Par Radu Portocala.
Pourquoi ont-ils si peur des mots ? Pourquoi ont-ils besoin de les contourner en inventant des périphrases souvent stupides ? Pourquoi cette permanente prudence de langage, comme si les mots les exposaient à des risques épouvantables ?
On n’ose pas parler d’uniforme à l’école. Journalistes, ministres, premier ministre, président – tout le monde l’évite soigneusement. Et tout le monde a adopté l’ersatz inventé par quelque bureaucrate au courant des finesses de la langue de substitution : tenue unique.
Le mot uniforme vrillait leurs délicates oreilles progressistes. C’est certainement un mot fasciste, discriminatoire, rétrograde. Il n’existait peut-être même pas avant l’apparition du Font National. Il sent le soufre. Le diable s’y cache sournoisement.
Tenue unique sonne tellement mieux. Une formule inclusive. La paix sociale, la joie de vivre, la révolution avec des fleurs. Comme quand ils ont remplacé balayeur par technicien de surface. Voilà qui valorise le pauvre type.
« Maman, as-tu lavé ma tenue unique ? » demandera l’écolier libéré de l’emprise de l’extrême-droite. Les imbéciles ont le grand avantage d’arriver parfois à rendre la vie joyeuse. ■
Billet comme toujours excellement écrit et pensé, paru le 16 janvier sur la page FB de son auteur.
Pour les « banlieues racailles » ce sera tenue unique ta mère !
Dans le même ordre d’esprit, on va instituer des séances d’empathie à l’école et surtout pas des séances de morale.