les lyncheurs devraient lire le texte du Journal du Dimanche :
On y apprend apparemment que le montage de Complément d’enquête était manipulatoire – c’est ce que dit Yann Moix – et que Gérard Depardieu qui appelle tout le monde « fifille » ne parlait pas de la fillette. « S’agissait-il, se demande sa famille, de le faire passer pour pédophile ? » Quoi qu’il en soit, il s’agit une fois de plus d’une terrible faillite du tribunal médiatique.
« Il faut cesser l’amalgame entre les paroles et les actes. Grossier, grivois, gaulois, lourd parfois mais pas violent ! » peut-on aussi lire. Oui : blagues lourdes et propos salaces ne sont pas un crime. Et de plus, c’est pour ses excès qu’on aime Depardieu depuis les Valseuses. « Pour lui et pour toute la famille les dégâts sont indescriptibles ». Les inquisiteurs en chambre qui jugent et condamnent sans avoir la moindre idée des faits dont ils parlent doivent savoir qu’ils détruisent aussi des enfants, des épouses, des amis. Bref, des êtres humains qui ont droit à la vie privée.
Et la ministre de la Culture a donc condamné le comédien. C’est encore plus grave. Mais pas étonnant. Rima Abdul-Malak rate rarement l’occasion de proférer une énormité. Et elle a une conception baroque des institutions. Au mépris de la séparation des pouvoirs, elle avait menacé C8 et CNews de les priver de fréquence, ce qui n’est pas dans ses attributions. Certes, Gérard Depardieu est accusé de viol. En mère supérieure de l’ordre des sœurs de metoo, Rima Abdul-Malak pulvérise la présomption d’innocence : elle déclare que Depardieu fait honte à la France et annonce une procédure pour lui retirer la Légion d’honneur. Votre Légion d’honneur vous pouvez vous la garder, répond-il en substance via ses avocats.
La sortie de la ministre a fortement énervé Macron (info parue dans le JDD). En privé, le président soutient Gérard Depardieu. Mais en public, il n’ose pas s’opposer à la doxa néo-féministe. Il paraît qu’il va engueuler sa ministre. Il devrait plutôt la congédier ; elle est légèrement moins utile au rayonnement de la France que Gérard Depardieu et toutes ses outrances. ■
1. https://www.lejdd.fr/culture/la-famille-depardieu-soutient-gerard-140472↩︎
fondatrice, webmestre et directrice de la rédaction de Causeur.
Le graveleux ne choque pas les graveleux ; tout est dans l’ordre.
Pour ma part, j’abomine le graveleux, et je cultive scrupuleusement ce facteur d’abomination.
La doxa voudrait que Rabelais ceci et Rabelais cela, comme quoi, au fond, il y aurait de la depardieuserie chez Alcofibras Nasier et, par conséquent réciproquement…
Je pense qu’il y a plus infâme encore que le graveleux, c’est l’ignorance intellectuelle, dissimulée derrière les revendications connexes d’«agnosticisme»… De l’ignorance graisseuse à l’étique grossièreté, il y a la Lévy dans l’Praud d’chambre… Et v’là l’Maqueron qui bouderait sa tête de gondole uni-diversitaire… Cette affaire occupe bien trop de place partout ; je regrette qu’elle encombre tant les pages de JSF…
Et de plus en plus nous sommes en 1792, le 7 octobre dernier ne vous rappelle-t-il pas les infâmes colonnes infernales, l’infâme robespierre ? Tput ce qui se passe n’est-il point filiation directe des jacobins et des fous de 1789 ? Il est aisé de « démolir » un être humain puisque des millions de khons y croient ! Pardonnez-moi la lliberté de langage.
Gérard Depardieu s’installe en Belgique
15 décembre 2023
C’est dans un village de la Wallonie picarde nommé Mont-Saint-Aubert, que l’acteur a trouvé refuge, au nord de la ville de Tournai.
Gérard Depardieu y loue une maison située près d’un restaurant qu’il affectionne et s’y fait livrer des bouteilles de vin de son ami Pierre Richard
https://www.programme-television.org/news/people/vie-privee/apres-la-russie-gerard-depardieu-quitte-a-nouveau-la-france-pour-s-installer-en-4721442#xtor=AL-54