52 Avant Jésus-Christ : Massacre des résidents romains de Cénabum (Orléans)
Ce massacre marque le début de l’insurrection générale de la Gaule, sous le commandement de Vercingétorix.
De Jules César, La Guerre des Gaules, VII, 3 :
«…Ce jour arrivé, les Carnutes, sous les ordres de Cotuatus et Conconnetaudumnos, hommes déterminés à tout, se jettent, à un signal donné, dans Cenabum, massacrent les citoyens romains qui s’y trouvaient pour affaires de commerce, entre autres C. Fusius Cita, estimable chevalier romain, que César avait mis à la tête des vivres, et ils pillent tous leurs biens ».
César reprendra Cenabum, qu’il fera piller et incendier. Au IIIème siècle après J-C, elle changera de nom et s’appellera Aurelianum, d’où dérive son nom actuel : Orléans.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Campagnes de César ».
Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l’influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Ephémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l’Antiquité : voici le rappel des plus importantes d’entre elles, étant bien entendu qu’un grand nombre d’autres éphémérides traitent d’autres personnalités, évènements, monuments etc… de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s’appelle : la France.
En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que « le divin Jules » avait été appelé à l’aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s’opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes – en 58 avant J.C – pour s’établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l’Ephéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d’Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l’avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome… Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l’actuelle Orléans), en 52 (éphéméride du 23 janvier) ; le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (éphéméride du 28 novembre); mais, moins d’un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l’échec de l’armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (éphéméride du 26 septembre).
Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n’eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s’opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet).
Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l’on peut trouver dans nos éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois éphémérides traitant de :
• la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l’éphéméride du 17 janvier) ;
• l’assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (éphéméride du 15 mars) ;
• notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l’époque (éphéméride du 11 avril).
1588 : Naissance de François Mansart
Portrait de François Mansart, gravure par Edelinck, d’après un portrait peint par Louis de Nameur, brûlé en 1720
Principal précurseur de l’architecture classique en France, celui qui obtint le « brevet d’architecte du Roi pour le service de ses bâtiments » fut l’architecte de la noblesse et de la majesté.
Oncle de Jules-Hardouin Mansart, on lui doit, entre autres, le fort beau château de Maisons, tant aimé de Louis XVI (ci dessous), modèle d’architecture baroque, copié dans toute l’Europe, souvent considéré comme son chef d’œuvre.
Château de Maisons-Laffitte
Mansart est également l’inventeur des « toits à la Mansart », ou « mansardés », qui donnent une bonne part de son charme à la ville de Paris :
pariszigzag/histoire insolite paris/dou viennent les toits mansart
1753 : Mort de Jean Martell
Celui qui devait fonder les Cognacs Martell en 1715 était né dans l’une des îles de la Manche, à Jersey, le 13 mars 1694.
Il vint s’établir à Cognac en 1715, s’associant avec un négociant de Bordeaux, Jean Hot. Leur société ayant fait faillite, Jean Martell revint à Cognac en 1728, où il épousa en secondes noces Rachel Lallemand.
En ces années-là, Jean Martell exportait déjà plus de 200.000 litres de cognac vers l’Angleterre. Dans les années 1730, il racheta des terrains le long de la Charente, où il poursuivit l’expansion de sa firme et commercialisa des vins et des eaux-de-vie dans les pays de l’Europe du Nord (Angleterre, Pays-Bas, Allemagne) ainsi que dans les colonies d’Amérique du Nord.
Il mourut le 23 janvier 1753, à Cognac, à l’âge de 58 ans : sa veuve s’associa alors avec son frère, dans la société Veuve Martell-Lallemand, puis ses deux fils, Jean et Frédéric, entrèrent dans la société, qui prit alors le nom de Martell et Cie, en 1819.
En 1869, l’entreprise Martell installa des filiales dans les comptoirs anglais de Hong Kong et Canton.
Aujourd’hui propriété du groupe Pernod Ricard, son produit phare est le Cordon Bleu, créé en 1912. Elle stocke plus de 2 millions de bouteilles d’eau-de-vie et exporte environ 19 millions de bouteilles.
martell
1783 : Naissance de Stendhal (de son vrai nom, Henri Beyle)
armance
1795 : Pichegru et sa cavalerie capturent la flotte hollandaise prisonnière des glaces, au Helder
Surréaliste, mais vrai : comme quoi, impossible n’est vraiment pas français !…
Entré à Amsterdam le 19 Janvier 1795, le général Pichegru apprend qu’une flotte stationne au Helder, le port principal de la marine hollandaise, à 80 kilomètres d’Amsterdam. L’hiver étant extrêmement rigoureux, tout est pris par les glaces. Pichegru envoie donc sa cavalerie, qui arrive sur les lieux dans la nuit du 21 janvier. Les navires hollandais ayant été figés inclinés, leur artillerie pointait bien au-dessus de la cavalerie française et ne put servir à défendre les navires…
L’armée française, qui ne perd pas un seul homme, capture ainsi sans coup férir 14 vaisseaux de ligne, armés de 850 canons, et plusieurs navires marchands. C’est un cas unique dans les annales militaires qu’une flotte soit capturée par une charge de cavalerie.
(Illustration tirée de notre album Le dernier livre de Jacques Bainville)
Ce 23 janvier 1794, les hussards n’ont pas eu besoin de se mettre à l’eau: il leur a suffi de s’engager sur la mer prise par les glaces à cette époque de l’année. Il n’en demeure pas moins que la manoeuvre a été particulièrement audacieuse.
Le 18 janvier, le détachement français commandé par le lieutenant-colonel Lahure, fort de trois bataillons d’infanterie et d’un escadron du 8ème hussards, se portait sur Haarlem et le Helder, où il surprenait la flotte hollandaise bloquée par les glaces du Texel. Lahure a fait monter les tirailleurs en croupe des hussards, et, avant le lever du jour, il s’est avancé à la tête de ses troupes sur la mer gelée, sans un martèlement de sabot ni un cliquetis de sabre.
Le silence aidant, l’effet de surprise a été total et, malgré leur faiblesse numérique, les troupes ont obtenu un résultat dépassant toutes les espérances. La flotte hollandaise tout entière a été investie sans la moindre perte. L’amiral en chef et tous les équipages ont été faits prisonniers. 14 vaisseaux de ligne avec leur 850 canons, ainsi que des navires marchands aux mains des Français : la prise est aussi belle que la victoire.
http://www.amicale-8-hussards.com/texel.htm
1800 : Bataille du Pont du Loc’h, dernière grande bataille de la chouannerie
Stèle érigée en juin 2000 par l’association du Souvenir Chouan. oeuvre de Jakez Goyat en granit de Bignan
De Jean Sévillia (Le Figaro magazine, 3 octobre 2014, page 71) :
« …Le 23 janvier 1800, cinq jours après l’appel à la soumission lancé par le Consulat, Georges (Cadoudal, ndlr) et ses hommes se mesurent aux troupes gouvernementales au Pont du Loc’h, dans le Morbihan, au cours de ce qui sera la dernière grande bataille de la chouannerie : 8.000 paysans affrontent 3.500 fantassins, chasseurs et gendarmes de la garnison de Vannes et d’Auray. Au terme d’un combat acharné, qui fait 300 à 400 morts chez les royalistes et 300 chez les républicains, le bilan est indécis : si les chouans sont maîtres du terrain, ils n’ont pas battu leurs adversaires.
A l’issue de ce combat sans vainqueur ni vaincu, Cadoudal rencontre près de Vannes, le 4 février, le général Brune et son chef d’état-major, le général Debelle. « Je suis chargé – déclare ce dernier – de vous offrir de la part du Premier consul le grade de général de division et un commandement dans l’armée de Moreau; en cas de refus de lui envoyer votre tête. » « Ma tête – rétorque Georges – il faudrait l’avoir, et je ne suis pas disposé à la céder. »
Georges Cadoudal, par Joseph Ducreux, Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Et, dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants », voir les cinq photos consacrées à « Georges : « Cadoudal » et les quatre suivantes.
1806: Mort de Claude Chappe
Chappe fut un pionnier des télécommunications :
http://telegraphe-chappe.com/chappe/claudechappe.html
Tour du réseau Chappe, édifiée en 1795.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Le 1er réseau de télécommunications au monde… »
1832 : Naissance d’Edouard Manet
1891 : Première représentation de la pièce Thermidor
La pièce de Victorien Sardou dénonce les horreurs de la Révolution et attaque violemment Robespierre et la Terreur : Clemenceau la fera interdire presque immédiatement, ce qui causera un scandale à la Chambre des Députés , le 29 janvier suivant.
C’est au cours de cette séance particulièrement houleuse que Clemenceau (ci dessous) prononça la phrase célèbre « La Révolution est un bloc ! » extraite d’un discours par ailleurs largement apocryphe. Nous ne le citons que pour donner un aperçu de la violence des affrontements de l’époque :
(Extrait) : « …Et maintenant, si vous voulez savoir pourquoi, à la suite de cet événement sans importance d’un mauvais drame à la Comédie Française, il y a eu tant d’émotion dans Paris, et pourquoi il y a à l’heure présente tant d’émotion dans la Chambre, je vais vous le dire.
C’est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n’est pas finie, c’est qu’elle dure encore, c’est que nous en sommes encore les acteurs, c’est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis.
Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. (Applaudissements à gauche.).
Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n’avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu’à ce que la victoire soit définitive… »
Le même Clemenceau, toujours au sujet de la même pièce serait encore censé avoir déclaré :
« J’approuve tout de la Révolution : j’approuve les massacres de septembre où, pour s’éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts.
J’approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d’être jetées dans la Loire, avaient à la fois l’angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée.
J’approuve les horreurs de Lyon, où l’on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu’on y touche.
Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l’Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat ».
Voir aussi notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants »…, notamment la partie 2 dans son ensemble, et, par exemple la photo « Mise en place méthodique : la Terreur partout… »
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Le lien proposé pour le château de Maisons n’est guère utile. Voir plutôt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Maisons-Laffitte
qui semble assez completet, en tout cas, une meilleure introduction .
Nous avons installé le lien conseillé et, par la même occasion, changé la photo du château de Maisons. Nous continuons de refondre, enrichir, corriger quand il le faut nos éphémérides. Il y en as 366 ! Ce n’est et ne sera jamais fini. L’aide est bienvenue. Merci à ceux qui nous l’apportent.