814 : Mort de Charlemagne
« Sous cette pierre gît le corps de Charles, grand et orthodoxe empereur qui agrandit noblement le royaume des Francs ».
Dans notre album « L’aventure France racontée par les cartes », voir la photo « L’Empire de Charlemagne »
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens :
« …D’ailleurs, il ne faudrait pas croire que le règne de Charlemagne eût été un âge d’or où les hommes obéissaient avec joie. Le besoin d’ordre, le prestige impérial conféraient à Charles une dictature. Il en usa. Ses expéditions militaires, plus d’une par an, coûtaient cher. Elles n’étaient pas toujours suivies avec enthousiasme. Il fallut que Charlemagne eût la main dure, et il eut affaire à plus d’un Ganelon. À sa mort, les prisons étaient pleines de grands personnages dont il avait eu sujet de se plaindre ou de se méfier. Son gouvernement fut bienfaisant parce qu’il fut autoritaire. Un long souvenir est resté de la renaissance intellectuelle qui s’épanouit à l’abri de ce pouvoir vigoureux. Encore une fois, la civilisation, héritage du monde antique, était sauvée. C’était un nouveau relais avant de nouvelles convulsions.
Au fond, l’Empire de Charlemagne était fragile parce qui était trop vaste. Il ne tenait que par le génie d’un homme. Dans une Europe où des nations commençaient à se différencier, refaire l’Empire romain était un anachronisme. Charlemagne avait dû fixer sa résidence à Aix-la-Chapelle, c’est-à-dire à mi-chemin entre l’Elbe et la Loire, de manière à n’être éloigné d’aucun des points où des mouvements pouvaient se produire. Ce n’était pas une capitale. C’était un poste de surveillance. Un peu avant sa mort, qui survint en 814, Charlemagne eut des pressentiments funestes pour l’avenir. Ses pressentiments ne le trompaient pas.
Après quatre générations de grands hommes, la vigueur des Pipinnides était épuisée… »
Ces « pressentiments », dont parle Bainville, étaient liés aux rapports fait à l’empereur au sujet de ces êtres agressifs, venus du Nord – les « north men », ou normands… – sur leurs vaisseaux très maniables : les drakkars. Et, de fait, les premières incursions vikings auront lieu dès 856, soit cinquante ans à peine après la mort du grand Empereur ! (éphémérides du 28 décembre et 28 novembre)
L’Histoire se répète : à huit siècles d’intervalles, Louis XIV aura, lui aussi, des « pressentiments »; et, hélas, ces « pressentiments » ne le tromperont pas plus qu’ils n’avaient trompé Charlemagne : le Grand électeur de Brandebourg venait de se proclamer « roi de Prusse » (éphéméride du 18 janvier).
1225 : Naissance du futur Saint Thomas d’Aquin
De Luc Adrian :
« …Plutôt que Thomas d’Aquin, on pourrait l’appeler Thomas de Paris, puisque ce dominicain, né en 1225 près de Naples, rallie la capitale du royaume pour y achever ses études dès l’âge de 20 ans.
Il passera à Paris la plus grande partie de sa vie et y enseignera à la suite de son maître Albert le Grand. Ce dernier prédira : « Les mugissements du « bœuf muet »(Thomas était de forte stature et de caractère taciturne, ndlr) empliront le monde entier. »
A Bonaventure, qui lui reprochait de « mettre l’eau de la raison dans le vin de la sagesse divine« , Thomas aurait répondu que, comme à Cana, l’eau s’y trouverait changée en vin. « Refusant de rendre étrangères les unes aux autres les vérités rationnelles et révélées, il bâtit une œuvre réconciliant Athènes et Jérusalem« , résume Georges Daix dans son Dictionnaire des Saints (JC Lattès). Car la grâce ne détruit pas la nature, elle l’exauce en l’exhaussant.
Reviens, saint d’Aquin, nous sommes devenus bêtes… »
S’il passa à Paris « la plus grande partie de sa vie », c’est également en France qu’il devait mourir, le 7 mars 1274 : âgé de quarante-neuf ans, il se rendait au concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert (éphéméride du 7 mars).
Saint Thomas, par Fra Angelico
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1393 : Tragédie du Bal des Ardents
Alors que le roi Charles VI célèbre par un bal masqué le mariage d’une des dames d’honneur de la reine Isabeau de Bavière à l’hôtel Saint-Pol, à Paris, son frère le duc d’Orléans entre dans la salle de bal, accompagné de cinq porteurs de torche. L’un des porteurs s’approche trop près de l’un des seigneurs, dont le déguisement prend feu, ainsi que celui du roi et de quatre convives. Le roi est sauvé, mais cinq personnes périssent.
Cette tragédie affecte profondément le roi, qui, l’année précédente, en route vers la Bretagne, a connu la première manifestation du trouble psychique qui l’affectera par intermittence toute sa vie ; et ne fera qu’amplifier le mal.
Cette folie intermittente du roi Charles VI aura, évidemment, de lourdes conséquences : dans notre album « L’aventure France racontée par les cartes », voir la photo « Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement ».
Le fils du roi, le Dauphin Charles (futur Charles VII) dut même quitter Paris (où Henri V, roi d’Angleterre, fit son entrée le 1er décembre 1420) et s’exiler à Bourges, où viendra le « chercher » Jeanne d’Arc (éphéméride du 1er décembre).
1794 : Mort de La Rochejaquelein
De Michel Mourre :
« Ancien officier de la garde constitutionnelle de Louis XVI et fils d’un émigré, il se retira après le 10 août 1792 dans la terre de Clisson, auprès de son cousin Lescure. A la tête de paysans vendéens, il rejoignit Bonchamps et d’Elbée, se distingua à la bataille de Fontenay (24 mai 1793), entra dans Saumur (9 juin), sauva les vendéens de la déroute à Luçon, remporta la victoire de Chantonnay (septembre) mais fut vaincu à Cholet (octobre).
Devenu commandant en chef des vendéens après la mort de Lescure, il fit preuve de réels talents militaires, mais finit par être réduit à une guérilla sans espoir après les défaites d’Ancenis et de Savenay, et fut tué au combat de Nouaillé. »
Drapeau de La Rochejaquelein
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Et, dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants », voir la photo « LaRochejaquelein » et les deux suivantes.
1910 : Paris connaît la plus grave inondation de son histoire
La Seine en crue atteint son niveau maximum, 8,62 mètres au Zouave du Pont de l’Alma. Ci dessous, la rue de Seine !
lefildutemps.free.fr/crue_1910/resume
Et, dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo » Les « formidables inondations » de 1910″.
1921 : Un Soldat inconnu est inhumé par des poilus sous l’Arc de Triomphe
Il est décoré de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre.
La flamme du souvenir brûle, depuis, pour lui et pour tous ceux, connus ou inconnus, qui sont tombés pour la patrie durant les quatre années de guerre.
1945 : Maurras condamné
Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.
Pour « Intelligence avec l’ennemi » ! : or, c’est bien « la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue », comme l’a si bien dit François Mauriac, qui n’était pourtant pas de ses amis politiques.
Le Parti communiste étant la plus puissante et la plus structurée des forces constituant, alors, le courant révolutionnaire, c’est lui qui fut le principal meneur de cette « re-Terreur » (comme dirait Daudet) que fut la sinistre Épuration.
Or, L’Action française a été la première à dénoncer « l’énergumène Hitler », « le monstre », « le Minotaure », alors que le Parti communiste s’est plié aux injonctions de Moscou à la signature du Pacte de non agression germano-soviétique (du 23 août 1939 au 22 juin 1941) : Maurice Thorez passa du reste, confortablement, la guerre à Moscou, du 8 novembre 39 à son retour en France, le 24 novembre 44. Ce fut la raison pour laquelle L’Humanité fut interdite en 1939, pendant près de deux ans (éphéméride des 25 août et 28 août)
Le Parti communiste changea, évidemment, d’attitude après l’attaque de l’URSS par Hitler; mais – quand on connaît l’Histoire – on comprend mieux la violence, en 44, de ceux qui avaient des choses à faire oublier.
Condamner Maurras pour « intelligence avec l’ennemi », c’était – et cela reste, tant que la condamnation n’est pas annulée – rien moins que faire condamner les premiers « résistants » par les premiers « collabos ».
Dans le jardin de sa maison de Martigues, directement apposée sur l’angle de la maison, côté ouest, une stèle « répond » « à l’infâme verdict du 27 Janvier 1945 ».
On y lit « la lettre historique écrite, à l’automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud’hommes Pêcheurs » :
Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.
Martigues, le 16 Octobre 1944.
Nous, Conseil des Prud’hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu’à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.
Pour le Conseil des Prud’hommes, le Président Dimille.
Mais c’était le temps de la sinistre Epuration, qui ne fut rien d’autre qu’une vulgaire – mais sanglante – « re-Terreur » (l’expression est de Léon Daudet), qui dénatura et souilla d’une tâche indélébile la libération du territoire national, dont l’un des grands « maîtres » fut Louis Aragon (éphéméride du 11 mai, sur la Dévolution des Biens de presse).
A cette inique condamnation, Maurras réagira en Sage, et composera son splendide poème :
1998 : Inauguration du Stade de France
Superbe, ce stade peut accueillir 80.000 spectateurs
tourisme93.com/document.php?pagendx=76
2015 : Le Parlement déclare l’animal – jusque là « bien meuble » dans le Code Civil – « être vivant doué de sensibilité »
À vrai dire, on n’avait nul besoin du Parlement pour savoir cela, bien que de toute éternité l’homme ait mangé des animaux et les autres fruits de la création, à l’instar même des animaux et – ou autres espèces du monde vivant qui se mangent entre eux, selon une loi de nature parfaitement extra-parlementaire !
Depuis Napoléon et le Code civil (article 528), l’animal était juridiquement considéré comme « un bien meuble » : ce changement de statut juridique était demandé depuis longtemps par les Associations de défense des Animaux (30 millions d’Amis, Fondation Brigitte Bardot) mais aussi par des philosophes (Michel Onfray et Luc Ferry), des écrivains (Erik Orsenna, de l’Académie française), des personnalités comme l’astrophysicien Hubert Reeves ou Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire. Toutes références diversement appréciables.
Une pétition fut lancée, peu avant l’adoption du texte, qui recueillit 770.000 signatures.
Dès 1950, le pape Pie XII rappelait, lui, que « le monde animal, comme toute la création, est une manifestation de la puissance de Dieu, de sa sagesse et de sa bonté, et comme tel, mérite le respect de l’homme. Tout désir inconsidéré de tuer des animaux, toute inhumanité, toute cruauté ignoble envers eux doivent être condamnés. » Le Pontife romain n’avait nul besoin du Parlement français ni des valeurs de la République pour rappeler cet enseignement d’ailleurs traditionnel de l’Eglise.
[Illustration : Le lion considéré de tous temps, à commencer par La Fontaine, comme le roi des animaux pour lesquels sa tendresse est cependant toute relative.]
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Aujourd’hui St Thomas d’Aquin :
Il fut canonisé à Avignon en 1323,sous le
pontificat de Jean XXII (Jacques Dueze).
Cela se fit dans l’église du couvent des Dominicains,qui fut détruit après la Révolution.Il ne reste aujourd’hui à Avignon, à l’emplacement de l’église,que
la rue St Thomas d’Aquin.
« Mais c’était le temps de la sinistre Epuration, qui ne fut rien d’autre qu’une vulgaire – mais sanglante – « re-Terreur » (l’expression est de Léon Daudet), » Léon Daudet est mort le 2 juillet 1942 à St Remy de Provence. Il n’a donc pas connu l’épuration. A quoi ou à qui se réfère la « re-terreur » dans ce cas ? Peut être à une épisode à nouveau sanglante de la Révolution, qui sait ? Les exécutions qui suivirent la réaction thermidorienne ?
A noter que Léon Daudet a pressenti l’évolution actuelle de « l’épigénétique » dans ses théoories sur « l’hérédisme » de 1916 à 1936 ( la présence inconsciente des ancêtres et de leurs troubles agirait sur les descendants)
Maurras condamné le 28 janvier 1945:
Il resta interné jusqu’à sa mort en 1952 .
Mais durant sa détention,il fut soutenu par
des intellectuels,et entouré par sa famille (Hélène Maurras et Jacques Maurras),ainsi que plusieurs amies proches (Mme de Dreux Brézé,Alix Gannat……..et d’autres)qui lui envoyaient des cadeaux (olives de Provence , fleurs etc…….).
Voir: Lettres de prison.
Le 10 août 1951, Charles Maurras est transféré à l’hôtel-Dieu de Troyes. depuis la prison de Clairvaux, une maison centrale française située à Ville-sous-la -Ferté dans l’Aube. Le 21 mars 1952, il bénéfice d’une grâce médicale accordée par le président de la République Vincent Auriol, Charles Maurras est transféré à la clinique Saint-Grégoire de Saint-Symphorien-lès-Tours. .Il meurt le 16 novembre de la même année.
Il faut lire les Lettres Passe -murailles, correspondance entre celui-ci et XavierVallat, où Maurras, âgé de plus de 80 ans, commente des textes en grec ou latin , en les citant et traduisant de mémoire par exemple » le fruit de vos entrailles est béni ! »