430 : Mort d’Honorat d’Arles
Egalement appelé Saint Honorat, ou Honorat de Lérins, il est le fondateur de l’Abbaye de Lérins (vers 400-410).
Saint Honorat, fondateur de Lérins et évêque d’Arles
Les îles de Lérins abritent un monastère florissant, autrefois protégé par une forteresse aujourd’hui en partie ruinée. Juste en face de Cannes, les îles de Lérins
Abbaye de Lérins
1409 : Naissance du futur « Bon roi René »
Pour Michel Mourre, René d’Anjou – appelé aussi René 1er d’Anjou, René 1er de Naples, René de Sicile, ou, surtout, en Provence, le Bon Roi René – fut « le type même de ces grands personnages du Moyen-Âge en son déclin. »
En effet, ce n’est pas par ses actions politiques, diplomatiques ou militaires que son règne fut important : au contraire, dans ces trois domaines, il ne connut finalement que des revers. S’il est devenu, et resté, « le bon roi René », c’est parce qu’il prit une part active au développement économique de ses terres, et pour son action dans les domaines des Arts et de la Culture, pour lesquels il se révéla être un mécène avisé et actif.
Le « bon roi » René a favorisé la relance des économies locales, très affectées au début du XVème siècle par les séquelles de la peste de 1347 à 1350, (éphéméride du 20 août) et par les conflits incessants, dont la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Il fit prospérer l’ensemble de ses domaines, surtout les villes d’Angers, Aix-en-Provence, Avignon et Tarascon, et s’intéressa également à l’entretien des forêts et à la bonne santé des vignobles.
Ami et allié du roi de France Charles VII, il a, par exemple, soutenu les travaux d’irrigation dans le Luberon et la plaine de la Durance, à partir du barrage de l’étang de la Bonde, l’un des premiers construits en France.
A sa mort (voir l’éphéméride du 10 juillet), il léguera la Provence à son neveu Charles III du Maine, lequel à son tour, n’ayant pas d’enfant, la léguera à Louis XI : le bon roi René est ainsi directement à l’origine du rattachement de la Provence à la France (éphéméride du 15 janvier)
Il fut aussi – et peut-être surtout… – un homme d’une grande culture. Fin lettré, il parlait plusieurs langues, avait des connaissances en latin, en italien et en grec, et entretenait une troupe de théâtre dirigée par Triboulet, qui écrira chez lui la Farce de Maître Pathelin.
Si les sciences, comme la médecine et la biologie, l’intéressaient, il s’entoura de peintres, de brodeurs, d’orfèvres et d’enlumineurs célèbres : il a protégé le peintre Nicolas Froment, à qui l’on doit l’exceptionnel Triptyque du buisson ardent (Photo) de la cathédrale d’Aix-en-Provence.
Le panneau central représente la Vierge et l’Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition.
Le « bon roi René », donateur, est représenté, selon l’usage, en position d’orant, agenouillé, à gauche, du tableau; à droite, son épouse, la reine Jeanne de Laval.
Une réplique du Triptyque est visible au Manoir de Launay, près de Saumur, résidence acquise par « le bon roi René » à l’époque de son premier mariage :
Manoir de Launay / triptyque du buisson ardent
1675 : Naissance de Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon
Pair de France et Grand d’Espagne, il entra chez les Mousquetaires en 1691, à seize ans, et servit dans l’armée jusqu’en 1702, avant de venir résider à la cour. S’attachant d’abord au service du duc de Bourgogne, héritier du trône, décédé prématurément en 1712, Saint-Simon se mit ensuite au service de Philippe d’Orléans qui, une fois proclamé Régent, lui confia d’importantes missions. Ministre d’État puis ambassadeur exceptionnel en Espagne de 1721 à 1722, Saint-Simon quitta la cour et se retira des affaires du royaume à la mort du Régent, en 1723. Il mourut à Paris le 2 mars 1755.
Sa longue expérience de courtisan et sa connaissance du pouvoir politique permirent à Saint-Simon de faire de ses Mémoires un précieux témoignage sur la vie à la cour de Versailles, et un document historique d’importance sur le règne de Louis XIV.
Cependant, impliqué souvent dans les intrigues qu’il évoque, il ne faut pas occulter sa partialité ni sa mauvaise foi: son point de vue est en effet, et strictement, celui d’un grand seigneur très attaché à ses privilèges de caste et à l’étiquette qui réglait la vie à la cour; mais aussi de quelqu’un d’aigri, dépité de n’avoir pas reçu la reconnaissance qu’il s’estimait en droit d’attendre.
Aperçu.
I : Deux passages sur Louis XIV : son caractère, puis son dessein d’abaisser la noblesse; dans le second extrait, à côté de réflexions assez justes, il est manifeste que sa dernière phrase révèle l’étendue de sa mauvaise foi et de sa partialité.
1. « Il faut encore le dire. L’esprit du Roi était au-dessous du médiocre, mais très capable de se former. Il aima la gloire, il voulut l’ordre et la règle, il était né sage, modéré, secret, maître de ses mouvements et de sa langue; le croira-t-on ? il était né bon et juste, et Dieu lui en avait donné assez pour être un bon roi, et peut-être même un assez grand roi. Tout le mal lui vint d’ailleurs. Sa première éducation fut tellement abandonnée, que personne n’osait approcher de son appartement. On lui a souvent ouï parler de ces temps avec amertume, jusque-là qu’il racontait qu’on le trouva un soir tombé dans le bassin du jardin du Palais-Royal à Paris, où la cour demeurait alors. Dans la suite, sa dépendance fut extrême. A peine lui apprit-on à lire et à écrire, et il demeura tellement ignorant que les choses les plus connues d’histoire, d’événements, de fortunes, de conduites, de naissance, de lois, il n’en sut jamais un mot… »
2. « Il aima en tout la splendeur, la magnificence, la profusion. Ce goût, il le tourna en maxime par politique, et l’inspira en tout à sa cour. C’était lui plaire que de s’y jeter en tables, en habits, en équipages, en bâtiments, en jeu. C’étaient des occasions pour qu’il parlât aux gens. Le fond était qu’il tendait et parvint par là à épuiser tout le monde en mettant le luxe en honneur, et pour certaines parties en nécessité, et réduisit ainsi peu à peu tout le monde à dépendre entièrement de ses bienfaits pour subsister. Il y trouvait encore la satisfaction de son orgueil par une cour superbe en tout, et par une plus grande confusion qui anéantissait de plus en plus les distinctions naturelles.
C’est une plaie qui, une fois introduite, est devenue le cancer intérieur qui ronge tous les particuliers, parce que de la cour il s’est promptement communiqué à Paris et dans les provinces et les armées, où les gens en quelque place ne sont comptés qu’à proportion de leur table et de leur magnificence, depuis cette malheureuse introduction qui ronge tous les particuliers, qui force ceux d’un état à pouvoir voler, à ne s’y pas épargner pour la plupart, dans la nécessité de soutenir leur dépense…
Rien, jusqu’à lui, n’a jamais approché du nombre et de la magnificence de ses équipages de chasses et de toutes ses autres sortes d’équipages. Ses bâtiments, qui les pourrait nombrer ? En même temps, qui n’en déplorera pas l’orgueil, le caprice, le mauvais goût ? Il abandonna Saint-Germain, et ne fit jamais à Paris ni ornement ni commodité, que le pont Royal, par pure nécessité, en quoi, avec son incomparable étendue, elle est si inférieure à tant de villes dans toutes les parties de l’Europe… »
II : Sur Sébastien Leprestre, marquis de Vauban, l’un des rares à échapper à l’ire vengeresse :
« Vauban s’appelait Leprestre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus… mais peut-être le plus honneste homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l’art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vray et le plus modeste. » (tome I, chap. XXXXVI, Tondouze, p. 11.)
« C’était un homme de taille médiocre, assez trapu, qui avait fort l’air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce. Il n’était rien moins. Jamais homme ne fut plus doux, plus compatissant, plus obligeant, plus respectueux, sans nulle politesse, et plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout, parfois, et donnait tout aux autres. Il est inconcevable qu’avec tant de droiture et de franchise, incapable de se prêter à rien de faux et de mauvais, il ait pu gagner au point qu’il fit l’amitié et la confiance de Louvois et du Roi. » (t. II, chap. XXXV, Tondouze, p. 45.)
III : Rapide aperçu de la dureté dont était capable cette mauvaise langue de Saint Simon.
• sur le Prince de Conti : « C’était un très bel esprit, lumineux, juste, exact, vaste, étendu, d’une lecture infinie, qui n’oubliait rien, qui possédait les histoires générales et particulières, galant avec toutes les femmes, amoureux de plusieurs, bien traité de beaucoup. » Mais voici tout de suite le contrepoids : « Cet homme si aimable, si charmant, si délicieux, n’aimait rien. Il avait et voulait des amis comme on veut et qu’on a des meubles. »
• sur le sinistre cardinal Dubois, le mauvais démon du Régent : « Son esprit était fort ordinaire, son savoir des plus communs, sa capacité nulle, son extérieur d’un furet, mais de cuistre, son débit désagréable, sa fausseté écrite sur son front. »
• sur les mémorialistes précédents, comme Dangeau : « Il n’a écrit que des choses de la plus repoussante aridité… Il ne voyait rien au-delà de ce que tout le monde voyait… Dangeau était un esprit au-dessous du médiocre, très futile, très incapable en tout genre, prenant volontiers l’ombre pour le corps, qui ne se repaissait que de vent, et qui s’en contentait parfaitement. »
• Autre rafale contre l’ambassadeur de France en Espagne : « Je m’aperçus bientôt qu’il n’y avait rien dans cette épaisse bouteille que de l’humeur, de la grossièreté et des sottises. »
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Naissance du Roi RENÉ :
Son petit fils duc de Lorraine (fils de son fils)
contesta le testament du Roi ,en
revendiquant le Comté de Provence .Il fut
soutenu par une partie de la vieille noblesse
provençale ,dont un chef de file fut Fouquet
d’AGOULT, ancien conseiller du Roi RENÉ,contre le réseau d’influence de Palaméde de FORBIN,autre célèbre conseiller.
(pour les lecteurs,relire le roman de Jean Raspail: « L’anneau du pêcheur », où il évoque
ce passage de l’histoire).Le livre traite du pape d’Avignon , Benoît XIII, Pedro de Luna (un siècle plus tôt).
NB:La famille de ce pape était liée vers 1400, à la famille d’Agoult .
Fouquet d’Agoult , héritier de cette famille,
en 1481, possédait en Provence près de 80 fiefs,et le Roi René l’ avait fait Chevalier de son Ordre du Croissant.Il était connu surtout comme baron de la Tour d’Aigues,
et baron de Sault (en haute Provence).