1465 : Mort de Charles d’Orléans
Petit-fils de roi (Charles V), neveu de roi (Charles VI) et père de roi (Louis XII), Charles d’Orléans ne fut jamais roi lui-même; du moins dans l’ordre politique des choses, car c’est dans la littérature qu’il devint vraiment roi : c’est surtout par ses poésies qu’il est resté célèbre (Je meurs de soif au bord de la fontaine, Hiver vous n’êtes qu’un vilain, Les fourriers d’Eté sont venus, En regardant vers le païs de France… (on a tous ses poèmes sur le lien ci-dessous)
Mais aussi par son exceptionnelle force de caractère et sa joie intérieure que rien ne pouvait atteindre : pas même une captivité de 25 ans en Angleterre !
Enfin libéré, il écrivit le rondeau fameux « Encore est vive la souris ».
…Jeunesse sur moi a puissance;
Mais Vieillesse fait son esfort
De m’avoir en sa gouvernance,
A présent faillira son sort :
Je suis assez loin de son port…
…Loué soit Dieu de paradis
Qui m’a donné force et pouvoir
Qu’encore est vive la souris.
poesie-francaise/poemes-charles-d-orleans
1477 : La fin du Téméraire.
Le corps sans vie de Charles le Téméraire, qui se faisait orgueilleusement appeler Grand Duc d’Occident, est retrouvé dans la neige, en partie dévoré par les loups, dans les environs de Nancy. (Illustration : Tombeau du Téméraire, église Notre-Dame de Bourges).
Dans notre albumL’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La France face à la Maison de Bourgogne ».
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VII, Louis XI : l’unité sauvée, l’ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :
« …Charles le Téméraire, qui venait de succéder à son père, nourrissait de vastes et dangereux desseins. Il voulait fondre en un bloc ses domaines faits de pièces et de morceaux, relier la Bourgogne aux Pays-Bas, soit par la Champagne, soit par la Lorraine (carte ci dessous), gouverner sans avoir à rendre hommage au roi de France ni à respecter les coutumes flamandes… Malgré des trêves, l’état de guerre avec le duc de Bourgogne était permanent.
Vis-à-vis de son grand adversaire, le roi avait adopté pour tactique la prudence. Il le voyait s’engager dans des entreprises de plus en plus hasardeuses, affronter la Lorraine, l’Alsace, l’Allemagne, la Suisse.
Louis XI le sentit perdu. Désormais il se garda d’intervenir autrement qu’en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure. Il donna même Saint-Quentin pour que le duc de Bourgogne se tournât d’un autre côté. Ce côté, c’était celui de Granson et de Morat où les cantons suisses infligèrent deux graves défaites au puissant duc. Il ne s’en remit pas. Rien ne lui réussit plus. Devant Nancy, dont il voulait faire la capitale de son État, la tête d’une Lotharingie nouvelle, il trouva une mort misérable (1477). (Ci-contre, peint par Rubens)
Plus grand bonheur ne pouvait arriver à la France. Sans effort de notre part, un ennemi dangereux était abattu… »
La « tenaille mortelle » dans laquelle la Maison de Bourgogne enserrait le Royaume de France.
Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, qui s’achève par le triomphe du roi sur le duc, alors que l’issue en était très incertaine pour nous, voir les éphémérides du 24 juin et du 3 octobre.
Un point d’histoire : aux origines de la Croix de Lorraine.
C’est le duc René 1er d’Anjou, devenu duc de Bar puis de Lorraine en 1431, qui consacra définitivement en Lorraine l’emblème de la Croix « à double traverse », appelée justement « Croix de Lorraine » à partir de la guerre contre les Bourguignons, et, plus précisément encore, à partir de cette fameuse bataille de Nancy du 5 janvier 1477. (Illustration : Porte de la Craffe à Nancy).
Alors que les Bourguignons avaient la Croix de Saint-André comme signe de ralliement, les Lorrains arboraient sur leurs bannières, et portaient cousue sur leurs vêtement, la croix à double traverse.
La traverse supérieure de la croix est, en fait, le « titulus » sur lequel était inscrit la condamnation du supplicié : en l’occurrence, « INRI », pour « Iesus Nazarenus Rex Iudeorum ».
L’Empereur Constantin fut le premier, dans l’Histoire, à arborer cette croix avec son « titulus » comme emblème, lors de la bataille du Pont Milvius.
Les Croisés ramenèrent en Occident plusieurs morceaux de la vraie croix, qui donnèrent lieu à autant de reliquaires cherchant à évoquer de la façon la plus fidèle possible cette vraie croix primitive, donc en lui adjoignant son « titulus ».
Dès le XIe siècle, la présence de plusieurs de ces reliquaires est attestée en Lorraine : le duc René ne faisait donc que reprendre, mais cette fois pour l’imposer définitivement, un emblème déjà ancien et traditionnel.
Lors du rattachement de la Provence à la France, le petit fils du Roi RENÉ ,duc de Lorraine, tenta de s’y opposer : il était soutenu par l’ancien conseiller et chambellan du roi René, Fouquet d’Agoult, grand seigneur provençal (+1491), baron de la Tour d’Aigues et de Sault .Le rattachement fut irréversible en respectant les coutumes de la Provence.
1665 : Denis de Sallo fait paraître le premier numéro du Journal des Sçavans
Il s’agit bien du premier journal scientifique du monde, qui précède de près d’un an la parution de The Philosophical Transactions of the Royal Society, revue scientifique publiée par la Royal Society de Londres.
De l’Encyclopedia universalis (extrait) :
JOURNAL DES SAVANTS
Le Journal des savants peut être considéré comme une des premières formes de presse littéraire, à une époque où la différenciation journal-revue n’était encore ni réalisée ni pertinente. Loin d’être uniquement scientifique comme son titre pouvait sembler l’indiquer, le Journal des savants, dès son premier numéro du 5 janvier 1665, affirma son dessein : « faire savoir ce qui se passe de nouveau dans la république des lettres » à travers des comptes rendus de livres, des nécrologies détaillées, des présentations des dernières découvertes et expériences scientifiques. Il s’agissait donc « de faire en sorte qu’il ne se passe rien dans l’Europe, digne de la curiosité des gens de lettres, qu’on ne puisse apprendre dans ce journal », précisait un Avertissement au lecteur.
Pour la première fois, les livres parus n’étaient donc pas seulement signalés, mais également soumis à la critique. De ce fait, les autorités ecclésiastiques n’apprécièrent guère cette nouvelle liberté, et au bout de quelques mois, le fondateur du Journal des savants, Denis de Sallo, dut suspendre sa publication sous la pression des Jésuites. Mais les autorités civiles souhaitaient que la publication puisse continuer. Grâce à Colbert, l’abbé Gallois fit reparaître la revue en janvier 1666, avec toutefois un contenu plus scientifique et un ton plus modéré. Au cours des années suivantes, la périodicité et la forme du Journal des savants furent irrégulières et variables, jusqu’à ce que l’abbé de La Roque prenne sa direction et en fasse une publication régulière. En 1701 commença une nouvelle série et la publication, d’hebdomadaire devient mensuelle à partir de 1724. Jusqu’à la Révolution, le Journal des savants bénéficia d’une sorte de monopole défendu par son propriétaire, l’État. À partir de 1723, le Journal des savants est ainsi publié sous le patronage de l’Académie des sciences et de celle des inscriptions et belles-lettres. Ce véritable privilège royal devait en principe le protéger de la concurrence.
1757 : Damiens tente de poignarder Louis XV
Comme tout évènement historique, l’attentat de Damiens doit être replacé dans le contexte de l’époque. Ce qui pousse a poser cette question : attentat de Damiens, ou bien attentat des parlementaires – et plus particulièrement du Parlement de Paris – contre le Roi ? Le doute est plus que permis.
« Toujours portés à défendre leurs propres privilèges en prétendant défendre ceux du peuple, les magistrats bloquaient par système tout projet de réforme et poursuivaient, de génération en génération, leur bras de fer avec la monarchie » écrit Anne Bernet, qui n’hésite pas à parler de « haine » des parlementaires envers Louis XV. Lequel finira d’ailleurs par renvoyer les Parlements (voir l’éphéméride du 19 janvier), mesure qui, si elle n’avait été malencontreusement rapportée par Louis XVI dès son accession au trône, aurait très probablement évité la Révolution.
Or, Damiens, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait comme coursier au Parlement de Paris, et ne pouvait donc ignorer les propos qui s’y exprimaient; et il fut jugé, condamné et mis à mort avec une célérité extrême par… les membres du Parlement de Paris.
Louis XV souhaitait pardonner à Damiens, et même le gracier. Mais, curieusement, le Parlement mit une très grande hâte à juger, condamner et mettre à mort d’une façon atroce le malheureux : hâte et zèle suspects, aujourd’hui encore, pour les observateurs. Il ne manque pas d’historiens sérieux pour penser qu’il n’était pas dans l’intérêt des parlementaires de mettre à jour une conspiration dont ils auraient été les instigateurs… car c’est bien de leurs rangs que partaient les critiques les plus virulentes et les pamphlets les plus féroces contre la personne du monarque.
1759 : Naissance de Jacques Cathelineau
Surnommé « le saint de l’Anjou« , il fut premier généralissime de l’Armée catholique et royale :
Dans notre album :Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants », voir les trois photos qui lui sont consacrées : « Cathelineau (I) » et les deuxntes.
« Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale…, c’en était fait de la République, rien n’eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame… »
(Napoléon, Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)
C’est le 12 juin 1793 que Cathelineau fut élu Général en chef de la Grande armée Catholique et Royale : voir l’éphéméride du 12 juin, qui donne son Brevet de nomination, rédigé à Saumur, « l’an premier du règne de Louis XVII ».
1767 : Naissance de Jean-Baptiste Say
Économiste, c’est lui qui créa, sous la Restauration, en 1816, le premier cours d’économie politique qu’on ait connu en France, à l’Athénée.
En 1819, on créa pour lui au Conservatoire des Arts et Métiers un cours d’économie industrielle. Il fut nommé professeur d’économie politique au Collège de France en 1830.
herodote.net/Jean Baptiste Say 1767-1832
1875 : Inauguration de l’Opéra Garnier
C’est Napoléon III qui avait souhaité sa construction. Après concours, Charles Garnier se vit confier le projet. Avec 172 mètres de long et 101 de large, il réalisa le plus grand opéra de son temps (bien que la capacité intérieure ne soit que de 2156 places).
Mis en chantier le 1er août 1862, il ne fut achevé qu’en 1875. Ce fut donc Mac Mahon, président du moment, qui l’inaugura.
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Croix de Lorraine :
Lors du rattachement de la Provence à la
France ,le petit fils du Roi RENÉ ,duc de Lorraine,tenta de s’y opposer :il était soutenu par l’ancien conseiller et chambellan
du roi René, Fouquet d’Agoult, grand seigneur provençal (+1491),baron de la Tour d’Aigues et de Sault .Le rattachement fut irréversible d’un particulier à un principal,
en respectant les coutumes de la Provence.