1782 : Mort d’Ange-Jacques Gabriel
Portrait, par Jean-Baptiste Greuze, musée du Louvre.
Premier architecte du roi, et jouissant de toute la confiance de Louis XV, on lui doit quelques unes des plus belles réussites architecturales de notre Patrimoine.
Véritables merveilles, expressions achevées d’un art et d’une civilisation raffinées parvenues à leur apogée, les constructions d’Ange-Jacques Gabriel symbolisent et résument parfaitement la société du XVIIIème siècle français, arrivée au plus haut degré de perfectionnement.
Structurae.Ange-Jacques Gabriel
A Versailles, il réalisa le Petit Trianon …et l’Opéra.
Salle transformable, l’Opéra fut inauguré en grande pompe le 16 mai 1770, pour le mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette, qui scellait le renversement des alliances et mettait fin à la guerre multiséculaire entre la France et la Maison d’Autriche : pour l’occasion, l’Opéra fut successivement salle de banquet (incessamment renouvelée, la foule des spectateurs est évaluée à 200.000 personnes), théâtre, salle de bal, salle de spectacle (huit cents personnes se retrouvèrent sur la scène, avec des chars et des chevaux).
• À Paris, Gabriel réalisa la Place Louis XV (aujourd’hui de la Concorde) et l’Ecole Militaire ;
• à Compiègne, il reprit complètement l’ancien château, l’embellit et le transforma. Le 14 mai 1770, Louis XV, qui se plaisait beaucoup à Compiègne, y accueillera Marie Antoinette, qui avait quitté Vienne le 21 avril précédent pour venir épouser le futur Louis XVI (éphéméride du 21 avril) ;
• à Bordeaux, il réalisa la Place Royale (aujourd’hui de la Bourse, ci dessous).
« Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c’est que le plaisir de vivre » (Talleyrand)
1790 : Naissance de Berryer
Photographié par Nadar
Avocat d’un immense talent, Pierre Antoine Berryer fut un grand défenseur du peuple, grand perdant de la révolution de 1789. Il devint royaliste par empirisme en voyant la condition ouvrière et les désastres révolutionnaires. A la Chambre, il fut le porte-parole de l’opposition Légitimiste, et protesta fermement contre le Coup d’Etat du 2 décembre 1851 :
• Comme tout député, il a droit à sa biographie officielle :
assemblee-nationale/Antoine, Pierre Berryer
• Sa réputation est telle qu’elle a donné lieu à « La Berryer » :
Quelques jours avant sa mort, le 18 novembre, il envoya une lettre au comte de Chambord, dans laquelle il témoignait de son inaltérable fidélité à la cause légitimiste :
Ô Monseigneur, Ô mon Roi,
On me dit que je touche à ma dernière heure. Je meurs avec la douleur de n’avoir pas vu le triomphe de vos droits héréditaires, consacrant le développement des libertés dont la France a besoin. Je porte ce vœu au Ciel pour Votre Majesté, pour Sa Majesté la Reine, pour notre chère France. Pour qu’il soit moins indigne d’être exaucé par Dieu, je quitte la vie armé de tous les secours de notre Sainte Religion.
Adieu Sire, que Dieu vous protège et sauve la France.
Votre fidèle et dévoué sujet,
Berryer
Ancien député de Marseille, Il a sa statue sur le côté du vieux Palais de Justice, cours Pierre Puget. Ne pourrait-on pas y déposer quelques fleurs de fidélité, le 4 janvier ?
1794 : Marseille « Ville sans nom ».
Par un de ces innombrables et grandiloquents Décrets, dont on ne sait plus trop s’il faut en rire ou en pleurer, la Convention rebaptise Marseille Ville sans nom, pour la punir de son fédéralisme :
« Les représentants du peuple considérant que la commune de Marseille a la première sonné le tocsin de la rébellion dans le Midi… arrêtent : le nom de Marseille sera changé; la Convention nationale sera invitée de lui en donner un autre; provisoirement elle reste « sans nom » et portera cette dénomination.
Fait au Port-la-Montagne (Toulon), 15 Nivôse, an II (4 janvier 1794 ndlr) « .
• Proclamation de Barras et Fréron (12 décembre 1793) :
« On parle de république une et indivisible, et le fédéralisme est ancré dans les coeurs ! Il semble circuler avec le sang et la vie. On parle de soumission aux lois, et on se permet de discuter si on les exécutera. On parle d’obéissance à la Convention nationale, seul centre de l’unité républicaine, et on élève sans cesse une lutte criminelle de volontés particulières contre la volonté générale… conduite rebelle et fédéraliste… Voilà l’esprit de Marseille, un esprit d’égoïsme, d’intérêt, de cupidité, de fédéralisme, d’isolement, de domination. »
• Du représentant en mission Maignet au Comité de Salut Public :
« On veut que Marseille n’existe plus, mais je voudrais qu’elle existât, mais qu’elle existât purgé de tous les traîtres qui ont cherché à lui faire perdre l’estime et la considération qu’elle s’était acquise par les services qu’elle avait rendus à la patrie ».
Marseille retrouvera son nom nom un mois plus tard, le 12 février 1794.
Elle aura eu finalement plus de chance que Bourg-en-Bresse ou Saint Pierre des Corps, devenues pour un temps Bourg régénéré et La Clarté Républicaine !
Pourtant… : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Dans notre albumL’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « La France contre la Convention (I) » et « La France contre la Convention (II) ».
1809 : Naissance de Louis Braille
histoire/louis-braille
1941 : Mort d’Henri Bergson
Il reçut le Prix Nobel de Littérature 1927.
Bergson venait d’avoir quarante-deux ans quand il fut élu à l’Académie. Sa thèse principale, l‘Essai sur les données immédiates de la conscience, publiée en 1889, qui avait été suivie, en 1897, de Matière et Mémoire, Essai sur la relation du corps et de l’esprit, avait fondé sa réputation.
Pendant la Première Guerre mondiale, Bergson, déjà membre du Collège de France, élu à l’académie française en 1914, fit beaucoup pour la cause de la France aux Etats-Unis et il fut de ceux qui précipitèrent l’intervention américaine.
En 1928, le prix Nobel vint récompenser le philosophe.
Malade, remplacé depuis 1921 au Collège de France par son disciple et confrère Edouard Le Roy, Bergson avait rejeté dans L’évolution créatrice l’idée du néant.
A la fin de sa vie, sans renier ses origines juives – il ira, en 1940, se faire inscrire sur les listes des Juifs de zone occupée établies sur ordre allemand – Bergson avait donné au christianisme une adhésion « de volonté » qui incitera cet esprit supérieur à écrire : « Heureux le pauvre en esprit ! Ce qui est beau, ce n’est pas d’être privé, ni même de se priver, c’est de ne pas sentir la privation » , et aussi: « la morale de l’évangile est essentiellement celle de l’âme ouverte« .
L’on sait par Jean Guitton – qui fut l’un de ses légataires universels – qu’il avait souhaité en termes précis que ses obsèques soient célébrées par un prêtre catholique. L’occupation allemande ne permit pas que ce désir se réalise.
1960 : Mort d’Albert Camus
A 13h55, la voiture du directeur des éditions de La Pléiade, Michel Gallimard, s’écrase contre un arbre à Villeblevin, dans l’Yonne. Assis à droite du conducteur, Albert Camus est tué sur le coup.
Il avait reçu la Prix Nobel de littérature en 1957, « pour l’ensemble d’une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes« , alors qu’il poursuivait – on était, sans le savoir, à cinq ans de la fin de l’Algérie française… – une évolution personnelle et politique impressionnante (éphéméride du 10 décembre).
A l’intérieur de l’automobile accidentée on retrouvera le manuscrit inachevé du récit autobiographique de Camus, Le Premier homme.
webcamus
Sur Albert Camus, voir aussi l’éphéméride du 23 octobre (Lettre ouverte sur Le sang des Hongrois, et l’éphéméride du 10 décembre (ses propos décisifs sur le Terrorisme, tenus à Stockholm, lors de la réception de son prix Nobel).
Albert Camus est inhumé à Lourmarin, à proximité du château du village, ancien fief de l’ancienne famille provençale d’Agoult .
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Merci d’avoir rendu hommage à l’admirable Berryer. Ancien député de Marseille, Il a sa statue sur le côté du vieux Palais deJustice, coursPierre Puget. Ne pourrait-on pas y déposer quelques fleurs de fidélité, le 4 janvier 2021 ?
Mais oui, vous avez raison. Nous suivrons votre suggestion le 4 janvier prochain. Riche idée que nous n’avons pas eue !
Albert Camus, inhumé à Lourmarin ,a proximité du château du village,ancien fief de l’ancienne famille provençale d’Agoult .