6 janvier : Date traditionnelle de la célébration de l’Épiphanie
La Marche des Rois, composée – et toujours jouée – à cette occasion fait incontestablement partie de ce très important fond de traditions populaires qui, par leur richesse et leur variété, sont l’une des sources de la culture et de la civilisation française.
On l’écoute ici dans la version élégante et raffinée qu’en propose Lully (et qui servit également de marche au Régiment de Turenne) :
C’est en Provence que furent composées les paroles de la Marche des rois, reprise par Georges Bizet pour son Arlésienne : la tradition les attribue à Joseph-François Domergue, curé-doyen d’Aramon, dans le Gard, entre 1724 et 1728 ; le texte en fut publié pour la première fois dans un Recueil de cantiques spirituels provençaux et françois, publié en 1749.
1286 : Sacre de Philippe le Bel
De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre cinq, Pendant 340 ans, l’honorable maison Capétienne règne de père en fils) :
« Philippe le Hardi mourut en 1285 au retour d’une deuxième expédition, cette fois en Catalogne. Son fils, Philippe le Bel, n’avait que dix-sept ans, mais il était singulièrement précoce. Il jugea bientôt que cette affaire de Sicile était épuisante et sans issue et il s’efforça de la liquider avec avantage et avec honneur. Il appliquait déjà sa maxime : « Nous qui voulons toujours raison garder… »
« …Il n’était pas raisonnable de courir des aventures lointaines lorsque la France n’était pas achevée. Et puis, les dernières croisades, suivies de ces affaires italiennes et espagnoles, avaient été dispendieuses. Il fallait créer des impôts qui mécontenteraient le contribuable et demander de l’argent à tout le monde, même au clergé, ce qui fut l’origine des démêlés du nouveau roi avec le pape. C’est la première fois que nous avons à parler d’une crise financière. Mais la monarchie avait créé des finances, organisé l’administration. Ce qui se faisait autrefois au hasard, les dépenses qu’on couvrait par des moyens de fortune, par des dons plus ou moins volontaires, tout cela devenait régulier. La machine de l’État commençait à marcher, à distribuer de la sécurité, de l’ordre, mais elle coûtait cher. Faire la France coûtait cher aussi. Ces difficultés, que nous connaissons de nouveau aujourd’hui, dureront des siècles.
À beaucoup d’égards, il y a une curieuse ressemblance entre le règne de Philippe le Bel et celui de Louis XIV. Tous deux ont été en conflit avec Rome. Philippe IV a détruit les puissances d’argent, celle des Templiers surtout, comme Louis XIV abattra Fouquet. Philippe le Bel, enfin, a été attiré par la Flandre comme le sera Louis XIV, et cette province, d’une acquisition si difficile, l’engagera aussi dans de grandes complications. Il y a comme un rythme régulier dans l’histoire de notre pays où les mêmes situations se reproduisent à plusieurs centaines d’années de distance… »
5 juin 1286 : Édouard 1er, roi d’Angleterre rend hommage Philippe le Bel. La scène a lieu dans une salle du palais royal en présence de la cour. Tiré des Grandes Chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet.
Roi puissant, régnant sur un royaume puissant – le plus puissant de l’Europe d’alors… – le grand roi Philippe le Bel, le « roi de fer », ignore pourtant, et tout le monde avec lui, que « l’honorable famille capétienne » vit ses dernières décennies, et la fin de cette longue période de 340 ans où elle « règne de père en fils » : père de quatre enfants, dont trois garçons, l’avenir de la dynastie paraissait bien assuré.
Pourtant, sa fille Isabelle épousera le roi d’Angleterre, et donc le fils de celui-ci aura pour grand-père le roi de France : il revendiquera ce droit – même infondé – lorsque la dynastie s’éteindra; et les trois garçons règneront l’un après l’autre, aucun d’entre eux n’ayant de postérité mâle : avec le dernier des trois, Charles IV, ce sera le fin des Capétiens directs (voir l’éphéméride du 1er février).
De plus, ce long règne, dont la France sortira considérablement renforcée, sera marqué par deux épisodes pénibles : l’affaire des Templiers (éphéméride du 13 octobre), et celle dite « de la Tour de Nesles » (éphéméride du 19 avril).
1558 : François de Guise reprend Calais aux anglais
C’est François de Guise qui reprend la ville aux anglais, qui l’occupaient depuis 211 ans.
Avant de mourir, Marie Tudor, reine d’Angleterre, déclara : « Si on ouvrait mon cœur, on y trouverait gravé le nom de Calais ».
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « …et de son fils Henri II ».
1585 : Naissance de Claude Favre de Vaugelas
L’illustre grammairien s’inscrit dans la lignée de Ronsard et de la Pléiade, qui voulaient défendre et illustrer la langue française.
« Le grand dessein de Vaugelas était de doter la langue française de l’instrument qui lui manquait encore et qui devait être utilisé par tous les grands classiques. Plusieurs, avant lui, avaient compris cette nécessité : parmi eux les écrivains de la Pléiade, et en particulier du Bellay dans sa « Défense et Illustration de la Langue Française ». Pour ceux-là, il s’agissait surtout de trouver un langage suffisamment riche et expressif, capable de rivaliser avec les illustres modèles de la Grèce et de Rome. Puis Malherbe vint, qui souhaita corriger les excès et les désordres, mais avec un souci d’épuration sans doute excessif.
Le but de Vaugelas fut de créer un mode d’expression à la fois claire et noble… Ses moyens : ne rien imposer de façon doctrinale, mais énoncer de simples remarques dictées par l’observation. Et cette observation concerne l’usage, c’est-à-dire « la façon de parler de la plus saine partie de la cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps ».
Ce sera en humaniste qu’il considérera la grammaire, avec pour premier souci que la langue devienne un élément de la vie sociale : parler pour se faire comprendre d’autrui. D’où ses efforts contre le laisser-aller et l’anarchie de la prononciation, contre le flottement dans l’orthographe et la conjugaison, contre les incertitudes de la syntaxe et en particulier des accords. (Paul Guichard : Histoire littéraire des Pays de l’Ain)
1649 : Louis XIV, enfant, quitte Paris afin d’échapper à la Fronde
Le futur Louis XIV, enfant (il a à peine plus de onze ans, et ne sera sacré roi que le 7 juin 1654…), quitte Paris précipitamment, de nuit, pour Saint Germain en Laye, où il est d’ailleurs né 5 septembre 1638, afin d’échapper aux troubles de la Fronde.
Il n’oubliera jamais ce souvenir.
Louis XIV est le quatrième roi à avoir dû quitter Paris menaçant, afin d’y rentrer plus tard en maître : avant lui, Charles V et Charles VII, puis Henri III et le futur Henri IV avaient choisi la même tactique, même si Henri III, de fait, fut assassiné avant d’avoir pu pénétrer dans la ville, laissant son héritier, Henri IV, accomplir ce dessein.
C’est pour ne pas avoir eu – ou voulu avoir… – la même attitude que Louis XVI, qui s’était laissé enfermer dans Paris, perdit son trône, sa vie et celle des siens, et la monarchie.
On peut en dire autant de Charles X et de Louis-Philippe qui – même si l’on ne refait pas l’histoire – auraient très bien pu abandonner temporairement la capitale, puis y revenir ensuite avec leurs partisans, Paris seule n’étant absolument pas représentative de l’immense majorité de l’ensemble de l’opinion publique d’alors, très largement royaliste.
Thiers aura bien tout cela en tête lorsqu’il n’hésitera pas – devant l’ennemi prussien médusé et ironique – à encercler puis envahir la capitale, rue par rue et maison par maison, afin d’y asseoir le nouveau pouvoir : on était bien loin de la pusillanimité de Louis XVI, refusant de faire tirer sur une populace qui ne représentait absolument pas le peuple français.
Et l’on se rappelle que, le 20 juin 1792, témoin de l’invasion des Tuileries par la populace – qu’il appelle « canaille » !… – Bonaparte confia à ses amis :
« …Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ? Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore ! Deux badauds se trouvent là, à deux pas ; Napoleone les aborde en s’écriant : – Si j’étais roi, cela ne se passerait pas de même !… » (Extrait de Bonaparte, André Castelot, Perrin, Paris, 1996, pages 103/104.).
Sur les sentiments de Napoléon à propos de cette funeste journée, voir l’éphéméride du 20 juin
Morts à l’étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d’y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos éphémérides :
• pour les rois morts à l’étranger, voir l’éphéméride du 8 avril;
• pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille, voir l’éphéméride du 11 février;
• pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté afin d’y revenir après avoir dompté les rebelles, voir l’éphéméride du 21 mars;
• pour les rois assassinés, voir l’éphéméride du 30 juillet.
1745 : Naissance de Jacques-Etienne de Montgolfier
Joseph-Michel (26 Août 1740 – 26 Juin 1810) et Jacques-Etienne Montgolfier (6 Janvier 1745 – 2 Août 1799)
Étienne Jacques de Montgolfier
(Vidalon-lès-Annonay (Ardèche), 6 janvier 1745 Serrières (Ardèche), 1er août 1799) excelle en mathématiques et étudie l’architecture avec Jacques Germain Soufflot.
Il prend en 1772 la direction de la papeterie familiale d’Annonay, où il s’attache à perfectionner les procédés de fabrication du papier. Homme d’affaires avisé, il en devient le propriétaire en 1787.
Avec son frère aîné Michel Joseph, il invente en novembre 1782 le ballon à air chaud. Le 5 juin 1783, ils lancent un aérostat d’une douzaine de mètres de diamètre, qui s’élève jusqu’à 2 000 mètres au-dessus d’Annonay. Étienne Jacques vient à Paris rendre compte de leurs expériences à l’Académie royale des sciences, qui les nomme correspondants le 20 août. Il fait construire par le fabricant parisien de papiers peints Réveillon un ballon qui est lancé le 19 septembre à Versailles, devant Louis XVI (voir l’éphéméride du 19 septembre) : le roi donne à Étienne Jacques le cordon de Saint-Michel ainsi que des lettres de noblesse pour son père.
Montgolfier sera membre de l’Académie des sciences en 1796.
1806 : Mort de Riesener
Né en Allemagne, le 4 juillet 1734, à Gladbeck, près de Münster, il se rendit rapidement en France, où il devint l’ébéniste favori de Marie-Antoinette et le maître incontesté du mobilier Louis XVI.
C’est lui qui acheva ce qui est probablement le meuble le plus fabuleux du monde, eu égard au nombre d’heures de travail et à l’ingéniosité qu’il a nécessité : le bureau à cylindres de Louis XV, celui de son Cabinet intérieur à Versailles (sur cette collaboration entre Riesener et Oëben, voir l’éphéméride du 9 octobre).
Bureau du roi à Versailles: histoire, entretien, réparation, restauration
Riesener a également créé le bureau de Marie-Antoinette : vendu – comme tout le reste – durant la Révolution, ce splendide meuble a heureusement réintégré le château… 217 ans plus tard !
figaro/culture/le-bureau-de-marie-antoinette-revient-a-versailles
1831 : Mort de Kreutzer
Violoniste, professeur, compositeur et chef-d’orchestre, Rodolphe Kreutzer était né le 15 novembre 1766, à Versailles. C’est à Genève, où il mourut à 65 ans, qu’il fut inhumé. Il était le fils de Jean Jacob Kreutzer, musicien du roi dans le régiment des Gardes Suisses, et de Elisabeth Trabol; son parrain, Rodolfe Krettly, était également musicien du roi au régiment des Gardes Suisses.
Par son beau mariage avec Adélaïde-Charlotte Foucard, fille du valet de chambre du comte d’Artois, frère du roi et futur Charles X, Kreutzer put tenir une place importante dans la société : dans sa maison, « les célébrités les plus diverses tinrent à honneur d’être admises ».
Il s’était fit remarquer dès l’âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu’il avait composé lui-même. Il voyagea ensuite en Italie, en Allemagne et se fixa en France. À 16 ans, il fut nommé premier violon de l’orchestre royal à la suite de son père par faveur spéciale de la reine Marie-Antoinette.
Par la suite, il écrivit une quarantaine d’opéras, devint chef de l’Opéra Parisien et membre de l’Académie de musique. Il accompagna Bonaparte durant sa campagne d’Italie, puis Beethoven l’entendit jouer à Vienne en 1803 : subjugué par sa virtuosité, il lui dédia sa neuvième et avant-dernière sonate pour violon et piano, la célébrissime Sonate à Kreutzer.
1852 : Mort de Louis Braille
1923 : Maurice Vinot présente le premier journal parlé, diffusé par Radiola
Fondée par Emile Girardeau, Radiola est la première radio privée : elle deviendra Radio Paris, puis sera radio d’Etat en 1933.
100ansderadio/HistoiredelaRadio/Pionniers_de_la_TSF
1975 : L’I.N.A. reçoit son statut définitif.
Né de l’éclatement de l’ancienne ORTF, l’INA reçoit sa mission de l’article 3 de la loi du 7 août 1974 :
l’Institut national de l’audiovisuel est chargé « de la conservation des archives, des recherches de création audiovisuelle et de la formation professionnelle ».
institut.ina/statut-missions/cadre-legal
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Merci beaucoup pour 2 minutes et quelques secondes de cette belle musique de Lully !
https://www.bvoltaire.fr/vive-la-france-bientot-un-roi-de-souche-francaise-sur-le-trone-de-danemark/
✓ Voir cette très belle information Royalisme sur: B Voltaire ;
§ Message d’un: » Royaliste – Lozérien « .