367 ou 368 : Mort d’Hilaire de Poitiers
Né dans une famille gallo-romaine païenne d’Aquitaine, noble et riche, Hilaire demande le baptême à 30 ans, puis est élu évêque de Poitiers.
Il rencontre saint Athanase d’Alexandrie, alors en exil en Gaule à cause de l’hérésie arienne.
Combattant à son tour cette hérésie, il est exilé en Phrygie sur ordre de l’empereur Constance pour avoir défendu la foi trinitaire dans une Gaule acquise à l’arianisme. Il revient d’Orient après la mort de Constance pour finir ses jours à Poitiers en 367 ou 368.
En accueillant saint Martin, pour fonder le monastère de Ligugé, il favorisa l’instauration du monachisme.
Saint Hilaire et Saint Athanase, champions de l’orthodoxie chrétienne face à l’arianisme.
saint hilaire-culture hilaire de poitiers
1129 : Hugues de Payns fonde l’Ordre du Temple
Le nouvel ordre – religieux et militaire – suit la règle de Saint Benoît, et ses membres deviennent vite célèbres sous le nom de Templiers.
Il fut créé par Hugues de Payns (prononcer « pin ») au Concile de Troyes, sous forme de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il reçut sa reconnaissance canonique dix ans plus tard, le 29 mars 1139.
Il ne dura pas tout à fait deux siècles, puisqu’il fut dissous le 22 mars 1312, par le Concile de Vienne.
En France, tous ses membres furent arrêtés d’un coup, le même jour, le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel (éphéméride du 13 octobre) et le Grand maître de l’Ordre, Jacques de Molay, fut brûlé vif à Paris en 1314 (éphéméride du 18 mars).
1151 : Mort de Suger
On a presque tout dit de Suger et sur Suger – en tout cas on a cerné l’essentiel de son être profond… – lorsqu’on a rappelé sa célèbre et magnifique devise :
De materialibus ad immaterialia
Une règle de vie qu’il a tirée de l’inépuisable trésor constitué par la sagesse et la philosophie antique; qu’il a reçue et apprise de ces grecs et de ces romains dont nous sommes issus et à qui nous devons tout…
Toute la vie, toute l’oeuvre de Suger tient en cela en effet : amener les hommes, par des choses matérielles et sensibles, vers les choses supérieures et immatérielles.
On sait que Suger peut être légitimement regardé comme celui qui a, sinon inventé, du moins donné ses lettres de noblesse à ce que l’on appelle fort improprement l’Art gothique, et dont le nom véritable est Art ogival ou Art français. C’est précisément à travers cet Art, dont Saint Denis (qu’il a reconstruit, ci dessous) est le premier exemple que Suger a mis en application sa doctrine.
Ce n’est pas tant la croisée d’ogives (connue par les architectes romans) qui caractérise le nouveau style que va imposer Suger. C’est bien plutôt le passage du mur porteur au pilier porteur, comme le montrent les 2 croquis suivants.
Les parties hautes (charpente, toiture…) sont désormais supportées par des ogives, qui retombent non sur les murs mais sur des piliers.
Pour faire court, donc, le bâtiment roman « fonctionnait » par muralité, c’est-à-dire que le poids des parties supérieures (charpentes et toitures, sommet des murs et des tours etc…) reposait intégralement sur les murs extérieurs – alors que le nouveau style va « fonctionner » par piliers porteurs. Ceux-ci devaient donc être extrêmement épais et, par voie de conséquence, ne pouvaient ni monter très haut ni être percés de trop larges fenêtres, ce qui les aurait affaiblis et aurait entraîné l’écroulement de l’ensemble.
D’où, à l’intérieur, cette ambiance très intime de l’Art roman. Au demeurant fort belle et fort prenante, et tout à fait propre à élever l’âme.
Avec le nouveau style, et Suger, tout va changer, comme on le voit ci dessous avec ces deux vues intérieures de Saint-Denis :
La consécration du chevet de Saint Denis eut lieu le 11 juin 1144, six ans et demi avant la mort de Suger (éphéméride du 11 juin)
L’idée est, bien sûr, de faire se croiser les ogives, mais surtout et essentiellement de reporter au maximum la poussée des parties supérieures sur des piliers : énormes (voyez ceux de Notre-Dame de Paris) ces piliers vont soulager les murs; qui, du coup, pourront monter beaucoup plus haut mais, surtout, être percés de larges baies.
Voire même, comme à la Sainte Chapelle, disparaître presque complètement. D’où des édifices inondés de lumière à l’intérieur (voyez Amiens…) et une ambiance radicalement différente de celle de l’art roman.
Il s’agit bien là d’une conception théologique de la lumière, pourrait-on dire : cette lumière qui inonde tout, et qu’il faut laisser entrer à flots, pour Suger, c’est évidemment la seule et unique vraie lumière, celle du Christ, éclairant et illuminant les hommes.
Et voilà comment, « de materialibus », ceux-ci sont conduits « ad immaterialia ».
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes voir la photo « Expansion de l’art ogival (ou « art français) »
Voir aussi notre album : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.
ou ce même album en version « vidéo » : En vidéos : Lieux, Monuments, Personnages majeurs de nos racines, de notre Histoire, de notre Être profond… )
1654 : Mort de Jacques Lemercier
Jacques Lemercier, représenté devant une vue de la chapelle de la Sorbonne, construite entre 1635-1653, Philippe de Champaigne, 1644
Architecte et Ingénieur du Roi, il s’est largement illustré à Paris, où il a bâti L’oratoire du Louvre, la Chapelle de la Sorbonne, le Palais-Royal (appelé d’abord Palais Cardinal), l’église Saint-Joseph des Carmes, le Val de Grâce (commencé par François Mansart, qui n’y travailla qu’une année, remplacé ensuite par Lemercier : voir l’éphéméride du 10 février consacrée au Voeu de Louis XIII), le Pavillon de l’Horloge au Louvre, ainsi que le quart Nord-Ouest de la cour carrée : il double la façade de Pierre Lescot, élève le pavillon d’angle et commence l’aile septentrionale.
Il est aussi celui qu’a choisi Richelieu – à partir de 1631 – pour faire édifier la ville et le Palais de Richelieu : si le Palais a été, hélas, intégralement démoli à la Révolution, la ville, elle, reste un très intéressant exemple de modernité urbanistique à l’époque et de la cité idéale, telle qu’on la concevait alors..
A propos de Richelieu (ville et Château) les deux vidéos suivantes permettent de se faire une petite idée de la beauté et de la richesse de ce Patrimoine dont nous a privé la Révolution :
Ensemble, extérieur et intérieur
Extérieur et jardins seuls
Vue de la ville de Richelieu dans son état actuel
1790 : Mort de l’Amiral de Guichen
Luc Urbain de Bouexic, comte de Guichen, entra dans la Marine royale à l’âge de 18 ans.
Il se distingua surtout pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, apogée de sa carrière militaire, même s’il est moins connu que de Grasse ou le Bailli de Suffren.
Les 17 avril, 15 mai et 19 mai 1780, il affronta par trois fois la flotte anglaise de l’amiral Rodney, épisode qui reste connu dans l’histoire de la marine comme les trois combats de Monsieur Guichen.
2012 : Le Louvre acquiert « Le Christ de pitié soutenu par Saint Jean », de Jean Malouel
On n’avait jusqu’à présent que deux œuvres conservées, attribuées avec certitude à Jean Malouel, oncle des frères Limbourg (Ephéméride du 9 mars) et peintre du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, actif notamment à la Chartreuse de Champmol :
• la Grande Piétà ronde, du Louvre (ci contre),
• et, à Berlin, la Vierge entourée d’anges.
De l’Encyclopedia Universalis : MALOUEL JEAN (av. 1370-1415)
« Né à Nimègue dans une famille d’artistes, Malouel (ou Maelwael) vient travailler à Paris où le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, l’engage en 1397 pour en faire son peintre en titre et le charger, à Dijon, des grands travaux de peinture de la Chartreuse de Champmol, récemment fondée ; il introduira auprès du duc ses neveux, les frères de Limbourg, et sera aussi peintre en titre du duc Jean sans Peur. Rien ne subsiste, ni des décorations à la Chartreuse, ni de la polychromie du Puits de Moïse sculpté par Clauss Sluter ou de celle du tombeau de Philippe le Hardi, ni des retables commandés pour les autels de l’église de Champmol en 1398.
En l’absence de documents, aucune œuvre ne peut lui être attribuée avec certitude, cependant on lui accorde généralement la Grande Pietà ronde (Louvre) ornée au revers des armes de Philippe le Hardi, peinte vers 1400, et la Vierge entourée d’anges, manifestement plus tardive (musée de Berlin-Dahlem). Ces œuvres sont caractéristiques de l’art dit « franco-flamand » pratiqué en Bourgogne, art issu de la stylisation raffinée et poétique du gothique international parisien et influencé par la vigueur et l’ampleur de la sculpture de Sluter. »
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L’autre Ordre contemporain est celui de
St Jean de Jérusalem (qui deviendra l’Ordre
de Malte ) fondé par le provençal Gérard
Tenque ,natif de Martigues,et décédé en 1120 .Un homme dont Maurras était fier !