Jules Lemaître, critique littéraire, analyste et fervent des grands textes, défenseur de la langue française, académicien et grand patriote fut une des personnalités françaises marquantes à la jonction des XIXe et XXe siècles. Il avait été l’un des fondateurs de la Ligue de la Patrie française, mais il fut aussi l’un des premiers à se rallier au royalisme lorsque Maurras, en l’année 1900, avait lancé son Enquête sur la monarchie qui est l’acte fondateur véritable de L’Action Française. Il en fut désormais membre actif jusqu’à sa disparition en août 1914 alors qu’éclatait la Grande Guerre.
Voici donc quelques mots de Jules Lemaître (1853-1914), écrivain et critique littéraire, normalien, académicien français (élu en 1895), prononcés le 9 mai 1909 à Potiers qui expliquent déjà pourquoi il est important d’être royaliste et de s’engager à l’AF.
« J’ose parler de moi car mon histoire est celle de beaucoup d’autres. Je suis venu de loin à la royauté. En ce moment, quantité de bons Français sont en train de faire le chemin que j’ai fait, c’est pourquoi je ne crois pas inutile de leur exposer par où j’ai passé (…)
J’ai connu toutes les erreurs. J’ai été républicain avec une passion naïve ; la république m’apparaissait comme le régime de la vertu, de la justice, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité ; j’ai vu depuis qu’elle en était fatalement le contraire. Je croyais à la révolution telle qu’elle était racontée par Lamartine et Michelet et même dans les manuels de l’enseignement secondaire (…)
Personnellement, je n’avais pas à me plaindre du régime. Je trouvais Marianne assez bonne fille. Au reste, je faisais mon métier d’écrivain sans m’occuper beaucoup de politique (…)
J’ai cru quelques années que la république pouvait être honnête, puis qu’elle pouvait être malfaisante et ce n’est qu’après de longues épreuves que j’ai reconnu qu’elle était malfaisante naturellement et nécessairement (…) j’avais assisté de près au fonctionnement du suffrage universel. Je ne pouvais plus alors imaginer une république honnête, je comprenais que république et démocratie c’est le ‘manoir à l’envers’ :
Il est absurde de placer le principe de gouvernement dans la foule ignorante et aveugle ;
Il est clair que le gouvernement des assemblées élues (dieu sait dans quelles conditions) par la masse des incompétents est le régime le plus impraticable et le plus fou ;
Il est évident qu’une assemblée élue de cette façon, dont les membres ne songent qu’à être réélus à n’importe quel prix, est nécessairement la plus incapable qui soit de représenter et de défendre l’intérêt général
Finalement, ce système, fatalement, ne peut qu’aboutir à l’exploitation et à l’oppression du pays par une secte (…)
Et puis, j’ai vu les religieux expulsés et volés, l’antimilitarisme enseigné par la moitié des instituteurs, la destruction des instruments de défense nationale, tous ces effets ou produits naturels de la république et de la démocratie, tout cela acheva de me rallier à la monarchie traditionnelle.
J’aime la simplicité, la cohérence, la vérité, le caractère scientifique de la théorie royaliste, exact contre-pied du système politique qui nous a perdus.
L’objet de l’État n’est pas l’établissement de la fraternité dans le monde (chimère commode qui dispense de beaucoup de devoirs précis et qui est singulièrement profitable aux étrangers), non ; l’objet de l’État c’est l’intérêt et le salut publics.
Il faut donc un pouvoir suprême et central qui représente et défende les intérêts généraux et permanents de la nation, qui garantisse l’ordre intérieur, les indispensables libertés et la sécurité nationale.
Pour que cet office soit bien rempli, il faut que l’intérêt du chef coïncide absolument avec l’intérêt du pays, coïncidence presque impossible chez nos ministres et nos gouvernants. En outre, il faut que le pouvoir central soit fort pour supporter les libertés provinciales et corporatives ; et pour avoir la force, il faut qu’il y ait continuité, il faut qu’il ait duré et qu’il dure, il faut qu’il soit héréditaire.
Or, le pouvoir d’un roi est le seul qui soit conforme à cette définition imposée par la nature des choses. Le roi est fort de l’œuvre et des souvenirs des trente générations de rois qui ont fait la France. Son intérêt personnel se confond avec celui de la communauté. Le roi n’a pas à faire fortune. Il n’a pas à conquérir le premier rang, il peut se dévouer à tous sans arrières pensées. Il est réellement l’homme de la nation. À ce chef héréditaire, les longs desseins sont permis car il sait que, lui mort, ils seront continués (…) » ■
Source
C’est clair et net. Après une longue vie d’observations et de réflexions c’est la conclusion naturelle à laquelle j’aboutis en ce qui concerne la France et ses habitants.
Tout à fait d’accord, mais il y a un mais.
On n’impose pas un Roi, en claquant du doigt, sauf si on s’appelle Merlin,.
Le roi doit se faire connaître , s’imposer en décrivant la mouvance extérieure et intérieure du pays en donnant des valeurs aux choses de la vie. Si l’on en croit les dires, ( et le président de la république) demain nous allons être en guerre , (et ou islamisé) ,
Quel est son programme, les Français ont besoin de savoir.
Il doit analyser et commenter puis diffuser sa manière de voir l’avenir sur les points les plus importants en s’appuyant sur le passé.
En premier lieu que ferait il de l’organisation de l’Europe qui nous entraîne dans la fange..
Reprendrait il la souveraineté de son pays, serait il capable de réunir les provinces qui s’éloignent de plus en plus?
En Armorique , comme en Gascogne, l’hermine meurt mais ne se rend pas
Les Français ont besoin qu’un guide sérieux entre dans leurs chaumières.
Oui le roi est indispensable