533 : Fête de Saint Remi
Mort le 13 janvier, il est fêté le 15, jour de sa mise au tombeau (et, à Reims, le 1er Octobre, conformément à une tradition locale remontant à la fin du IVème siècle).
Ci-après, son tombeau dans la très belle basilique de Saint Rémi, à Reims.
Né dans le diocèse de Laon en 437, évêque de Reims à 22 ans, il est considéré comme l’apôtre des Francs et comme étant aux origines de la France chrétienne. C’est lui en effet qui a baptisé Clovis, à Noël 496, mais aussi, s’il faut en croire Grégoire de Tours, 3.000 guerriers et nobles francs avec lui. Et qui a chargé Gaston (appelé aussi Vast, ou Vaast) de parfaire l’éducation chrétienne du nouveau baptisé.
Saint Remi est l’un des cinq patrons de la France, avec saint Martin, saint Denis, sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de Lisieux.
1200 : Création de l’Université de Paris
Il s’agit de la première Université de France, créée sur ordre royal de Philippe-Auguste.
Elle se divise en quatre domaines d’enseignements :
• la médecine,
• le droit,
• la théologie
• et les arts.
Ci dessous, le sceau de l’Université au XIIème siècle.
1208 : Début de la Croisade des Albigeois
Ce jour-là, le légat du Pape, Pierre de Castelnau, est assassiné par un écuyer du Comte de Toulouse, Raymond VI (à qui le légat venait de signifier son excommunication).
La question religieuse, bien réelle, se superposait alors – au point de les masquer parfois… – aux ambitions territoriales et politiques des puissants, du Nord et du Midi : la cour de Toulouse, riche, puissante et raffinée, aurait pu en effet ( comme plus tard la Maison de Bourgogne ) fédérer autour d’elle une entité politique.
Il lui a manqué essentiellement le poids démographique, Toulouse ne devenant jamais une métropole rassemblant, sinon autant d’habitants que Paris, du moins un nombre suffisant, qui aurait pu faire contrepoids à celui de la ville capitale.
La Croisade des Albigeois fit le reste, en ruinant définitivement sa puissance et ses prétentions.
Sceau de Raymond VI, comte de Toulouse
À écouter un extrait des Chansons de Thibaut IV, Comte de Champagne et Roi de Navarre
1482 : La Provence devient française
En 1234, alors qu’il n’avait que vingt ans, Louis IX (futur Saint Louis) épousa Marguerite de Provence, dont il eut onze enfants, parmi lesquels le dernier de ses garçons, fondateur de la dynastie des Bourbons. Ce mariage fut le premier acte, lointain, du processus de rapprochement entre les deux entités, France et Provence (éphéméride du 20 décembre)…
Deux siècles et demi après, à la mort de René d’Anjou, le Bon roi René (voir l’Ephéméride du 10 juillet), Charles du Maine règne sur la Provence mais meurt un an après, en 1481, cédant son territoire au roi de France Louis XI.
Le 15 janvier 1482, l’assemblée des Etats de Provence, qui siège à Aix (ci dessous), la capitale, reconnaît le roi de France comme comte de Provence et déclare s’unir librement à la France, « non comme un accessoire à un principal, mais comme un principal à un autre principal. »
1622 : Naissance de Molière
On célèbre en 2022 les 400 ans de la naissance de ce génie purement français du théâtre et des Lettres.
Sur sa vie, son œuvre, on pourra se reporter à l’éphéméride du 17 février encore en réfection).
Aujourd’hui, nous rendrons hommage à cet « ami qui nous veut du bien », en vous proposant d’écouter deux superbes extraits du Misanthrope, dits par Gérard Philipe, dans le rôle d’Alceste.
1742 : Naissance de Précy
De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, page 3665 :
*PRECY Louis François Perrin, comte de (château de Précy, près de Semur, Bourgogne, 15/1/1742, Marcigny sur Loire, 25/8/1820). Général français. Commandant de la Garde constitutionnelle de Louis XVI en 1791, il montra une fidélité héroïque au roi dans la journée du 10 Août, puis fut choisi comme commandant militaire par la ville de Lyon, insurgée contre la Convention. Après avoir soutenu deux mois de siège (août/octobre 1793), il réussit une sortie avant la chute de la ville et put se réfugier en Suisse. Louis XVIII le fit lieutenant général et lui donna le commandement de la garde nationale de Lyon.
C’est son héroïsme et ses capacités militaires qui sont célébrées dans La ligue noire, l’hymne des Lyonnais fédéralistes et royalistes révoltés contre la Convention.
Ecouter « La Ligue noire » ou « Les fantassins lyonnais »
Paroles (complètes) : la ligue noire.pdf
(Gauthier et Albitte sont les conventionnels représentants le Comité de Salut Public ; Montessuy est un fort situé au nord de Lyon.
Caron fait référence à Charon, le fils des Ténèbres et de la Nuit qui, dans la mythologie grecque assurait dans sa barque le transport des défunt vers le royaume des morts.
Précy est le chef royaliste de l’insurrection: il a héroïquement défendu Louis XVI lors de la journée du 10 Août, aux Tuileries).
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « La France contre la Convention (I) » et « La France contre la Convention (II) »
1790 : Création de 80 départements carrés
Un décret de l’Assemblée Constituante fixe à 83 le nombre de départements.
Cette nouvelle division du royaume vient remplacer les 34 généralités ou provinces en vigueur sous l’Ancien Régime. La taille des départements est définie de telle façon que chaque citoyen peut se rendre à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum.
Les députés projetaient en premier lieu d’établir des circonscriptions géométriques à l’image des Etats américains, mais cette idée abracadabrante sera vite abandonnée.
Comme avec le calendrier républicain (suppression du dimanche et des fêtes des saints), il s’agissait de créer un nouvel état de fait, en rupture avec tout ce qui était traditionnel et hérité de l’Histoire (en l’occurrence, les provinces et leurs particularismes).
C’est Jacques-Guillaume Thouret (1746-1794), plusieurs fois président de l’Assemblée avant de perdre sa tête pendant la Terreur, qui proposa, en 1790, une dissolution du vieux découpage des provinces (ce qui sera fait) par un système de grille (ce qui ne sera pas fait).
Il semble – pour avoir osé proposer une telle ânerie – qu’il avait déjà perdu la tête (au sens figuré) avant de la perdre, bien réellement, cette fois, dans « le panier à Sanson ».
1826 : Fondation du Figaro
Fondé sous le règne de Charles X, Le Figaro est le plus ancien quotidien français encore publié.
Il prend son nom du personnage de Beaumarchais, Figaro, dont il met en exergue la réplique : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »
Le numéro 18, du 2 février 1826
gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-le-figaro–le-plus-ancien-des-quotidiens-francais
1912 : La Revue de Paris achève la publication, en feuilleton, de « Les Dieux ont soif »
Prétendre « régénérer » les autres – par la force, évidemment, s’ils ne sont pas d’accord… – et prétendre faire leur bonheur éventuellement malgré eux, sans eux et contre eux, c’est, à coup sûr, dégénérer très vite soi-même, sombrer dans la paranoïa et la démence personnelle, et, collectivement, aboutir immanquablement au Totalitarisme et au Génocide.
« Régénérer », c’était le mot fétiche d’un Saint Just (« …une Nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres… »), d’un Barère (« le vaisseau de la révolution ne peut arriver au port que sur une mer rougie de flots de sang… ») d’un Carrier (« Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre façon… » ) ou de toute leur clique d’assassins… Leurs descendants – surtout en Asie… – emploieront volontiers le terme de ré-éduquer, dans des camps de ré-éducation dont on sait combien peu sortirent, et dans quel état : mais que l’on dise « régénérer » ou « ré-éduquer », l’idée centrale, et le crime, sont les mêmes…
C’est ce délire mortifère et ce naufrage mental et moral qu’Anatole France, à l’âge de soixante-sept ans, décide de comprendre, d’expliquer, de montrer : on pourrait dire, de disséquer : ce seraLes Dieux ont soif.
Les Dieux ont soif est un roman d’Anatole France, publié en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, puis en volume chez Calmann-Lévy à la mi juin 1912.
« La société devient enfer dès qu’on veut en faire un paradis. » Cette pensée si juste de Gustave Thibon accompagne le lecteur tout au long de cette impeccable dissection de la démence révolutionnaire, qui renvoie à cette autre phrase, monstrueuse celle-là, prononcée par Staline, et qui « légitime » (!) tous les Génocides : « Le problème, c’est les hommes; pas d’hommes, pas de problème ! »
De même que le personnage central du roman, le peintre raté Evariste Gamelin, fait irrésistiblement penser à la morale de la Fable d’Anouilh, « Le loup et la vipère » : « Petits garçons heureux, Hitler ou Robespierre, Combien de pauvres hères Qui seraient morts chez eux ? »…
Avec justesse, Balzac qualifia cette bien triste époque de « sanglante démence » (Rois de France, Editions Afrique Orient, 2017, page 71).
Le fait est surprenant, car, en 1911 – lorsque débute la publication en feuilleton de « Les Dieux ont soif » – Anatole France provoque la fureur de ses « amis » politiques – qui crient à la trahison (il a tout de même collaboré dès sa création à L’Humanité, en publiant Sur la pierre blanche dans les premiers numéros, et dans laquelle il écrivit un Salut aux Soviets, en novembre 1922 !…), et la profonde satisfaction des milieux réactionnaires (il faut se souvenir que, en 1911, la République est toute jeune encore, elle n’a été établie, par les multiples inconsciences et inconséquences des royalistes et du roi lui-même – Henri V – qu’en 1875, c’est-à-dire qu’elle a, à peine, 36 ans, qu’elle est encore mal assurée et qu’elle manque de légitimité, tout le monde sachant bien qu’elle a été voulue, pour les Français, par Bismarck…). Le sinistre Aragon – lui-même grand Epurateur devant l’Eternel, en 45… – alla jusqu’à écrire: « Il ne faut plus que, mort, cet homme fasse de la poussière ! »
Cela importe peu à Anatole France, qui, d’un point de vue littéraire n’a plus rien à prouver et peut, en quelque sorte, tout se permettre : lui, qui n’a plus que treize ans à vivre, connaît la gloire, et recevra d’ailleurs, en 1921, le Prix Nobel de littérature…
Il aggravera même, en quelque sorte, son cas, durant la Première Guerre mondiale, lui qui côtoyait tant de pacifistes – tous germanophiles « de fait » – lorsqu’il n’hésita pas à écrire des phrases terribles sur le peuple allemand à propos de la destruction volontaire et méthodique, par les troupes du Kaiser, de la cathédrale de Reims (dans La Guerre Sociale, du 22 septembre 1914) :
« Les barbares ont incendié, en invoquant le dieu des chrétiens, un des plus magnifiques monuments de la chrétienté.
Ils se sont ainsi couverts d’une infamie immortelle, et le nom allemand est devenu exécrable à tout l’univers pensant.
Qui donc, sous le ciel, peut douter maintenant qu’ils sont les barbares et que nous combattons pour l’humanité ?… »
Le 15 octobre 1911, La Revue de Paris entreprend donc la publication, en feuilleton, de « Les Dieux ont soif », publication qui s’achèvera le 15 janvier 1912, l’ouvrage entier paraissant, à la mi-juin de la même année, chez Calmann-Lévy.
• Le titre de l’ouvrage est emprunté à Camille Desmoulins, qui s’écria, la veille de son exécution – lui qui avait fait assassiner tant d’innocents – « Les Dieux ont soif de sang« .
• L’intrigue, en elle-même, n’a quasiment aucun intérêt, l’essentiel étant de montrer comment des êtres humains – humains au départ, et « normaux »… – deviennent cruels et féroces quand ils sont persuadés de détenir la Vérité, et de « voir Dieu », au risque d’être « dévorés par l’Histoire », comme l’est Evariste Gamelin, le triste héros de l’oeuvre, peintre raté, qui finira guillotiné comme son idole, Robespierre, après avoir envoyé lui aussi tant d’innocents à la mort, lui qui n’était qu’un être « ordinaire qui se croit extraordinaire ».
Les Dieux ont soif racontent des événements qui se passent de mai 1793 à la fin juillet 1794 (11 thermidor, an II), à travers l’histoire d’Evariste Gamelin, un peintre raté, qui devient juré au Tribunal révolutionnaire. Faisant « taire ses sentiments dans l’intérêt supérieur de l’humanité », persuadé d’être un pur, cet austère met en pratique jusqu’au fanatisme la devise des révolutionnaires inscrite au-dessus de la porte de l’église des Barnabites devenue siège de l’assemblée générale de la section : « Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort. » Et l’on pourrait dire de lui ce qui fut dit de Robespierre l’Incorruptible : « Il est vertueux : il sera terrible. »
En voici quelques morceaux choisis, quelques « bonnes feuilles », tirées de notre note Les Dieux ont soif : comme une analyse clinique de la démence révolutionnaire.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
Mille mercis ! A REIMS !
http://groups.google.fr/group/louisxviiinfo3-/web/ephmride
Pardon, mais je ne vois pas comment Clausewitz aurait pu commenter la victoire prussienne sur Napoléon III, car l’auteur de « vom krieg » est mort le 16 novembre 1831. Il doit y avoir une erreur quelque part.
Il ne s’agit en effet pas de « Carl Von » mais d’un autre Clausewitz, évidemment plus tardif, et d’une citation trouvée au hasard des recherches sur le sujet, dans un site qui ne donne pas d’autres renseignements sur lui, même pas son prénom; le passage nous ayant paru juste, quant au rôle joué par Bismarck, qu’il résume assez bien, nous indiquons cette citation et son auteur présumé (sans prénom) et nous continuons à chercher….
Cher administrateur,
Voici une idée que je propose à votre réflexion :
L’experience que nous pouvons avoir désormais d’Internet a fait apparaître l’efficacité dans la durée de sites qui sont dédies à un théme unique et très spécifique, mais ouvert à toutes les sensibilités interessées par l’objectif défini avec précision !
Ces 2 sites en prise directe avec l’actualité que sont par exemple http://www.travail-dimanche.com/ et
http://enmarchepourlavie.fr/ en sont une illustration réussie !
La qualité de votre éphéméride qui vient compléter fort heureusement un autre éphéméride actuellement suspendu
http://groups.google.fr/group/louisxviiinfo3-/web/ephmride
et bien moins performant me suggère l’idée suivante :
serait-il possible de créer un site internet SPECIFIQUE dédié exclusivement à faire l’inventaire de tout l’éphéméride royal depuis les origines jusqu’au 21 janvier 1793 par exemple ou éventuellement jusqu’à aujourd’hui – pourquoi pas ? – où nos experts DE TOUTES SENSIBILITES ROYALISTES pourraient nous faire part de leur science ?
La liberte offerte aujourd’hui sur un site internet est telle qu’il serait possible d’avoir une page principale par jour avec si nécessaire les options de discussion indispensables quand il y aurait discussion entre experts pour savoir si le panache d’Henri IV était vraimant blanc ou avait une autre couleur ( au hasard ) !
Si cette idée avait l’heur de vous plaire je me tiens à votre disposition pour vous apporter mon concours, le cas échéant.
Vous n’avez aucune obligation de réponse immédiate, mais le mois de janvier est habituellement un moment privilégié où les royalistes de sensibilités très différentes acceptent de se parler ! A vous de prolonger ou non ce moment de grâce …
Royalistement vôtre !
On dit à Maurice que cette ile francophone détient le plus vieux quotidien en français. J’ai oublié son nom.Mais ce n’est donc pas le Figaro.
3 remarques ou réflexions :
1/ « la destruction volontaire et méthodique, par les troupes du Kaiser, de la cathédrale de Reims »
Mon oncle qui fut le chef de la police du Bey et arrêta Bourguiba 2 fois ( à la demande du Bey et non pas comme on le prétend , de la France,) et qui avait fait toute la guerre de 14 , me disait que la destruction de la cathédrale de Reims était due au fait que nos guetteurs occupaient les clochers et que des batteries d’artillerie étaient contigues.
2/ le « sinistre » Aragon est un de nos derniers grands poétes du 20 éme siécle français avec Toulet et Appolinaire. Il est regrettable que son action politique détourne certains de cette réalité.
3/ J’ai lu dans un colloque sur le PUF , de la part d’un Universitaire de Tel Aviv, que Robespierre est le père des 3 totalitarismes modernes: , le totalitarisme de l’Egalité, celui de la Vertu , et malheureusement, je ne retrouve plus le 3 ème. Liberté , Egalité Fraternité serait l’oeuvre initiale d’ Antoine-François Momoro, un imprimeur né à Bezancon en 1755 et guillotiné en 1794, d’ascendance espagnole., ( comme Mélenchon ou Anne Hidalgo)
15 janvier 1482 :la Provence devient française .
A noter qu’il y eut une résistance au rattachement d’une partie partie de la vieille
noblesse provençale,dont un des chefs fut
Fouquet d’AGOULT ,ancien conseiller et chambellan du roi RENÉ,qui restait fidèle au petit fils de ce dernier ,duc de Lorraine !
Il essaya de se battre ,mais c’était un combat perdu.La Provence devint française,mais avec un statut particulier !
De toute manière,l’union se serait faite !
Elle permit plusieurs siècles après de donner
à la France ,deux hommes majeurs : Frédéric
MISTRAL et un de ses disciples Charles
MAURRAS !