Philippe Conrad met régulièrement en ligne, sur les réseaux sociaux, de brèves notes toujours particulièrement intéressantes, en matière d’Histoire et d’édition. Il s’agit ici (9.1.2022) d’un ouvrage d’hommage à Pierre Fresnay, « le gentilhomme du cinéma ».
Nous n’oublions pas que ce grand acteur fut un ami de notre courant de pensée auquel, d’ailleurs, il a apporté son concours, en particulier lors du centenaire de Charles Maurras, en 1968. Il prêta son théâtre, de la Michodière, pour la première projection du spectacle « Maurras vivant » réalisé sous la direction de Nicole Maurras, et il participa à cette soirée accompagné d’Yvonne Printemps. Michel Bouquet avait prêté sa voix pour dire les textes de Maurras. Pierre Fresnay a aussi superbement enregistré plusieurs poèmes et textes de Maurras. Ces enregistrements sont conservés.
Nous ne voulons pas manquer de signaler aux lecteurs de JSF l’ouvrage que Philippe Conrad présente ci-dessous. .
9 janvier 1975, mort de Pierre Fresnay (Pierre Laudenbach), acteur français (Né le 4 avril 1897).
Pierre Laudenbach, connu sous le pseudonyme de Pierre Fresnay, fait ses débuts au théâtre, en 1911, avec Réjane.
Admis au Conservatoire, il est l’élève de Paul Mounet et de Georges Berr.
Il entre à la Comédie-Française en 1915 où il joue Molière, Marivaux et Musset, devient un jeune premier romantique, acquiert le fameux phrasé ponctué de pauses entre les mots, la diction nasale qui le rendront célèbre.
Nommé sociétaire en 1923, il démissionne avec fracas en 1927, lorsqu’un décret modifie le recrutement du Théâtre Français.
Après son départ de la Comédie-Française, il oriente sa carrière vers le Boulevard, où il est l’interprète de Sacha Guitry, puis de Marcel Pagnol avec Marius, pièce pour laquelle il a adopté, avec bonheur, l’accent marseillais. Marius et Fanny (la suite) sont portés à l’écran en 1931-1932 et Pierre Fresnay s’affirme alors comme vedette de cinéma. Avec un succès qui ne se démentira pas, il joue désormais pour le théâtre des pièces de Sacha Guitry, de Jean Anouilh, d’Édouard Bourdet, puis, plus tard, de Marcel Achard et d’André Roussin ; pour le cinéma, trois ou quatre films par an, où son métier de comédien sert les sujets commerciaux comme les œuvres plus ambitieuses.
À partir de 1947, son interprétation de Vincent de Paul, dans le film de Maurice Cloche Monsieur Vincent, fait de Pierre Fresnay le spécialiste — cinématographique — des « grandes figures » : Offenbach, le docteur Schweitzer, l’entomologiste Fabre. C’est le triomphe d’un art de la composition théâtrale auquel il restera fidèle jusque dans sa vieillesse et, spécialement dans des films de Léo Joannon, de Gilles Grangier, de Denys de La Patellière.
Au cours des années soixante, Pierre Fresnay monte, à la Michodière, des œuvres de Diderot, de Montherlant et de Valéry, et fait encore de brillantes apparitions à la télévision, qui témoignent de ses qualités artistiques et humaines… J. Siclier ■
Aph Aph Philippe Conrad
Publié le 15 janvier 2022 – Actualisé le 9 janvier 2024.
On doit aussi à Pierre Fresnay une talentueuse et émouvante lecture des Poèmes de Fresnes de Robert Brasillach, que la Serp a éditée dans les années soixante.
On m’a rapporté que, submergé par l’émotion, Fresnay avait dû s’interrompre, en larmes, au milieu de l’enregistrement.
Le 33 tours n’est plus de saison mais son contenu est probablement accessible sur Internet.